Nous avons vu dans larticle traitant de lAstrologie* 2 nordique en quoi le Németon et son enclos sacré, consacrés à lobservation des astres et principalement à la détermination de la position du soleil, différait dun temple oriental mais nous navons pas précisé quil contenait un autel de sacrifice aux dieux pour les remercier davoir reconstitué la terre dévastée au XIIIème siècle (cf. Déluge*) et, en particulier, de leurs annuels bienfaits (actions de Grâces).
Étymologie : le mot autel viendrait du latin altare haut par influence du francique Hoh allemand Hoch de lindo-européen *al, idée de hauteur (le germanique alt, et langlais old signifient vieux, les ancêtres sont honorés, ce sont de hauts personnages
et pour cela on dit : Votre Altesse). Cependant pour les Romains le nom de lautel est ara (!), et plus particulièrement lautel du ciel est un araceli.
En grec tardif, le mot à racine indo-européenne* RD (rite*) à été remplacé par aram, de arma qui signifie articulation de lépaule comme en anglais et en allemand Arm mais aussi organisation, ordre (on retrouve là, lart de désarticuler lanimal sacrifié, cest à dire labattage rituel opéré par le sacrificateur magéiros (cf. art. Magie*) sur lautel de pierre à cupule*, qui est devenu pour cela un
aram.
Parlant de cet aram, on peut se demander au passage si les Araméens de Syrie Mésopotamie, nétaient pas à lorigine une tribu nomade Hourite ou Hittite ou pré celtique si ce nest Éburonne, caractérisée par un sacerdoce envahissant, pour laquelle lautel/ aram portatif donc les sacrifices propitiatoires rendus à chaque nouvelle installation tenait la place cultuelle la plus importante. Cet autel portatif aurait alors donné lArche dAlliance. Leur langue, laraméen3 de la famille sémitique, montre quils ont été très fortement métissés ce qui, dans ce carrefour de trois continents et des trois cultures, égyptienne - mésopotamienne - éburonne, ne saurait surprendre quiconque.
Remarquons quen védique, lautel se dit
vedi, et que le mot sanscrit Veda signifie je sais, doù les Védas : livre de la connaissance
Préhistoire : On vient de dé-couvrir en Janvier 1995 à Pont-dArc en Vivarais (F07), dans une grotte magnifiquement peinte, une roc en forme dautel sur lequel trône un crâne dourse, probablement Artio, la vieille, laïeule des Néandertaliens, bien avant Cernunnos* le dieu mâle des Cro Magnons et, puisque cette Ourse Mère est omniprésente à Tautavel en Roussillon dès 400.000 AEC, on peut penser que ce concept de totem et de lignée symbolique, cest à dire de clan*, remonte à très loin dans le sud de la France et le Nord de lEspagne, aux confins dune ancienne et terrible glaciation (cf. art. Origine* Polaire)
Chez les Mégalithiques : lautel est simplement un rocher à cupule* servant de table sacrificielle mais aussi dobservatoire ! Cest la table du dolmen qui servit aux visées héliaques solsticiales avant daccueillir les restes vénérés du Grand Sage/ Astrologue tribal (cf. Newgrange in art. Astrologie* nordique)
Après le Grand Raz de Marée qui a ravagé lAtlantique Nord au XIIIe s., lautel est le foyer domestique où lon honore les Dieux* et Daimons par un feu permanent cependant rituellement renouvelé chaque année lors de la cérémonie du feu* nouveau, cf. § Vestales) et des offrandes prémices, les mânes* des ancêtres noyés.
Mais, sur un plan communautaire*, cest la dalle en argile, rapidement devenue terre cuite décorée, qui recouvre la fosse rituelle favissa contenant les offrandes à la Terre-Mère pour lin-auguratio. Elle cache donc le Mundus, mais peut souvrir au cris rituel de mundus patet à la Neu Helle/ Épiphania ou à la Samhain (cf. art. Fêtes*).
On sait en effet, daprès les fouilles faites dans ces fosses soigneusement cuvelées, ainsi que par les textes des Anciens, que des offrandes de carcasses et dentrailles serpentines étaient faites à la Déesse Mère*, ou au dieu chthonien4, souvent représentés par le serpent Dragon*. Si ces sacrifices avaient pour objet dobtenir la pluie, avec les danses* accompagnées du bruit des rhombes et des éclairs figurés par les torches tournoyantes, et si Thor* était bienveillant comme cest si souvent le cas lors des feux de la Saint-Jean/ Solstice dété, alors survient un orage accompagné dabas subits de pluie bienfaisante : remarquons que les Grecs aussi ont un mot abas5 qui, bizarrement, signifie
lézard, comme la forme des entrailles offertes à la terre pour obtenir
la pluie ! Mais, ce nest pas précisément de la Carna quon lui offre : cela la symbolise* car la bonne viande sert aux festins des hommes, véritable communion avec les dieux de la fécondité et cest de là que vient le dicton :
Par ailleurs Homère, dans lHymne à Aphrodite, nous dit à son sujet :
Ces fosses, les Égéens les appelaient bothroï et les Latins penus d'où vient leur mot pénates6 qui sert à parler des ancêtres du clan* retournés à la Terre Mère ou dont les cendres étaient mélangées à celles du foyer. Ces fosses, qui étaient recouvertes de la dalle du foyer, ne pouvaient donc être abandonnées et elles devinrent rapidement trop petites. Ainsi l'habitation fut reconstruite plusieurs fois sur des niveaux successifs, ce qui finit par faire, avec les débris domestiques, de véritables collines cinéraires nommées kjokkenmdings au Danemark et toumbès en Macédoine. L'autel de Zeus à Olympie n'est rien d'autre qu'une de ces collines, contenue par un parement de briques (Amable Audin, Les Fêtes Solaires, Puf).
Mais d'autres habitudes funéraires consistaient à continuer d'enterrer les ancêtres dans la grotte7 sanctuaire, tout au moins leurs restes décharnés. De là viennent les mégarons artificiels et les tumulus du genre de Newgrange* et probablement aussi une parti des pyramides (cf.petit supplément, infra) nonobstant son utilité astrologique-solaire amplement démontrée.
L'habitude de venir y consulter les Lares, les mânes* des (< bons) ancêtres, d'y solliciter leurs avis, est à l'origine des grottes oraculaires telles l'Averne de la Sibylle, Delphes et sa Pythonisse, Trophonios, Claris et Gergis en Ionie, ainsi que celle de notre Vierge Noire* du Puy en Velay entre 250 autres et de cette évocation des morts qui allait être critiquée par les Ases sous le nom de Seidhr (ainsi que par les prophètes8 réformateurs de la Torah/ Ancien Testament !)
Monnaie gauloise, M. A. N.
Ultérieurement, on mit des médailles symboliques dans les fosses sacrées*, précieuses comme cette monnaie* (munnus < mundus ?) où lon voit le cheval solaire Apollon*-Bayard surmonté dun rayon contenant lastre du jour et le symbole* irminsul*, et chevauchant la caractéristique fenêtre de visée solsticiale dans laquelle on voit le gnomon (à boule? cf. Astrologie* nordique).
Chez les Grecs : lautel se trouve devant le temple* qui, plus quune salle de réunion, est la maison du dieu et qui, plus tard, recouvre lautel pour faire face aux aléas du climat et abriter les membres du clan* ou de la tribu.
Dans chaque demeure, on rendait des cultes quotidiens sur lautel domestique, le laraire. Mais dans les temples, cest plus tardivement que lautel prit lapparence dun tombeau ou sépulcre, sous linfluence des religions à mystères. Et si ces religions se sont développées, cest quelles plaisaient aux esclaves, elles leur rappelaient leur contrée dorigine. LÉglise* qui sest surtout développée chez eux, ne devait pas manquer de conserver cette forme, exactement pour la même raison !
Ainsi, d'autel en oracle, et de temple en vestales, nous aurons retricotté des données communes que seuls, des noms et un esprit de système excessif tendent à séparer.
Autel gallo-romain, aux oreilles9 , de Cybèle
Glanum en Provence
Chez les Gaulois : lautel ou table sacrificielle est toujours construit en plein air, au centre du németon ou clairière sacrée (du Gaulois Nemed 10 sacré*) où se réunit lassemblée. Cet autel à une particularité, je dirais presque une supériorité sur lautel romain : il est surmonté dune double colonnade (Atlas/ Hercule) formant une sorte de fenêtre de visée, un portique, et il est orienté de telle sorte quà laurore* de Lugnasad (le 1er août11), le soleil apparaisse entre les colonnes. Comme on le voit, date mise à part, le rayon de soleil solsticial de Chartres ou celui de Vézelay, entre autres, remonte à bien oin !
Les sacrifices danimaux : « Il devait y avoir une relation entre lespèce de lanimal sacrifié et le dieu auquel le sacrifice était adressé. Cest ainsi que les boucs sont les animaux de Thor, que le bélier est consacré à Heimdallr, le sanglier à Freyr, le taureau peut-être à Tyr12 et le cheval à Odhin, la consommation de viande de cheval ayant un caractère religieux particulier (cela ressort déjà du fait quaprès la christianisation la consommation de viande de cheval fut interdite, mais put se maintenir encore un certain temps en Islande en raison dune mesure dexception). » Rudolf Simek, Dictionnaire de la mythologie germano-scandinave, Porte-Glaive, 1996.
« Héraklès invoque les morts suivant la même méthode quUlysse* et Énée : en égorgeant un animal de couleur noire et en laissant le sang couler dans une fosse creusée dans le sol. De tels rituels chthoniens se déroulaient dans les sanctuaires celtiques de Ribemont sur Ancre et dArcy-sur-Cure, comme dans les temples grecs, romains ou indous. » Belenertos, Héraklès, revue Message n° 50, 2ème trim. 99.
Lautel circulaire de Marmaria du Musée de Delphes.
On remarquera les desservantes accrochant des rubans à la couronne printanière.
Màj 10 déc. 03 : « Le cerf est habituellement le principal animal de sacrifice, mais le cheval, en tant que victime la plus désirée et la plus précieuse, fut caractéristique de lancienne pratique religieuse des tribus aryennes dans lesquelles une préférence fut donnée aux chevaux blancs. » Bongard-Levin et Grantovskij, De la Scythie à lInde, Énigmes de lhistoire des anciens Indiens, IEI/ Université de la Sorbonne Nouvelle, 1981.
Chez les Ébros/ Hébreux : La condamnation du sacrifice par les prophètes du Judaïsme neut pas seulement pour effet son intériorisation le sacrifice du pasteur et non plus de son troupeau. Il faut ici saisir le sens véritable du sacrifice, qui nest pas un acte primitif, barbare ou arriéré, ni une offrande craintive à un Dieu dont on attend en retour une miséricorde. Georges Bataille soulignait, en marge de sa théorie de la religion* : « La destruction de lanimal est en fait, dans les rites* des primitifs, un moment crucial, un moment auquel aucun autre ne peut être comparé. Cest par la destruction de lanimal que le monde profane, le monde de la transcendance, le monde inaccessible, est supprimé et dès que ce monde qui crée des limites au premier homme actif est supprimé, par cette suppression, se trouve introduit le monde de limmanence, cest à dire de la violence, de limmédiateté. À la destruction de lanimal est liée la fête*. » (Schéma dune histoire des religions, in uvre complètes).
13
« Une institution qui se donne une architecture,
matérialise dans lespace le système symbolique qui lui est propre. »
Francis Schmidt
2 partie : LE TEMPLE
1ère section
Étymologie : le mot temple vient du latin templum qui signifie "espace", templum caeleste : "espace céleste", du latin temno je retranche, je dédaigne (et a donné Temps) par le grec temno je coupe.
Son équivalent grec en est téménos14 partie du ciel à observer, et aussi le gaulois németon15, la clairière qui est le lieu où se trouve le tertre sacré et lappareil dobservation, deux gnomons et une colonne à boule, ou une fenêtre de visée sous dolmen et des couloirs, ou encore des lais/ leys forestiaires (cf. art. Astrologie* nord.).
Le temple, espace sacré*, est par sa symbolique* un centre du monde. La présence de luf cosmique Omphalos* avec sa résille (cf. § réticulé in art. Symboles*) ne nous surprend donc pas (cf. aussi art. Bétyle*).
Dans dautres temples, ce centre des rayons héxa ou octogonaux (cf. § Muhlespiele in art. Astrologie* nordique, ou § Escarboucle in Blasons*) est le baptistère ou lautel/ tombeau des martyrs dans les églises chrétiennes, alors quil est toujours à lextérieur des temples païens*.
À l'époque primitive : les cérémonies rituelles se déroulaient en plein air, sur l'aire sacrée, celle qui servait au battage des céréales au fléau, puis sur une plateforme recouverte de dalles posées dans l'enceinte sacrée* : le Pomrium.
Ainsi, le temple chez les Indo-Européens*, mais aussi en Égypte et en Asie Mineure16, était un espace réservé à l'observation, à l'apparition épiphania, en grec des phénomènes célestes, lever du soleil aux solstices et aux équinoxes, ce qui est selon toute vraisemblance la cause des trois cellae des temples étrusques (cf. infra # b).
Devant le temple, à l'Est, le clos sacré dune cinquantaine de mètres délimité par des pieux (Pal) de bois ou/ et un ruban ou bandelette (le Vébond nordique), est infranchissable : il contient l'autel de plein air et sert à l'observation des constellations mensuelles (lat. monstrat), du lever héliaque de certaines étoiles indiquant les grands rites* festifs du clan*, ou les crues prévisibles puisque périodiques du Pô (ou du Nil), et aussi de la venue des météores qui abrégeront la Tenure royale prévue à lorigine pour 99 lunes. Ce jardin clos comprenait le bosquet sacré originel et un portique17 monumental s'ouvrait sur cette esplanade-forum : cest cette allée qui est devenu le mail de certaines églises et de nombreux châteaux.
Scène de sacrifice, vase attique, M. Louvre.
Cest un espace sacré, un németon ou clairière en plein air au sens le plus panthéiste, ce qui était le cas des Grecs anciens, ainsi que de leurs autres cousins, Celtes* et Germains* chez qui cet « hörgr réceptacle du Önd ou Esprit de la terre est décrit soit comme une hutte temporaire18 érigée pour une cérémonie spécifique, soit comme une tente, un tabernacle ou un pavillon permanent. Finalement (à lépoque Viking) il existait deux type de bâtiments sacrés : le hof qui était une halle de ferme ordinaire où des fêtes* sacrées comme Jul* étaient célébrées, et le ealh, le temple païen à grande échelle. » Nigel Pennick, Magie du Nord, Pardès 1996.
« Comme les pyramides, les tumuli funéraires de la civilisation nordique, tombes de prêtres-rois dailleurs, sont voués au culte du ciel, au culte dOdhin (Éliade, Dumézil). Certes, on peut introduire des nuances et distinguer soigneusement, par exemple, les autels* élevés : tertre, monticule, cairn, obélisque qui supportent un feu allumé ou un phare, des pierres plates frottées de sang, les premiers étant voués aux divinités ouraniennes, les secondes aux divinités terrestres. » Gilbert Durand, Structures anthropologiques de lImaginaire, Dunod l988.
Il y a donc diverses conceptions du lieu de culte :
1/ celle d'un lieu privé privilégié où l'on honore les ancêtres du genos, les mânes* ou bons Lares, et cela va du foyer domestique à la pyramide, en passant par la grotte Mégaron, avec leur autel pour le sacrifice aux ancêtres, les Manes, car il est dit à de nombreuses reprises que les Grecs n'avaient pas de temple
Le Temple Solaire de Goseck près de Halle, vieux de 7.000 ans :
3.000 ans avant Stonehenge !
Mise à jour du 10 déc. 03 : Voulez-vous lire maintenant un article vu dans la revue Huginn & Muninn déc. 03 : Le temple, matrice de tout lÂge de Pierre ? Cliquez sur :
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2/ celle d'un lieu de haute élévation, où l'on célèbre des rites* festifs publics, hautement enthousiasmants (en théio) et fortement pédagogiques, et cela va du temple de plein air tel Stonehenge° (cf. art. Astronomie*), au rustique Ballon° d'Alsace, probablement tous avec un autel, pierre à cupule* et limmanquable siège du "crieur du Temps", et au Parthénon19 qui, sil est la Chambre dAthéna la Vierge (ou des Dieux*) est, en fait, une salle publique de rencontres, lautel* étant, dans ce cas, pro-fane cest à dire en plein air : devant le temple fanum.
- 3/ Un modèle mixte, mi-observatoire, mi-lieu d'initiation* auprès du vieil ancêtre, est représenté par le Sidh*-tumulus de Newgrange nettement plus tardif (cf. Un rite* dinitiation dans larticle Astrologie* nordique # 5). Un autel, pierre à cupule* étant donc probablement à l'extérieur pour le sacrifice-festin, rituel et public.
Ceci nous amène à remarquer que refuser le statut de temple aux uns pour l'accorder aux autres, comme le font certains auteurs, ne peut être basé que sur laspect extérieur de l'exercice dun culte public. Chez certains autres, la restriction s'applique aussi aux lieux de culte en plein air : le temple est donc pour eux un "édifice consacré au culte d'une divinité", alors que selon son étymologie* il est avant tout un lieu de détermination du cycle solaire en son parcours astral et par conséquent un lieu daction de grâces
éminemment public donc extérieur !
Maj 25 nov. 03 : « Le Blé de Ia Sainte-Barbe est une fete que tout bon païen se doit de pratiquer. II est important, nous ne cessons de le rappeler, de maintenir ces fêtes traditionnelles qui nous viennent de la plus haute antiquité. Les chrétiens qui ont maintenu le blé de la Sainte-Barbe en ont perdu le sens, il nest pour eux quun simple élément décoratif quils nomment dailleurs le "blé de la crèche.
« Cest en Provence que cette coutume sest conservée, le 4 décembre, jour de la Sainte-Barbe. Dans Ia plupart des maisons on met dans des coupes du coton humide où lon fera germer du blé ou des lentilles. Cette tradition qui a su se maintenir iongtemps hors du cadre de lÉglise*, montre sil en était besoin lattachement que nos ancêtres montraient à leurs croyances païennes.
« La vue des épis moissonnés était le grand, le merveilleux, le plus parfait mystère de I'an ainsi que le dit 1auteur des Philosophoumèna. Elle couronnait le spectacle de la veillée mystique de Déméter et de sa fille. Sur le vase de Ruvo, dont nous reproduisons une partie, les épis sont placés sous une sorte dédicule, et des initiés* (mystes)n des deux sexes viennent y apporter des offrandes diverses. »
Il est intéressant de remarquer
comment le concept évolue :
Europe archaïque (Magdalénien) : tout dabord, une grotte naturelle et un rocher à cupules recevant les mânes* de lancêtre fondateur. Se déroulent en ce lieu les sacrifices propitiatoires à la Déesse Terre et les rites* dinitiation*.
Pour les Carthaginois, le tofet était aussi lenceinte sacrée nous pourrions parler de temple de plein air située la plupart du temps sur une colline
Europe mégalithique (4000/ 3500 AEC) : la grotte devient artificielle, cest un dolmen avec allées couvertes de pierres plates construites en encorbellement comme les bories° provençales ou périgourdines, ou encore les nourraghes* sardes (et les igloos). Ouverts à lépoque astrologique* pour les visées solsticiales, ils seront surmontés dun tumulus après la mort du vieux Chef-Druide. Lancêtre fondateur y est alors conservé et participe en esprit aux initiations (cf. § Newgrange bis, art. astrologie* nordique). Lors des fêtes*, des sacrifices/ festins dactions de grâce se font en public à lextérieur.
Le tertre ou tumulus a une entrée qui se trouve à lEst, lAurore étant promesse de résurrection de la nature : cest de là que surgit chaque jour le soleil matinal tel le nouveau Dieu-Fils annuel ! Une spécialisation des Sidhs/ tumuli peut se faire : lun vise le lever héliaque au solstice dété, lautre à léquinoxe et le troisième au solstice dhiver.
En Corse et en Sardaigne, peuplées depuis 7000 AEC, les premiers menhirs datent de 3300. Vers 1800, les Nouraghi (Å Borie*) recouvrent le puits de lancêtre fondateur. Ce sont les Torres ou temples du feu, sur et dans un imposant tertre-fortification appareillé de pierres taillées où ils sont entourés de chambres cultuelles, voire de
silos communautaires*. Remarquons en passant que ces Torréens possédaient aussi la cuirasse à côte des Peuples de la Mer et du Nord confédérés, ceux-là mêmes qui attaquèrent lÉgypte après leur exode de Nord submergé (XIIIème s. AEC)
Temple tombe à coupole, Pylos
Âge du Bronze : le Temple en Rond. À lorigine, le temple était circulaire comme lenclos de loppidum et les cromlech dobservation solaire (cf. supra : Goseck 5000 AEC), et/ ou comme la grande salle des initiations* dans la caverne; ou encore la salle capitulaire du Sidh de Newgrange20 ; comme les labyrinthes-Trojaburg ; comme la Tholos dAtrée sur sa crypte qui reprend le mythe de la caverne entourée de 3 murailles sous la citadelle de Mycènes ; comme la Basileïa dAtlantis, dorée avec le Glas fondu (cf. art. Ambre*), le temple par excellence des Aétéens dont nous retrouvons la consonance dans le mot grec aedes demeure religieuse.
La Tholos voûte, coupole. La tholos est couverte par un toit en "tas de charge", cest à dire en encorbellement, comme les bories*/ nourraghes, mais nous avons vu à larticle Astrologie* nordique que cette coupole tuilée pouvait être posée sur un péristyle circulaire. Le latin thaulus signifie voûte et loccitan théoule tuile. Ne peut-on leur rapprocher Thulée, et aussi Thalia (Salia) qui était resté le nom dune des Grâces21, la Muse de la comédie, une des neuf filles de Nérée/ Poséidon le Roi de la Thalassocratie
hyperboréenne* (cf. art. Salasses*/ Thalassa) ?
Si la tholos de Thulée est ultérieurement devenue tombe ce serait, après la Grande Submersion de lAtlantide* boréenne, symboliquement et, surtout, rituellement. Devenue alors le tymbos grec si nos suppositions sont exactes cest la fosse cultuelle ou puit sacré du Temple que les Romains nommaient favissa.
Les temples en rond : on construisait encore des temples ronds en 850 EC, par exemple à Fulda (St Michel). Un autre exemple est la Tour des Cloches22 de St Apollinare de Ravenne. Tout comme la crypte carolingienne à rotonde de labbaye Sainte Benigne à Dijon, avec sa triple enceinte de colonnades.
On connaît, de même, deux tours avec galerie darcades qui ont lair sans objet mais devaient garder le feu* sacré : une en Armorique, le temple de Lanleff (qui aurait été construite par les Templiers*), lautre en Amérique du Nord, à Newport, probablement construite par les Vikings au XIème siècle, ou par Brandan au troisième siècle et
toujours debout ! (daprès Louis Kervran, La vraie découverte de lAmérique par les Européens, Laffont, 1978.) Ainsi que « Le temple (celtique) de Mercure au sommet du Puy de Dôme, la tour de Vésonne à Périgueux (et la tholos classique dédiée à Vénus, à Port-Vendre)n.
Ces sanctuaires, ainsi quun certain nombre dautres, se caractérisent par le fait que la cella, partie intérieure du temple, est de forme circulaire et non rectangulaire comme dans les monuments antiques, et entourée de portiques ou dun déambulatoire. Cette disposition permettait des processions circulaires autour de la divinité. » J.A. Mauduit, LÉpopée des Celtes. Laffont, 1973, (cf. aussi notre art. Astrologie* nordique).
Autour de la cella qui, contenant le pal "pilier sacré", le cône-bétyle* ou l'obélisque, et plus tard une image/ eidolôn du dieu, était un déambulatoire abrité mais ouvert sur une colonnade (tholos). La circumambulation se faisait à dextre le sens du trajet solaire et du Temps qui fuit ainsi la partie droite du corps restait en contact avec la demeure divine. Remarquons ici que les cloîtres ont conservé ce déambulatoire mais sont inversés : le clos sacré, l'hortus conclusus, est à l'intérieur et il était un jardin d'herbes aromatiques et médicinales entourant le puit, axe de la construction.
Par contre, le bassin des ablutions source d'eau minérale, souvent thermale23 étant habituellement couvert, était dedans le temple dont il est probablement l'origine, à l'instar de la grotte Mégare ou de celles de nos Vierges Noires* : une confirmation en est la découverte récente dun temple romain archaïque dit lancien baptistère entre léglise cruci-circulaire Santa Fosca (infra) et la tour campanile de lîle Vénitienne de Torcello.
Circulaire, cette ruine présente un dégradé descendant de briques qui induit la présence dun archaïque puits artésien : la présence de cette eau pure dans un marais malsain était évidemment de nature à sacraliser le lieu ! Comment, dès lors, sétonner dune Vierge Noire* (< cf. art.) distributrice de Vie en cette île ?
Ainsi le temple était un concilabulum et un lieu de pèlerinage, auprès d'eaux guérisseuses lorsqu'une "font" sacrée y sourdait sous la protection du couple Borvo, leau bouillonnante, et Damona24 la déesse des sources et des eaux thermales
Cette forme est certainement en rapport avec cette ancestrale caverne-tholos des Ardennes où avaient lieu des déambulations dans les diverticules, aux fins dinitiation progressive, pour finir dans la grande salle capitulaire de la Déesse Mère*/ source ou Vierge-Noire* ce quon retrouve au Puy-en-Velay (cf. aussi lart. Paganisme*).
1ère émission le 4 avr. 02, 4ème mise à jour le 02 oct. 04
Autorisation de citations :