Idole en Psy, Mycènes

LE “MANTEAU DE PLUMES”
OU MANTO DE DIVINATION


Les plumes – de Grue° ou de Cygne – ont une grande importance dans nos mythologies – spécialement celles du Nord – car ces oiseaux mythiques sont psychopompes et donc aussi annonciateurs des naissances, aidés en cela par leurs cousines les cigognes d’Alsace. On trouve leurs plumes ornant le manteau d’invisibilité (…de chaman* 1 ) de Freyja la Vanadise (Vénus) ou bien comme triskèle°, voire comme couronne nobiliaire rappelant le Vieux Pays Sacré* sur nos Blasons*…

Dans la préhistoire nordique : « À Vedbaek au Danemark, vers 7000 AEC (!!) un bébé mort-né fut inhumé auprès de sa mère morte en couches, après avoir été déposé sur une aile de cygne » Göran Burenhult, L’Âge de Pierre, Bordas, 1994. On voit ici que le concept âme ailée, Alauda, remonte à loin !…

          Pour Herman Wirth, « Nous rencontrerons toujours les signes (ka) et (ma) chez les peuples nord atlantiques comme signes témoins de leur appartenance. C’est la signification de la coiffure ou du casque à cornes avec le signe solaire Râ ou Ar (cercle centré)n et des deux ou trois plumes portées comme parure dans les cheveux. La plume figure l’arbre de lumière, l’homme nordique symbolisant la “course de la lumière du monde”, du soleil, par un disque ailé, c’est à dire empenné. » La Montée de l'espèce humaine, Diderich Iéna1928.
          Il s’agissait là des plumes de Grues sacrées* et leurs têtes, baptisées “têtes de canard”, étaient d’ailleurs restées un des décors typiques de la Civilisation de Halstatt !

Dans la mythologie nordique : le manteau des Dises était fait des plumes de la Grue° sacrée, tel celui de Freyja/ Aphrodite, de Brunhilde la Walkyrie (de même que celui de l’Asine Attenta d’ailleurs) : c’était là l’insigne obligé de ces prêtresses* du Tertre Hag, d’où leur nom générique de Hagedises, elles qui interprétaient la parole des Dieux !
          Rappelons-nous que tout ceci n’est compréhensible que si l’on se souvient du rôle salvateur des grues qui guidèrent nos ancêtres privés du soleil (cf. art. Déluges* et Origine* glaciaire) vers les territoires du Sud.

          Dans la mythologie* germano-scandinave, Loki° (une hypostase de Wotan*) se transforme en saumon ou en faucon en empruntant à Freyja son manteau de plumes : il s’agit là bien sûr de symboles*, de niveaux et de classes initiatiques* (tout comme les sangliers dans l’Odyssée).
          En effet, Freyja peut “voler” avec son manteau de chamane* fait de plumes2 de cygnes – ou de grues des marais Delphis – mais on dit aussi que ce sont les plumes de son faucon, ce qui donne à penser qu’elle est aussi Circé (faucon), la grande prêtresse des magicienne grecques, maîtresse du “seidhr”, la magie* nordique d’évocation des ancêtres morts ! En fait, comme toutes les Dises nordiques initiées*, elle devait porter ce “manteau de plumes” rituel, signe de son appartenance à l’Ordre des Grues sacrées*!
          Les trois “Femmes Cygnes”, Svanhvit, “blanche comme cygne”, Alvit, “sage en tout” et Ölrun, “secret du sacré*” 3 ou Albrun (Å Albruna), sont des Elfes*. Et nous avons vu que Freyja, tout comme les Walkyries, porte elle aussi un vêtement de plumes4 ! Ces Albruna sont des femmes vénérées,
des Asines ou Druidesses !           Mais, c’est aussi le nom de la mandragore, et celui d’un jeu* de devinettes… sans doute runique avant la “kala”, la prescription secrète de cryptage des mythèmes païens par les Troubadours* “trouveurs” / Minnesänger “Chanteurs de la Mémoire”.

          Le bandeau des chasseurs de cétacés du Maglemosien (cf. § Chefferies in art. Narvalª*) hérité du bonnet de “phoque à capuchon” allait devenir, lorsqu’il fut piqué de trois plumes de grues sacrées, l’insigne de la royauté “atlante*”. Plus tard, ces trois plumes de grue recourbées prises dans une Couronne de Fer, furent le signe de la dynastie atlante et c’est cette même Couronne de Fer qui est restée chez leurs descendants Lombards (braves cousins) ! Son souvenir en est resté, bien plus tard, dans une marque nobiliaire conservée en héraldique et le Premier Empire, fidèle à cette ancienne tradition qui coiffait les chefs atlantes d’un bandeau de plumes de grues (et donc aussi les guerriers des “Peuples de la Mer et du Nord”), créa une toque (à bandeau) de 3 plumes pour le Baron et de cinq pour le Comte. On les retrouvera donc sommant comme il se doit leur Blason* familial :




          Et, puisque “la plus longue mémoire” – selon la belle formule de Nietsche – avait divinisé la Grue sacrée* : sa danse* sautillante et le trajet labyrinthique* de la planète Mercure “le Voyageur” ont pu s'associer d'autant plus facilement que le mâle sautille à côté de la femelle pour la séduire (cf. art. Hiérogamie*), tantôt à dextre – côté “à venir” – tantôt à senestre – côté “passé” – en battant des ailes et en perdant quelques plumes dont on fera une couronne de Frigg-Héra, la Déesse Mère* “du Marais”!
          On remarquera aussi que dans la Suite Annuelle ou “trinôme sacré* des runes* secrètes”, la Rune Win/ Wunju “jouissance, bonheur” a la forme d’une plume 5, pen en celtique, ce qui signifie aussi “chef”, conducteur (qu’onretrouve dans le nom des Piniques)

Mise à jour du 7 fév. 05 : ce “Manto” et l’Église* :

          « Il y a beaucoup de preuves que nos ancêtres nordiques avaient une bonne connaissance du ciel, notamment diverses formations (alignements) de rochers pour les aider à déterminer la longueur des jours et des nuits, des solstices, etc. ; et même un calendrier. Deux exemples bien connus sont Stonehenge en Angleterre et le Steintanz "la danse de pierre" (cromlech) à Buetzow dans Mecklenburg (Allemagne du nord). En lisant l'Edda, nous trouvons des contes stellaires au sujet du manteau de Fridda, et l'œil de Thiazi, l'orteil d'Aurwandil, etc [cf. notre art. Astrologie* nordique]. Nous sommes capables de conjecturer que cette Connaissance, qui a guidé Nos ancêtres pendant beaucoup de siècles, a été détruite au Moyen-Âge par le Dieu* hébraïque Yahweh et son fils, dont "les disciples" sur la terre employaient le meurtre et l'emprisonnement pour arriver à leurs fins… » Texte reçu par U/@.

Chez les Grecs : on dit que “Le second temple de Delphes, façonné par les abeilles, en cire et plumes (de grues)n, fut envoyé par les hyperboréens à Apollon*”, Dieu de la Divination, et nous supposerons ici qu’il s’agissait de la première (ou d’un nouveau et astucieux modèle de) ruche°…
On sait que la grue fait un nid flottant qui survit aux inondations et qu’elle le tapisse de plumes. C’est le modèle du Kalathos6 des Déesses poliades grecques. Ils évoqueront plus tard le mur des fortifications citadines, à l’instar du Walburg de la Torii/ Troja d’Atlantis.

          L’Asine Athéna, comme les Walkyries, porte manteau de plumes, une “mante” (un mot français) ! Ce qui est une petite cape d’intérieur (liseuse) ou celle qu’on posait sur un manteau :
n’est-ce pas là la forme de l’égide d’Athéna, son authentique manto de devineresse ? Athéna porte aussi le kalatha ou “nid de grue” 7 sur la tête.
 
         
Dans le Mythe de Phaéton dont remarquerons au passage qu’il offre une certaine ressemblance avec celui d’Icare – car ses ailes évoquent le “manteau de plume de la devineresse Athéna” et “le temple de plumes” de Delphes – il ne s’agirait pas d’un mythe*, mais d’une légende composite mais, n’est-ce pas le cas de tout ce que les mythologues conteurs grecs nous ont transmis et n’est sans doute pas sans rapport avec la catastrophe du XIIIème s. AEC provoquée par Python-Typhon, Ce surt des Nordiques et le Seth des égyptiens qu’évoquent le Ragnarök/ Gigantomachie ? (cf. art. Déluges*)

          Léda, l’épouse du roi de Sparte, alors qu’elle se baignait dans l’Eurotas, fut abusée par Zeus qui, ayant revêtu l’aspect du cygne (le “manteau de plumes” des devins nordiques)n et poursuivi par un aigle, se réfugia contre elle. La nuit suivante elle s’unissait à son époux. Au terme d’une double gestation il lui naquit deux œufs qui donnèrent naissance à Apollon et à Artémis.

          Les Muses ou “déesses de la montagne”, c’est à dire les “Uranies”, sont trois à l’origine, comme la triple déesse sous son aspect orgiaque : « Ce sont les filles de la Terre-Mère et de l’Air » nous dit Hésiode. Elles portent couronnes de plumes de grues* sacrées qui étaient arrachées aux sirènes*- oiseaux depuis qu’elles les avaient vaincues dans un concours de chant !
          Par ailleurs, c'est Pélops avec son “visage couronné de plumes” qui créa le rite* de la course de char8.


Dans le zodiaque égyptien : Isis/ la Vierge, telle Maat, tient deux plumes d’ibis dans les mains. Maat est le nom de la déesse de la Vérité* et de la Justice* : les concepts sont inséparables (comme le sont les servantes de Frigg° chez les Nordiques). Cette déesse était double, comme tout ce qui touchait à la royauté, et elle était représentée en deux personnes : l’une pour le Nord, assise, l’autre pour le Sud, debout. Son insigne royal était la plume d’ibis – version locale de la grue des marais – retenue par un bandeau

Chez les Celtes : on remarquera sur des monnaies gauloises que le cavalier “solaire” du cheval° à huit pattes est devenu un oiseau, un elfe*/ esprit (cf. art. Mânes*) certes, mais surtout un corbeau° coiffé des deux plumes de Grue° symboliques : c’est peu courant pour un corbeau sauf s’il s’agit là de la “grue couronnée” des Baléares.
          « L’insigne magique du poète ne serait pas complet sans sa cape, ou “manteau d’oiseau”. C’était un manteau couvert de plumes, très semblable à celui encore porté par les Maoris
9 en Nouvelle Zélande. » Rosmerta, rev. Message, IIème trim. 1997.

          Dans les mythologies celtiques, on apprend que les “Femmes Cygnes” enlèvent quelquefois leurs plumes en apparaissant aux homme : « les Femmes du Sidh* sont des cygnes qui enlèvent leur plumage et apparaissent nues près des lacs… »

          Était-ce le même manteau que le Kaunakès ancien des Sumériens dont on nous dit aussi qu’il était fait de mèches de laine ? ce dont on pourrait donc douter !…
          Mais il nous faudra rester attentif, d’autant qu’on ne sait dans quel sens, et concernant quels détails, s’est faite l’acculturation chez ces peuples indo-européens séparés les uns des autres depuis la “Grande Errance” qui suivit “L’Inondation de la Mer Noire” ! (cf. art. Déluges* et Grues sacrées in Bestiaire*)…



Chez leurs cousins puniques d’Afrique du Nord, nous remarquerons aussi cette coiffure de plumes de grues dans ce Bez (?) du Musée du Bardo à Tunis !



Au Moyen-Âge : Les textes médiévaux nous précisent bien que “la Licorne ne se laisse monter que par une “Femme Sauvage* couverte de plumes (!) chevelure éployée et couronne fleurie en tête” : nous nous trouvons là devant une de ces métaphores poétiques (kenning) caractéristique de la Kala utilisée par les Troubadours* et Minnesänger : on y verra au choix, Héra la reine du Marais, ou bien une de ses Walkyrie/ Dise du Walburg… de l’archaïque Troja/ Atlantis*

          L’épouse d’Hermanaric, reine des Ostrogoths (les “Goths brillants”), était réputée pouvoir se changer en cygne à volonté : voilà une piste qui nous révèle donc qu’elle était une Völa, “une devineresse” (de l’Ordre initiatique de la Grue° sacrée*) et qui nous mènera de la Devineresse au manteau de plumes de nos ancêtres Francs… et jusqu’à “l’envol” de la médiévale Mélusine* (<– “Mère Lumière”).

          Dans cette légende de la Mélusine des Lusignan, le mythe* germanique de la femme cygne – enlevée alors qu’elle se baignait sans son manteau de plumes de Dise° ou de Völa – pour être emmenée dans un château, a fusionné avec celui de la Vouivre/ Vierge Mère celtique qui, par ailleurs, présente une parenté des plus évidente.
          Dans le mythème originel, après avoir enfanté, elle retrouve son manteau de plumes qui, rappelons-le, fait d’elle une devineresse (une officiante/ prêtresse*) et elle “s’envole” chamaniquement, c’est à dire qu’elle ratiocine à nouveau comme la Pythie.
          Rappelons donc, à nouveau, l’importance du cygne, troisième grade de l’initiation* et celui du symbolique manteau de plumes d’Héra (du Marais) ou de ceux de Freyja et de Brunhilde la Walkyrie, les Dises nordiques…

 


Sur le Blason* de Saint-Marin figurent les Tre Pene, c’est à dire “les trois plumes” de Grue sacrée disposées en triskèle°. On les trouve aussi à Salzbourg et à Mittelbergheim… et dans les splendides défilés des Lansquenets de Florence au centre.



Le mot “Seigneur” vient de seing, sceau, signature : le Seigneur est le garant du traité, de donc la paix ; d’où la présence sur de nombreux blasons de cette plume de grue (ou d’oie) qui permet de parapher le contrat (du sacré au profane) !

Opéra : Dans la Flûte Enchantée de Mozart, Papageno, un personnage bizarre couvert de plumes, “plus gai que le printemps en fleur, est un oiseleur qui chante Der Vogelfänger bin ich jaOui, je suis l’Oiseleur”. Plus qu’un petit métier de rue, c’est en fait l’Homme Vert ou “le feuillu”, le Pape-gay de nos folklores de Mai !
          Il a un manteau (manto) de plumes de Grues sacrées* comme toutes les Dises/ devineresse ou mantes telle Brunnhilde ou Athéna : c’est grâce à cet artifice qu’il comprend le “langage des oiseaux”, tout comme Siegfried et les Troubadours Trouveurs ou Minnesänger, tous “chanteurs de l’antique Mémoire sacrée*.
          Il figure ici le Printemps récurrent, le Génie de la végétation (Dionysos/ Adonis), l’Homme Sauvage* – symbole* du Paganisme* toujours résurgeant – chez nous, et l’Oiseleur (quelque peu maçonnique*) chez nos cousins… Germains. Il représente ainsi la troisième fonction* dumézilienne, la fondamentale et, pour les Chrétiens, le Paganisme honni. Nous y reviendrons…

« Le culte des oiseaux « a joué un rôle particulier dans le Chamanisme* nordique : sous la forme d’un oiseau, le chamane ou son âme partait pour des voyages lointains, volant vers des pays connus et mythiques*. L’oiseau passait pour le protecteur du chamane, les attributs de son costume ressemblaient à des parties du corps de l’oiseau et de son plumage. Conformément à la mythologie finnoise, les chamanes sont fils du dieu céleste, l’aigle. » Bongard-Levin et Grantovskij, De la Scythie à l’Inde, Énigmes de l’histoire des anciens Indiens, IEI/ Université de la Sorbonne Nouvelle, 1981.
(maj 4 nov. 03, frz@)



Le Premier Empire, fidèle à d’anciennes traditions qui coiffaient les chefs atlantes d’un bandeau de plumes de grues (et donc aussi les guerriers des “Peuples de la Mer et du Nord” qui tentèrent d’envahir l’Égypte), créa une toque (à bandeau) de 3 plumes pour le Baron et de cinq pour le Comte : on les retrouvera donc sommant le Blason* familial de cette nouvelle Noblesse (cf. art. Aristo*) issue de la Légion d'honneur.

Folklore :
chez nos “gens du Nord”, ne retrouve-t-on pas ces plumes couronnant les “visages blancs” des Gilles10 de leur Carnaval, ces charmants géants au visage lumineux/ apollinien, mais blanc comme les défunts Dieux* ou les “Gris”, portant couronne de plumes de Grues* sacrées* comme tout Atlante*/ Frison maintenant dans “l’eau de là” ? Nous nous trouvons donc tout naturellement orientés vers la Grande Transgression marine ; ainsi, nous disent-ils peut-être : « N’aie pas peur petit, tu vois, nous en avons réchappé, même si nous sommes invisibles dans les véritables défilé d’Halloween (“tous devenus blancs”) ! » Ce sont actuellement des plumes d’autruches, mais c’était autrefois des plumes de Grues sacrées quand nos Gilles étaient encore “gris” de limon ! (cf. Halloween in Carnaval, art. Fêtes*).


Première émission le 7 dec. 2002, mise à jour le 7 févr. 05





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