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SYMBOLES




          Notre objectif n'est pas, ne peut être exhaustif sur un sujet aussi vaste – qui le pourrait d’ailleurs – tout au plus apporterons-nous notre habituel grain de sel “nordique et diluvien”, de manière à sortir de la routine post-évangélique (et peut-être aussi “sorbonnarde”… au sens rabelaisien).

Quelques citations comme préambule :


          « 
La Culture constitue une réponse à l’agression naturelle, une tentative impuissante et par conséquent symbolique pour maîtriser l’étendue en l’organisant autour des hommes. » J. Duvignaud, Fêtes et civilisation, Acte Sud.

« Pour bien comprendre la métaphysique* qu’ils (les symboles) contiennent, il faut saisir la conception intérieure que
les Druides° avaient de l’image créatrice. Le symbole leur permettait de résumer un maximum de connaissance avec un minimum de matière et aussi de préserver cet enseignement mystérieux sous une forme ésotérique connue des seuls initiés*. » Marcel Moreau, La Tradition Celtique dans l’Art Roman, réed. Courrier du Livre, 1995.

           « Dessiner les contours du symbole
en Occident (…) équivaut à montrer la fragmentation d’une certaine conception chrétienne et coloniale du monde (…) Comment distinguer le signe du symbole, deux termes souvent confondus par le langage courant ? Alors que le signe serait quantitatif et rationnel, le symbole, qualitatif lui, serait seul capable de rendre “l’âme des choses” (que nous appelons “sacra” dans nos études : cf. notre art. Magie*2 )n (…)
          «Il n’y aurait pas de philosophie sans alimentation mythique et symbolique (…)
          « 
Ce qui distingue la symbolique païenne* de celle des religions* monothéistes, c’est qu’elle n’est pas coupée de la Nature : le Monde lui-même est un livre de symboles semé par les Dieux* (cf. notre art. Runes*). Dès lors, décrypter les symboles et les vivre, c’est suivre la voie divine (…)
          « Dans l’opposition symboles/ archétypes* entre Freud et Jung :
– le premier considérait le symbole comme naissant du refoulement,
 – le second le définissait comme archétype (“image originelle existant dans l’inconscient”) ou comme centre chargé d’énergie. » Decharneux + Néfontaine, PUF 1998, cité par J-C Mathelin, rev. Solaria n° 13, été 99.


~ ~ ~ ~ ~ PREMIÈRE PARTIE ~ ~ ~ ~ ~ 


Étymologie* : le mot symbole vient du grec synbolein "rassembler, s'élancer" donc :




Màj 22 nov. 04, vu sur <symbuli.com> : «« Le Petit Robert nous dit : Symbolus "signe de reconnaissance", du grec sumbolon, d'abord morceau d'un objet partagé entre deux personnes pour servir entre elles de signe de reconnaissance. Ainsi, originellement, le mot Symbole désigne un signe de reconnaissance. Par la suite, les mots de passe, plus ou moins sophistiqués, ont remplacé les objets dans cet usage.
          Puis ce dictionnaire continue : Ce qui représente autre chose en vertu d'une correspondance :
- 1/ objet ou fait naturel de caractère imagé qui évoque, par sa forme ou sa nature, une association d'idées " naturelle " (dans un groupe social donné) avec quelque chose d'abstrait ou d'absent...
- 2/ Ce qui, en vertu d'une convention arbitraire, correspond à une chose ou à une convention qu'il désigne : symboles mathématiques, symboles chimiques...
          Nous voyons donc apparaître une évidence : le mot Symbole recouvre des significations extrêmement différentes, presque opposées, qui justifient les confusions de compréhension et d'utilisation auxquelles je faisais allusion.
          Définir le Symbole est par conséquent une opération extrêmement complexe. Par sa richesse même, il refuse de se laisser enfermer dans les limites que l'intelligence humaine peut déterminer. Car il en va des Symboles et du Symbolisme comme de la musique ou de la poésie. On peut les analyser, les disséquer, les expliquer même, sans les comprendre au fond de soi. On peut les vivre, les ressentir profondément, les connaître donc sans les avoir étudiés et sans les savoir rationnellement. »»

Définition : les symboles seraient des signes ou objets ayant une “signification” d’évidence, ou bien secrète qu’il faut décrypter suivant une éducation par niveaux initiatiques*, mais aussi grâce à son intuition personnelle. Cependant il convient de lever ici une ambiguïté :
          Le symbolisme est :
- 1/ Un discours initiatique* “clair” (*Diew)…
- 2/ Un discours initiatique voilé accessible aux étudiants ou impétrants de 1ère fonction* sous la houlette (lituus*) d’un mentor (–> manto)…
- 3/ Un discours initiatique ésotérique ou hermétique dont l’appréciation est laissé à la clairvoyance de l’impétrant ou au choix de l’initiateur…
- 4/ Variante : discours ésotérique propre à un auteur avec le danger que lui seul sache ce qu’il dit (fonction de ses lectures, de son éducation, de ses tendances… )
          « Le symbole est une représentation qui fait apparaître un sens secret, il est l’épiphanie d’un mystère (…) Le symbole se distingue essentiellement du signe, en ce que celui-ci est une convention arbitraire qui laisse étranger l’un à l’autre le signifiant et le signifié, objet ou sujet, tandis que le symbole présuppose homogénéité du signifiant et du signifié au sens d’un dynamisme organisateur. » Gilbert Durand, Les Structures Anthropologiques de l’Imaginaire, Paris, 1963.



          « Le symbole est donc beaucoup plus qu’un signe : il porte au-delà de la signification, il relève de l’interprétation et celle-ci d’une certaine prédisposition. Il est chargé d’affectivité et de dynamisme. Non seulement il représente, d’une certaine manière, tout en voilant ; mais il réalise d’une certaine manière aussi, tout en défaisant. Il joue sur des structures mentales. C’est pourquoi il est comparé à des schèmes affectifs, fonctionnels, moteurs, pour bien montrer qu’il mobilise en quelque sorte la totalité du psychisme. Pour marquer son double aspect représentatif et efficace, on le qualifierait volontiers d’eidolo-moteur. » Jean Chevalier, Dictionnaire des Symboles, Laffont, 1969.


          « Un symbole est un signe concret évoquant par un rapport naturel quelque chose d’absent ou d’impossible à percevoir. » A. Lalande.

          « Les recherches récentes de G. Bachelard, C.G. Jung, G. Durand, M. Éliade, P. Ricœur et J. Vidal ont précisé les fonctions du symbole. Il faut partir de l’appareil symbolique qui est constitué de tous les gestes possibles de l’homme et des images premières et universelles (voûte céleste, soleil, etc.).
Les images éveillent la conscience de l’homme et elles y introduisent un élément d’unité qui aboutit à une dynamique.
         « L’homme devient créateur. Toutes les cultures du monde sont des créations dont les racines plongent dans l’imagination symbolique. La créativité de l’esprit humain (artistique, poétique, littéraire, architecturale) est basée sur cette
fonction biologique du symbole (…) le mythe est une “histoire sainte des peuples”, structurée à l’aide d’une symbolique. Il est un signifiant.
          « Le symbole ne fonctionne pas sur des objets mais sur des images. » M. Éliade.

          « Le langage de l’inconscient est imaginaire, allégorique, analogique, symbolique. Le symbole est une image ou un assemblage d’éléments cherchant à désigner un ensemble complexe de sentiments et de pensées qui ne peuvent être exprimées par une définition conceptuelle claire.
En tant que porteur d’une signification complexe, le symbole est inépuisable dans ses interprétations […]
          « L’intelligence créatrice dort au fond de nous comme elle le faisait il y a des millénaire et propose, comme autrefois,
des images pour traduire ce qui est indicible, parler d’une réalité autre pour laquelle il n’existe pas de langage. Pour décrire cette réalité, il faut utiliser des symboles ou des paraboles. Ce qui veut être décrit par ce langage ne pourra jamais être totalement défini… » Marie Claire Dolghin, Les Saisons de l’Année, Séveyrat, 1989.

          Le symbolisme est le mode d’expression par excellence de tout enseignement initiatique*. La symbolique peut se cacher dans des mystères, pour obliger à une évolution pédagogique par paliers initiatiques ou pour se préserver en milieu ennemi (cependant, l’amour de la mystification n’a aucun rapport avec l’initiation3).

         « Il existe une longue durée du symbolique. L’histoire des mentalités, des idéologies, des langues, possède un autre rythme que l’histoire immédiate. Le symbolisme dure des millénaires. Or nous avons (depuis peu) tendance à oublier cette présence, sous-jacente, du symbolique. C'est qu’un univers mental plus récent encombre notre esprit : l’obsession des ruptures, des révolutions, du “progrès”. » J. Desalle, rev. Anthaïos, N°1.

Nous avons relevé – les Dieux seuls savent où, et que l’auteur nous pardonne – la sentence suivante :



          En sa première partie, cette citation nous aidera à comprendre que le symbolisme utilise des images graphiques pour faire des ponts au dessus des questions. Mais en sa deuxième partie, elle nous semble trop marquée de certitudes alchimiques ou intellectuelles. Car, ce que nous trouvons intéressant dans le symbolisme, c'est qu'il permet une récurrence des explications et du décryptage. Il est ainsi perpétuellement adapté (*ar) aux conditions pédagogiques particulières de l'auditoire pour peu que le discours soit oral, donc partagé !

          Par contre, lorsque le symbole est décrypté dans un langage écrit, il risque de tomber dans un hermétisme, un occultisme ou un spiritualisme particulier, qui risquent fort d'être de la "langue de bois" pour quelque esprit ouvert qui, passant par là, s'en détournerait bien vite comme il le ferait envers les milliers de sectes qui fleurissent et meurent d’un matin au soir…
Nous n'ignorons donc pas combien il était périlleux de tenter de décrypter les symboles des astérismes runiques* par exemple et, ne voulant en aucun cas jouer les professeurs (de foi) ou les druides (de banlieue), nous préférons nous imaginer que nous jetons une bouteille à la mer et que quelque amateur voudra bien nous contacter dans notre “Île Verte” pour nous faire part de son point de vue personnel…

          « Il ne faut pas confondre symbolisme et emblématique. Le Lys par exemple est l’emblème de la pureté, il est aussi un des plus vieux symboles de
la Lumière. Un même signe peut donc être un symbole et un emblème. À côté du symbolisme et de l’emblématique se place l’allégorie. C’est une forme primaire et limitée du symbole. » Marcel Moreau, La Tradition Celtique dans l’Art Roman, réed. Courrier du Livre, 1995.

Màj 22 nov. 04 : «« La notion de symbole mérite qu’on s’y attarde car, en l’absence de tout accord préalable, nous risquons d’arriver à une certaine incompréhension. Et tout d'abord, il nous faut faire clairement la distinction entre le véritable symbole et tous ces signes racoleurs et plus ou moins esthétiques qui envahissent notre quotidien, à commencer par les logos des sociétés commerciales. Cette production moderne n'a évidemment rien à faire avec le symbole traditionnel. Ceci étant posé, qu'est-ce qu'un symbole ? Au-delà de la définition que peut nous en donner un dictionnaire courant, pour qui le symbole «représente autre chose en vertu d'une correspondance analogique», on peut s'interroger, par exemple, sur le choix du signe qui figurera analogiquement l'idée que l'on veut exprimer. Ce choix s'impose-t-il de lui-même, quels que soient l'époque, le lieu et le contexte culturel, ou bien une même réalité sera-t-elle exprimée par des signes différents selon les circonstances du milieu ? Les spécialistes sont à ce propos divisés et, si je fais ici état du problème, c'est surtout parce que la première solution est parfois avancée pour souligner l'universalité du svastika. La question de ce choix fondamental est clairement exprimée par René Alleau dans son livre «La science des symboles» : «Il convient donc de choisir entre deux attitudes possibles à l'égard du symbole et du symbolisme. Ou bien on considère que l'un et l'autre appartiennent à l'univers du discours», c'est-à-dire au logos socio-culturel. Dans ce cas, la «signification symbolique et mythique» ne dispose d'aucun critère particulier par rapport aux autres signes du langage. [...] Ou bien l'on admet que les symboles débordent le logos culturel dans la mesure où [...] ils se relient au logos «non-humain». Dans ce cas, il faut nécessairement les distinguer de tous les autres signes «profanes» puisqu'ils constituent, par excellence, une «langue sacrée» [...] «la langue des Dieux». « Je ne surprendrai sans doute pas beaucoup le lecteur en exprimant ma préférence pour la deuxième possibilité, qui assimile les symboles à une langue sacrée. Pourquoi ce choix ? Soyons honnête c'est d'abord une question d'intuition et de sensibilité ; il suffit de regarder certaines compositions symboliques pour percevoir leur caractère non-humain, pour reprendre l'expression de René Alleau. Mais c'est aussi le résultat d'une observation : quels que soient le lieu ou l'époque, toutes les traditions ont toujours admis le caractère divin des symboles, et les ont utilisés comme tels. Quantitativement, voilà un argument de poids, si l'on considère le nombre d'individus qui, depuis la préhistoire jusqu'à aujourd'hui, ont adhéré à cette idée. Qualitativement, on commence à admettre que nos ancêtres nous valaient bien sur le plan des connaissances, et on reconnaît même que les sociétés dites primitives ont, elles aussi, pas mal de choses à nous apprendre.
Le symbole traditionnel représente donc, analogiquement et sous une forme concrète, une ou plusieurs choses absentes ou non perceptibles. Et comme le souligne Jacques Vidal, on constate que le symbole peut mouvoir à la fois l'intellect, l'affectivité et le corps, et qu'il est d'abord un éducateur à l'invisible. Pour ce faire, il fait appel à un type particulier d'intelligence : celle que les hindous nomment buddhi, et qui se distingue de l'intelligence ordinaire, basée sur la réflexion. Comme l'explique très bien Jean Marchai à propos de la compréhension de «l'Apocalypse» de Jean, le symbole, traité par l'intelligence buddhi, nous permet «d'avoir une vision globale de la Réalité, de ce qui est au-delà de la réalité illusoire, c'est une image de l'Un».
Dans ce contexte d'analogie intuitive, l'équation «un symbole = une idée» n'a dès lors plus guère de signification : l'Un, qui est au-delà de tout concept et de toute définition, peut s'exprimer de mille et une façons, sous la forme des «dix mille êtres» chère aux taoïstes, ou par l'intermédiaire de signes, dessins, gestes ou sons. Les traditions regorgent d'histoires d'illumination - c'est-à-dire de compréhension directe de la Réalité ultime - par la simple mise en présence d'un événement anodin : détail d'un paysage, bruit d'un caillou heurtant un bambou...
Pour en revenir à la question que nous nous posions précédemment, on peut admettre qu'une partie de la Réalité ultime peut très bien être exprimée par plusieurs symboles, et qu'un symbole peut avoir plusieurs significations, dépendantes du contexte du moment ainsi que du vécu intérieur et social de l'observateur, mais toujours dans les limites imposées par le «langage des Dieux*.» Dans cet ordre d'idée, je ferai une remarque qui aura son importance lorsque l'on parle du nazisme : même lorsque tout paraît clair et limpide, un symbole ne peut jamais être réduit à une seule signification ; il présente au minimum les deux aspects du monde de dualité dans lequel il s'exprime : positif-négatif, bien-mal, etc. Mais, insistons encore une fois là-dessus : il n'est pas question de faire dire, par simple convention, n'importe quoi à un symbole, ni de représenter une idée par n'importe quel symbole. Il existe des frontières analogiques à ne pas dépasser, frontières qui s'inscrivent dans le cadre d'une cohérence interne des éléments du monde symbolique, c'est-à-dire, en fait, du monde divin. »» Jacques Gossart, La Longue Marche du Svastika*.



Symbole du Soleil certes,
mais du Soleil fécondateur !
Gravure rupestre, Scandinavie.


Dans l’archéologie : « La présence sur une période de vingt mille ans (c’est à dire incluant les représentations pariétales des cavernes du sud de l’Europe)n, des mêmes thèmes dans les représentations, leur disposition au plus profond des sanctuaires souterrains, montrent l’existence d’une pensée de type religieux*, assortie d’une mythologie* fondée sur un symbolisme déjà constitué depuis longtemps. I
          « l est probable que dans ces mythologies transmises de génération en génération, l’apparition soudaine du froid avec ses conséquences dramatiques pour l’environnement, a été mentionnée de façon allégorique ; le bouleversement qui suivit, lors du réchauffement, occasionnant également de nouvelles catastrophes par inondation…
« Déesse mère*, taureau, serpent, spirale, hache, triskèle, rouelle, cygne, appartenaient déjà à l’univers mental du néolithique. Char solaire, roue, cheval, chaudron, lance, épée, marteau, forgeron, chien, triade, s’y ajouteront à l’âge du bronze » Michel Guillery, in rev. Ordos N° 3, Nov. 1994.


          « Convaincu de la profonde signification symbolique des motifs décoratifs traditionnels ornant les pignons, façades, objets usuels, pains et pâtisseries, Wirth4 mène une enquête serrée, interrogeant les vieux paysans frisons encore dépositaires des traditions orales. Il tire la conclusion que les symboles géométriques simples remontent à la préhistoire et constituent le premier langage graphique de l’homme, objet d’une science qu’il appelle à approfondir : la paléo-épigraphie.
          « “Le symbole est une trace plus pure que le mythe* car il demeure constant à travers les siècles et les millénaires, tandis que le mythe subit au fil des temps quantité de distorsions”. En posant cette affirmation, Wirth énonce une thèse sur la naissance des alphabets.
Les signes alphabétiques dérivent, selon Wirth, de symboles désignant les mouvements des astres (cf. notre art. Runes)n.
          « Étant donnée leur configuration, ils seraient apparus en Europe du Nord, à une époque où le pôle se situait dans le Grœnland-sud pendant l’Ére Glaciaire* lorsque le niveau de la mer était inférieur de 200 mètres, ce qui laisse supposer que l’étendue océanique actuelle, recouvrant l’espace sis entre la Galice (E) et l’Irlande, aurait été une zone de toundras, idéale pour l’élevage du renne. » Robert Steuckers, revue Orientation (cf. ici nos articles Déluges*, ainsi que Origine Polaire*).



Le Soleil, pétroglyphe de Saimaly Tash
(Kazakhstan) : Culture indo-iranienne d'Andronovo

          « Dès les temps protohistoriques, les symboles les plus fréquemment utilisés pour décorer les couvercles d'urnes funéraires de l'âge du bronze sont des motifs solaires d'une grande diversité, motifs quelques fois entourés de chevaux (Gimbutas). Ce détail laisse fortement présumer l'existence ancienne de chariots solaires, et même l'organisation de véritables processions solaires à l'occasion des fêtes solsticiales. » Philippe Gallet, Lettonie II, Solaria N°5 (cf. “Char Naval*” et aussi § in art. Fêtes*).



Soleil à deux mains sur La Pierre de Tübingen (Âge du Bronze).

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          « La profusion des symboles anim

aux dans les religions* et les arts de tous le temps ne souligne pas seulement l’importance du symbole. Elle montre aussi à quel point il est important pour l’homme d’intégrer dans sa vie le contenu psychique du symbole, c’est à dire l’instinct
          « L’animal, qui est dans l’homme sa psyché instinctuelle, peut devenir dangereux lorsqu’il n’est pas reconnu et intégré à la vie de l’individu. 
L’acceptation de l’âme animale est la condition de l’unification de l’individu et la plénitude de son épanouissement. » K-.G. Jung, L’homme et ses Symboles, Paris, 1964.

          Ce que remarque aussi, fort justement, Ludovic Bellis dans sa thèse vétérinaire Contribution a l’Étude du Symbolisme Animal dans la Mythologie Nordique : « Comme dans de nombreuses civilisations, les animaux jouent ici des rôles prépondérants dans la structure du monde et de l’univers. Ils entretiennent aussi des liens étroits avec les divinités, et
leur puissance symbolique sert alors à définir la personnalité des dieux*… » 


Liste de quelques symboles propres à notre zone d’intérêt et qui se retrouvent dans notre Arbre du Monde/ Irminsul/ Yggdrasil ou Arbre de Mai :
- Le symbole de la foudre, ou Rune du Soleil Sol (ald. Sonne ou Sohn son fils)
- la Rune de Tyr et Thor , composée de deux runes Lagus opposés , mer + lac…
- la spirale6 de communication entre les dieux d’Asgard et les hommes de Midgard qu’est le chalaze de l’Œuf Cosmique (cf. art. Omphalos* et § Hagall in Runes*)…
- la première épée du monde, le sceptre de Frigg la Justicière, qu’est la dent de Narval*, le Ly-cornu* !

          C’est ainsi que nos danseurs autour de
l’Arbre de Mai, forment dans la Danse* des Rubans une spirale aux couleurs de l’arc en ciel, lors de la première figure tout en tournant autour du Mai à dextre : c’est le symbole de l’unité reconquise, unité mentale, unité culturelle, racines nourricières revivifiées ; puis ils déspiralent le Mai en dansant à senestre pour remonter le temps et y chercher des conseils auprès de leurs “bons” ancêtres, les Mânes*. Ensuite, seulement, ayant acquis la Connaissance, ils tisseront un destin* voulu pour leur clan* : leur à venir…
          Lorsque saint Augustin nous dit in Civitas Dei, IV-31 : « Les Romains ont honoré leurs dieux pendant plus de 170 ans sans statues – sine simulacre – (Varro) et ceux qui ont introduit les statues ont fait perdre à leurs concitoyens la crainte de Dieu et commis par là une erreur » il commet, lui l’erreur type du mystique et du partisan qui ne comprend pas, ni
le Symbole païen, ni l’Œuvre d’Art qui le prolonge par sa valeur d’exemple euphémisant !
          Mais il est bien vrai que dans la population il existe des initiés*/ mystes, “clairvoyants” attirés par des symboles “divins” (<–*Diew : “ciel clair”), et des mystiques attirés par des idoles/ représentations (eidolon) fussent elles concentrées en une seule “conception” monothéiste : question de gènes ou de conditionnement culturel ? Vaste débat entre l’inné et l’acquis qui n’est pas près de finir en cette époque d’idéologies constructivistes donc de conditionnement acharné…
         


Màj 15 mai 03 proposées par notre adhérent <fdes1@hotmail.com> :

- A/ Alexander Dugin, le célèbre conseiller en géopolitique du gouvernement russe est très porté sur la culture indo-européenne archaïque. Sur son site <arctogaia.com/public/eng/runes.html> il propose un article, court mais très intéressant par ses illustrations, "Man-runes* from the Amur river-b" duquel nous sortirons ici un seul exemple qui figure le Cercle de l'Année avec ses quatre saisons de trois mois.


          On remarquera la parenté certaine avec ce qui deviendra plusieurs millénaires après l'Irminsul*/ Yggdrasil de la mythologie germano-scandinave avec ses trois branches principales et ses trois racines et, dans l'Art du Blason*, la Croix "fleur de lysée".


- B/ « Si l’on veut bien se replacer par la pensée au temps où le symbolisme était partout, non pour cacher la connaissance comme on l’a dit mais parce que le symbole est le seul moyen d’inclure, en un seul signe, toute une série d’idées dépassant, très largement, tout ce que peut contenir un commentaire verbal, et si l’on médite sur la “couronne”… » Gattefossé R.-M., Les Sages Écritures, Derain Lyon 1945. Cette couronne étant évidemment le “Cercle de l’Année”, donc la couronne des Runes*/ astérismes ou Futhark :





~ ~ ~ ~ ~ ~ DEUXIÈME PARTIE ~ ~ ~ ~ ~ ~ 


          Il y a quelque temps déjà, Monsieur P. G. Sansonnetti, professeur à l’École Pratique des Hautes Études, donnait une conférence proche de ce sujet et les parallèles qu’il fit entre le concept archaïque et le signe graphique évolué qui serait ultérieurement inclus dans l’écriture* runique* – pour surprenant qu’il paraisse à quelque observateur non prévenu – nous semblèrent évidents et de nature à expliquer le “mûrissement” d’Odhin/ Wotan* “pendu” à l’Arbre du Monde, ce dont nous parle l’Havamal des Eddas7 (cf. nos art. Écriture* et Runes*). C’est pourquoi nous avons pensé compléter nos précédentes notes et citations avec cet exposé, afin d’en faire profiter nos lecteurs, non sans son autorisation bienveillante :



« « La Pérennité des symboles
de la vieille archéologie nordique :


          Entre le VIIIe (!) et le Ve Millénaire (!) la culture Maglemosienne8 ou hambourgeoise nous laisse de splendides pointes de lance dardelées ou garnies de lames de silex, ancêtres de la célèbre et mythique faucille que les mythologies celtique et grecque ont conservée si présente dans les rites du rameau d’or, ainsi que sur les gravures sur os et bois de cerf dont nous allons étudier ensemble la symbolique caractéristique de ce qu’on a appelé l’Ur-Heimat, ou “Patrie originelle des Germains” :



Gravure sur os, Maglemosien danois.

Première grande famille de symboles primordiaux :


          La sixième figure gravée sur cet os du maglemosien danois daté de 5000 AEC, représente
une divinité “fulgurante” qui “surgit” par des éclairs divinisés (fig. A et B du dessin ci-dessous). Elle devient trois personnages, comme l’ancienne Déesse mère*, au triple visage comme les phases de la Lune et aux trois fonctions* comme les Nornes ou Parques. Ils sont enveloppés, “ligaturés, liés9 ” (fig. E) par un filet10 de pêcheur (fig. D) caractéristique de la civilisation Vane. Ultérieurement la symbolique s’affinera et deviendra la rune* Odhalaz/ Odal   (fig. E) qui symbolise “héritage” et “sang pur” :



Détails des symboles du Maglemosien.


          Cette divinité triple est entourée de deux autres personnages “végétaux” (fig. F), c’est le compagnon de la Déesse mère, le Roi Arbre : le Chêne chez les pré-Celtes, les anciens Grecs chez qui Zeus* est dit “le fils de la nymphe du chêne”, et chez nos Gaulois : l’If 11 eburos chez les Goïdéliques ; le Frêne mellifère chez les Frisons ; le Tilleul mellifère chez les Rhénans, Saxons et Francs.

          Sur la gravure, il y a deux personnages, comme les deux aspects saisonniers de l’année et de l’arbre*, soit verdoyant comme l’arbre toujours vert qu’est l’if (fig. G) soit comme silhouette de l’arbre au solstice d’hiver, qui paraît mort mais qui toujours renaît. Sa symbolique s’est affinée (fig. H) en devenant la rune* de Vie (re-naissante, récurrente)  12.
»»

     [ Revenons un peu sur le “symbole divin” de la sixième figure (b) : l’arme victorieuse de Zeus, avec cette citation de Paul Diehl extraite du Symbolisme dans la mythologie grecque (P. B. Payot 1966) :
          « L’éclair (est le) symbole de l’éclaircissement intuitif et spirituel. (Cependant,) l’intuition éclaircissante ne peut se produire qu’à la suite d’un travail préparatoire accompli par l’intellect-serviteur et qui consiste à “forger” dans la flamme-élan «l’arme de l’esprit», c’est à dire la condition de sa combativité victorieuse. Cette condition est la pré-voyance intellectuelle, qui élabore, qui forge évolutivement le langage et ses concepts, armes indispensables pour la clair-voyance intuitive de l’esprit qui illumine – ne serait-ce que pour des instants-éclairs, mais répétés – le sens de la vie habituellement obscur et pourtant impérieux. Seul cet éclaircissement spirituel s’avère capable de réveiller et de soutenir l’élan, la combativité sublime, et de “foudroyer” ainsi les “Titans”, l’impétuosité des désirs inassouvis et désordonnés. »

          Citation que nous compléterons par celle-ci, de Bachelard : « Le symbole a une réalité psychologique initiale, une réalité psychologique immédiate, ou, autrement dit, la fonction de symbolisation est une fonction psychique naturelle. Les mythes* sont autant d’occasion pour étudier cette fonction toute directe de symbolisation. »
          Mais reprenons la conférence :   ]

          «« Ce “fulgurant éclair” qui peut fendre un menhir ou tuer le vieux Roi-Chêne, représente aussi “l’action rapide”. Cette action rapide qui est celle du marteau-hache de Donar/ Taranis Sucellos ou Zeus et aussi celle des “décharges électriques” subites de l’ambre*, décharges qui se manifestent visuellement par des éclairs lumineux dès le crépuscule ou dans l’ombre des grottes rituelles, d’où la haute valeur symbolique de Pierre de l’Ours. 
          L’ambre est ainsi la “pierre sacrée” qui “surgit” de leur sol, et que les autres civilisations s’arrachent à “prix d’or” ! L’ambre, électron en grec, est l’image de leur Dieu “lumineux13 ”, mais c’est aussi la rune* Sowilo/ Sol/ Hélios, l’astre qui marque une centralité. S’il est devenu un personnage “lié”, c’est qu’il est “re-lié” au cosmos et aux hommes de son clan* par le cercle zodiacal de son trajet immuable, c’est d’ailleurs le sens du mot latin religare qui a donné chez nous le mot “religion*”! Et ce symbole fulgurant est sommé du soleil, dans le symbole du cercle pointé, comme si ce Dieu était résumé par l’œil qui est resté le symbole des pêcheurs pélasges, du Portugal jusqu’à Chypre. 


Deuxième grande famille des symboles fondamentaux :


L’Œil, le Soleil
, par l’adjonction des quatre directions de l’espace, devient la Roue* Solaire, symbole de la roue de l’année : elle est partagée par la ligne des équinoxes et la ligne de l’axe terrestre Nord-Sud. Nous l’appelons couramment la croix* celtique qui servira de plan – …et de rituel – pour l’édification des cités depuis le Danemark jusqu’à Rome…
          Ainsi le soleil devient l’œil14 du moyeu de la roue* dont nous avons de nombreux exemples dans les magnifiques chars nordiques, Char Solaire de Trundholm, Char aux Cygnes de Dupljaja en Serbie (infra), Chaudron de Gundestrup, Taranis à la Roue, et aussi les très nombreuses rouelles de nos ancêtres Gaulois qui remplissent des vitrines entières au Musée des antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye.



Troisième grande famille de symboles :


La spirale dextre (fig. S1) est présente sur les gravures pariétales des grottes peintes, gravée sur les falaises nordiques, sur les dalles monumentales des murs ou des plafonds des monuments mégalithiques. Elle représente la “croissance”, l’expansion de la Vie. C’est la raison de l’utilisation du coquillage spiralé comme “monnaie” d’échange et dont la valeur ne dépend pas seulement de sa rareté, mais surtout de la haute signification du symbole…




La spirale double ou “esse” (fig. S2), qui est omniprésente dans l’Art celte, est le mouvement de la vie et symbolise les deux aspect inséparables du couple, comme la diastole/ systole du battement du cœur. Ce cœur dont nous vient la connaissance, mais aussi le courage, car l’intellect n’est qu’une “calculatrice”.

          (La symbolique de cette double spirale figure évidemment la croissance solaire pendant six mois puis, parvenue à la jonction entre les deux spirales lors du Solstice d’Été, elle décroîtra pendant les six mois suivants. La séparation des deux spirales amène à considérer le Cercle de l’Année comme disjoint lors du Solstice d’Hiver car si l’année suivante sera aussi un tout comme un Dieu-Fils, ce sera sans rapport causal avec le Vieux Chêne de l’an précédent : les jours se suivent mais ne se ressemblent pas!)


(Bracelet de Magny-Lambert (CdO) et gravure rupestre de Newgrange)


         ( Cela est de nature à expliquer la présence de toutes ces Esses que ce Taranis de Gourzon porte en bandoulière : )



Cette esse “S” figure dans beaucoup de mots et ce n’est probablement pas par hasard : ainsi nous avons sève, saveur, savoir, serpent, Soleil, sagesse, essor, essieux, le terme héraldique “issant”, etc. Quoique n’étant pas l’initiale du mot Ase, “Sage”, dont la rune* est Ass, Oss “estuaire”, on trouve l’esse en son centre15, c’est la Source vitale.
          Cette esse est aussi le cou du cygne ou de la grue solaire sacrée* et du Ramsa des Indous, que l’on trouvera ensuite couramment dans la bijouterie celtique !



Roche incisée devant l’entrée du Sidh de Newgrange


La spirale triple ou triskèle (figure S3) représente « la force vitale universelle qui traverse les trois mondes : le monde du corps, le monde des corpuscules sur les sept plans et le monde des dieux immortels, Vishnù… »
          Avec le concept de “lien*”, le corps des dieux, le corps physique, le corps intermédiaire doivent être re-liés : le graphisme de ce triskèle “noué” est donc celui de la figure S4. Signalons, la présence de ces spirales et triskèles sur les gravures pariétales du Tassili (Sahara) qui, au VIIIe siècle AEC, était encore une riante contrée d’élevage : la Culture est faite d’aller-retours et d’échanges, du magdalénien au saharien, puis au maglemosien et au mégalithique…

La quadruple spirale est la croix spiralée, la “croix basque” ou le Svastika* sacré 16. Son ancêtre était entrelacée* comme un “nœud gordien” (fig. S5). Ce Svastika représente le cosmos ou “monde organisé”, comme lien* indissoluble entre les quatre éléments constitutifs de l’univers : Terre, Air, Eau, Feu (le nombre quatre17 représente la maîtrise de l’espace et la maîtrise de soi-même). 



Gravure pariétale de Martébo, Gotland Suède, V Siècle.
On remarquera aussi la Rose de Wotan ou étoile à huit rais…


Ainsi, insensiblement, nous sommes arrivé au “nœud*” qui, par exemple, figure sur le “faisceau du licteur18” de nos Républiques, ce nœud qui :

- 1°/ “ligature”, c’est à dire qui re-lie…

- 2°/ …la Hache-Akse, celle qui taille, et lie*…

- 3°/ …les douze baguettes du faisceau des 12 Dèmes et la gerbe de blé ou de flèches des royaumes de Suède et d’Espagne (cf. art. Blasons*).

On trouve ici les trois fonctions* duméziliennes, ce qui nous ramène à nos trois personnages réticulés19, nos trois initiés*20 par la foudre divine, l’intelligence fulgurante !

Symbole polaire21 : le Svastika regroupe et assemble la symbolique du carrée qui représente l’espace et les quatre points cardinaux, à la symbolique ronde de la terre. Il figure la roue* des saisons dans le ciel, avec son œil-moyeu polaire, et le zodiaque ou chemin que parcours le soleil pendant l’année au travers des constellations et chacune de ses “spirales de la vie” occupe la place d’une saison.

Le symbole axial de la rotation apparente du monde autour de nous est l’axe Tyr (Ziu/ Tiou/ Tiwaz) qui est le nom de la rune flêche (2ème fonction*) qui est en fait une double rune Lagus ou Laf (Liv) (1ère fonction*), “la fontaine de vie” accompagnées des deux “jaillissements de force vitale” représentant le Roi, sous forme des deux esses du svastika sacré. »»




     [ Ce symbole archaïque complet – qu’on appelle Irminsul* chez les Germains continentaux et Yggdrasil chez les Scandinaves, voire Mimameidr “la Poutre/ Pal Mère”, figure parmi les antiquités nordiques de l’âge du bronze : son aspect est déjà très semblable à la Fleur de ly(s) ultérieure de nos rois Francs, c’est aussi l’angon de leur lance sacrée souvenir de l’archaïque “sceptre coucou” (cf. art. Blasons*)  ]

«« En guise de conclusion, prenons cette reproduction de l’Antropomorphe du Pas de l’Arpette, dans le Val des Merveilles22, qui résume à elle seule les principaux types de gravures et les variétés d’armes utilisées à l’époque. 
          Disons tout de suite que les “spécialistes” se battent toujours pour leur donner des dates allant de la préhistoire à l’antiquité car, comme toujours, les gravures sur roches ne sont pas datables par elles-mêmes et, puisque on n’a pas trouvé d’habitat humain dont les restes calcinés puissent permettre une datation* – ce qui est bien dommage – il ne reste donc que les comparaisons mais, vous le verrez, la similitude de la symbolique nous ramène à une parenté avec les symboles de l’os du Maglemosien Danois du Ve Millénaire avec lequel nous avons commencé cette entretien…



          Sur cette gravure, nous remarquerons donc la figure anthropomorphe aux bras en zigzag qui sort d’un signe réticulé formé de 40 cases, et nous avons vu que ce filet, ce lien* a donné la rune Odhalaz . Ses bras – porteurs d’action rapide – sont représentés par le signe de la foudre qui a donné la rune Sowilo/ Sul/ Soleil .

Màj 15 mai 03 : concernant ce signe réticulé (symbolisant la terre féconde, la Terre-Mère), ainsi que celui de la hallebarde et du svastika* sacré, vous pouvez lire un excellent article sur les déchiffrements de ces gravures du Val des Merveilles par Roland Dufrenne (ß) en cliquant sur ce bouton [halbarde.pdf] : vous reviendrez ensuite automatiquement dans notre article pour le terminer !

          On trouve aussi sur la roche le symbole axial représenté par la lance (ou poignard) qui a évolué en rune Tiwaz . Reste le signe de l’aurochs (taureau) qui se retrouve avec la rune Uruz (qui figure un aurochs paissant dans la toundra post glaciaire*).
          L'image de l'anthropomorphe apparaît aussi à l'âge du bronze sur des rasoirs trouvés en Scandinavie (Capelle). »» P.-G. Sansonnetti.



COMPLÉMENT :



Évolution de la symbolique vers la Rune* de la Connaissance.


          Dans son évolution, la Rune* de Vie ou Arbre de la Connaissance, Algiz/ Alce ou signe poséidonien du Capricorne/ Narval, représente l’Épiphanie ou “apparition du Soleil” pour la Neu Helle/ “nouvelle clarté”, la déesse Sol, le Dieu de Lumière aux mains levées, aux bras apaisants, bénissants ; le Dieu-Fils qui, subitement, apparaît dans l’arche (!) dolménique des visées solsticiales…

        
La Rune* de la Connaissance (de la Vie et de la Mort)
ou symbole du “Tertre Suprême” Hag-all, et du Cosmos

          Ces sculptures paysannes sur bois, de Suisse (<–cliché <runes.ch>) et de Savoie, qui sont aussi une grande spécialité des Salasses* du Val d’Aoste, sont une incroyable preuve de la fidélité du monde paysan – i.e. paganus – aux symboles et aux valeurs* ancestrales !



           On les retrouve encore – mais pour combien de temps – aux frontières de l’Hindoukouch et du Pakistan, chez les Kalashs qui sont des… Indo-Européens* : quelle constance dans la fidélité (infra) !



Les Symboles solaires sur les pierres runiques
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Suppléments

Vu sur sur le site “symbuli” le 25 arv. 04 : «« La signification profonde des symboles, n'est accessible que par "l'intelligence du coeur", qui est incompatible avec la raison raisonnante, puisqu'elle est d'abord intuitive et ne fonctionne qu'au travers de ce que chacun ressent naturellement et instinctivement. Ainsi, plus on est "instruit" - au sens universitaire du terme - plus il est ardu d'entrer dans le monde des symboles. La culture forme comme un obstacle aveuglant entre la perception intuitive propre à chaque individu et l'idée cachée derrière chaque symbole.
          Il faut de nombreuses années pour, non pas effacer mais se libérer - tout en la conservant active par ailleurs - de la forme de réflexion imposée par l'éducation et revenir, autant que faire se peut, à l'innocence primitive qui seule permettra à chacun de libérer son intuition et d'exprimer ce qu'il ressent (…)
          
Le cheminement symbolique implique l'étude, la réflexion et non l'adhésion aveugle et sourde - presque imbécile - à une affirmation invérifiable (et surtout qu'il est interdit de tenter de vérifier). »» <perso.wanadoo.fr/symbuli>


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Màj proposée par Kate/ Binic@, vu dans la revue/Roquefavour n°18 de nov. 03

          «« En un temps oùl'on n'écrivait pas, la transmission de la connaissance se faisait essentiellement par l'œuvre de ceux qu''aujourd'hui nous appelons "plasticiens", à la seule différence que les "plasticiens" d'autre fois étaient mandatés pour représenter l'Essence de leur monde, et non pas la manifestation de leur petite et vaniteuse égoîté [Nr.t].
          La seule étude des symboles solaires, spirales, roues*, croix… suffit à nous expliquer le monde ancien !
          On comprend depuis peu que la géométrie pythagoricienne qui a servi aux bâtisseurs de cathédrales, n'est que la simple transcription de lois naturelles. Le "nombre d'or" sur lequel repose leur savoir-faire est mathématiquement inscrit dans diverses manifestations de la nature : Pythagore, comme aucun être humain d'ailleurs, n'a rien inventé, il a révélé et ordonné ; la grande pyramide de Chéops, dont les architectes ne peuvent qu'être antérieurs à notre savant grec, est aussi construite sur les principes du "nombre d'or". Toutes les vérités* et pseudo-inventions humaines, dans leur concept, sont dans la nature ; c'est bien pour cela qu'en se référant à elle, les Païens* ne peuvent qu'avoir raison. Ainsi, pour en rester au "nombre d'or", on le retrouve dans la logique d'agencement des parastiches du tournesol (le réseau de spirales qui constitue le cœur de cette fleur); cette logique est transmise mathématiquement sur le principe de la Suite de Fibonacci, qui est une extension des principes qui règlent l'application du "nombre d'or". Fibonacci, savant médiéval qui a laissé son nom à sa découverte, l'a énoncée ainsi : "chacun des termes de la suite est égal à la somme des deux précédents : 1. 1. 2. 3. 5. 8. 13. 21; 34. 55. 89. 144……
          Ce même agencement se retrouve dans les écailles de pommes de pin, d'ananas, dans les étamines de fleurs de magniolias… Les parastiches de la fleur de tournesol présentent, en outre, une autre extension mathématique du "nombre d'or" puisqu'ils sont composés de petites protubérances, les primordia (futures fleurs et feuilles du tournesol) qui eux-mêmes se suivent en formant un angle de 137,5° qui est tout simplement… "l'angle d'or".
          Autre exemple pour illustrer cette règle du Cosmos, analogie et concordance : celui de la double hélice de l'ADN. L'image symbolique de ce (double) serpent figure en enseigne de toutes les officines de pharmacie : le caducée*. C'est l'Ouroboros*, le serpent cosmique. Le serpent à plumes des Aztèques, Quetzalcoatl, symbolise l'énergie vitale sacrée. Le mot coatl en aztèque a le double sens de "serpent" et de "jumeau". Cette image figure chez les Égyptiens, les indiens Navajos, chez les Ashanincas d'Amazonie ou chez les Dogons d’Afrique.
           L'ADN, s'il figure chez tous les êtres vivants, est à la fois semblable et unique, autre règle naturelle. Elle a été découverte [dé-couverte] en 1953 par Francis Crick, voilà qui n'est pas très ancien, alos que le caducée était l'emblème d'Hermès*/ Mercure ou encore celuis de Lug chez les Celtes;* et il s'agissait de Dieux* jumeaux.
          Les peuples encore "vivants" et qui ont encore quelque relation avec la nature savent tout cela.… »» Pierre Émile Blairon.

[Note r.t] : On voit d'ailleurs que lorsqu'un marchand veut vous vendre un objet "d'art" portant un symbole*, il se moque généralement de son sens, de sa signification occulte (1ère fonction*), occultée pour lui (membre de la 3ème fonction*) : il mettra surtout en valeur son "antiquité", ou qu'il a été réalisé en "pierre dure" X et peut-être, au mieux, son appartenance à la Culture Y, de l'époque du règne de Z. Ainsi, tout est "réifié, objetisé, marchandisé", source de bénéfice et, dans la foulée de cette "symphonie du tiroir caisse", les "créateurs" seront sommés de fournir des objets "intriguants", ayant l'air de symboles mais ne signifiant plus rien d'autre qu'une source de revenus en se pliant aux goûts du marchand, supposés être ceux de la clientèle déculturée et ahurie. Mais, il se peut que derrière leurs choix agissent des archétypes* et que leur sens caché apparaisse bien plus tard : ainsi, la vente qui ne faiblit pas de motifs en edeweiss, ou celle des divers soleils, ouvrira lentement la voie vers l'Escarboucle héraldique qui n'est autre que le Moulin de la Grande Chanson (îKosmos)/ l'Étoile à huit rais ou Rose de Wotan* symbolisant les octuples stations solaires sacrées* (cf; art. Astrologie* nordique)… »»


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          Un symbolisme crypté est utilisé en alchimie* mais, les clefs étant bien trop souvent devenues inaccessibles ou – de notre point de vue – parlant d’une autre apparence, l’ensemble en arrive à passer pour un jargon… des plus complexe :
Exemple, reçu le 11 mai 03 par @ : « Schématiquement, “l’œuvre hermaphrodite” s’accomplit en trois étapes majeures: La phase de séparation ou “voie du serpent”. À la confusion initiale (le chaos) et à l’état “d’unitude” androgyne (l’ouroboros) succédent une lente prise de conscience de la dynamique des opposés et une mise en forme patiente de leurs polarités. C’est la nigredo ou “œuvre au noir” de l’alchimie, la naissance de la dyade originaire suivant les pythagoriciens. L’aspect matière et l’aspect forme se dédoublent et divergent, déchirant la réalité physique, la vie et l’esprit. Les quatre éléments sont séparés et hiérarchisés. Dans les images alchimiques de la separatio, une colombe (l’oiseau d’Aphrodite) s’échappe du résultat de ce labeur. Toute cette partie de l’œuvre se place sous la symbolique d’Hermés (ithyphallique et psychopompe). Il s’agit de voir en toute chose, en tout être, en toute pensée, la copulation de deux serpents, mâle et femelle (comme lors de la vision de Tirésias), puis de répéter le geste hermétique par excellence, qui consiste en leur mise en ordre selon le symbolisme du caducée*. Le serpent est universellement le séparateur (diabolos, diaballein: désunir, séparer). C’est une phase dangereuse de trouble, de stagnation (la putrefactio des alchimistes) et de mort à soi-m'me. Elle exige une désintégration plus ou moins forte de la conscience «diurne », un abaissement de sa clarté, provoquant l’émergence mentale de contenus inconscients et l’activation d’archétypes*. »


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          Les initiés de tous bords savent reconnaître les 4 éléments dans leur symbolique médiévale (donc post chrétienne), comme par exemple (entre autre) les entités suivantes : les gnomes ou nains = la Terre ; les ondines ou naïades : l'Eau ; les dragons* ou salamandres : le Feu ; les elfes* ou fées : l'Air.
          Mais cela peut cacher des mythèmes bien plus signifiants de Notre point de vue, ce pourquoi nous avons créé les articles Nains*, Sirènes*, Dragons* et Elfes* qui, dans le monde “nordique” ont tellement à nous apprendre…


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Màj 22 nov. 04, vu sur <nordisch zeitung> : « L' archéologue W. Wirth écrit dans son travail "La Volute" sur l'Irminsul : "la Colonne du Monde garantit la persistance et la structure de l'ordre du monde comme l'axe (essieu) de la révolution des astres et porteur de la voûte céleste. Elle touche le ciel, le monde des Dieux avec ses bras en volute, et ce contact re-lie au Ciel et aux Dieux. Ainsi, elle apparaît souvent aussi dans l'ornement avec la croix rayonnante, symbole* du ciel lumineux. Ce tronc dont la prtie supérieure est traversée par les poutres maîtresses, était "tout simplement" pour les peuples de l'antiquité un symbole* du Nord.
          Le fait que ce symbole* du Clou de l'univers avec ses volutes suppots du ciel se soit répandu jusqu'à nos jours fait surgir la question : « Où cela est-il donc apparu ? » Otto Sigfrid Reuter, un expert reconnu dans le domaine de la culture céleste des vieux peuples, répond ainsi :
          « C'est seulement au nord de l'Europe qu'a pu apparaître cette représentation d'un support du ciel s'élevant vers l'étoile polaire et dont les étoiles tournent autour de sa pointe. Là où la colonne s'élève vers le ciel vers le nord bien que légèrement en oblique, mais proche de la verticale, et pas au sud où le pôle s'incline plus profondement vers le bord du ciel – horizon – nordique... Bien que les traces de cette présentation apparaissent chez les peuples du sud, elles doivent y être venues avec le déplacement des peuples nordiques. Le résultat astronomique n'admet pas un renversement de la direction d'emprunt. »


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Màj 15 mai 03 : La symbolique des chiffres, dont il faut quand même dire un mot ici, est en partie traité dans la section # “chiffres” de l’article traitant spécialement des Runes*. Mais, pour l’illustrer ici, nous vous proposons – plutôt qu’une répétition – de lire un article trouvé sur le site <symbuli.com> “La Symbolique du douze”…

Vous pouvez le lire maintenant, clic : [symbdouz.pdf] et retour automatique ici !

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Voulez-vous lire maintenant un intéressant article vu le 10 juil. 03 sur le site de l’IRAS (Institut de Recherche sur l'Analogie et le Symbole) :
Une Approche Symbolique du Réel ? Cliquez sur le bouton :
[aprosymb.pdf]
Vous reviendrez ensuite automatiquement dans notre article pour le terminer !

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Voulez-vous lire maintenant un intéressant article vu
le 10 juil. 03 sur le site
<contrepoints.com/atlantis.html>
Les Thèmes initiatiques dans la légende des Ninelungen ?
Cliquez sur le bouton : -
[bayreuth.pdf] - et retour automatique !

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Voulez-vous lire maintenant un intéressant article vu
le 10 juil. 03 sur le site <kyberco.com/Rotasolis> (B) :
Symbole, symbolique et symbolisme ?
Cliquez sur le bouton : -
[symbolrs.pdf] - et retour automatique !

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Biblio et Site Plus :

Blachetta W., Les Symboles Européens, trad. de l’ald.
Bruce-Mitford M, Mystères des Signes et Symboles, Reader’s Digest, 1977.
Centini M, Le symbolisme ésotérique
Commentaire Contrepoint : L'ésotérisme est souvent objet de méprises, liées à l'ignorance des uns ou victime de cette volonté de mystère , qui, aujourd'hui, caractérise l'homme moderne, apparemment fils de la raison et de la rationalité. Cet ouvrage, écrit par un spécialiste des sciences traditionnelles, nous propose une étude passionnante sur l'ésotérisme, exempte de tout romantisme et de toute interprétation faussée par notre regard moderne. Symbolisme ésotérique chrétien, symbolisme des autres religions, symbolisme architectural, l'auteur nous offre un panorama historique et culturel complet des symboles et nous fait découvrir les arcanes d'une tradition ancestrale qui cimente plus qu'on ne le croit notre culture européenne. Quels secrets se cachent derrière le Saint-Graal ? Qu'est-ce qui a motivé le grand þuvre des alchimistes ? Quelle est la quête des francs-maçons ? Quel est le mystère des Templiers ? Le symbolisme des nombres et de la poésie…
Colin D., Dict. des Symboles, des Mythes et des Légendes, Hachette 2000.
+ Dufrenne R., La vallée des Merveilles et les mythologies indo-européennes in Studi Camuni -
volume XVII - 1997 - Ed. Cercle d'Histoire et d'Archéologie des A.-M, 1997.
Gattegno D., B.A.-BA des Symboples, Pardès.
Gossart Jacques, La longue marche du svastika, Dervy 2002
Guénon:René, Symboles de la Science sacrée", Gallimard 1962
Seringe P., Les Symboles dans l’Art, dans les Religions et dans la Vie…, Hélios Genève.
Revue Solaria n° 19, été 2002, art. J.C.Mathelin : La Double Spirale.
<universite.dusymbole.free.fr>


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1ère parution 11 mai 2001 - 2ème mise à jour le 2 déc. 04




Autorisation de citations :