Le Char solaire de Trundholm1, Dk.


Du Char solaire
au Char Naval
(Compilation d’éléments tirés des articles*2 R&T)

Dans la préhistoire :


          
Le cheval est attaché à la roue solaire pour la période diurne ou de soleil ascendant comme le cygne (ou la mythique Grue sacrée) le fut à la barque solaire pour la période nocturne ou de soleil descendant, si ce n’est de la soleil prisonnière du déluge*. La représentation d'un dieu solaire sur un char tiré par des chevaux appartient au monde "nordique" et il faut bien préciser ici qu’elle est inconnue chez les autre peuple avant le 12ème siècle AEC.

          « Dès les temps préhistoriques, le soleil est figuré par un char pour signifier son déplacement, et le cheval ouranien, d’un blanc3 d’une clarté solaire, devient rapidement son conducteur. Les chevaux, qui tirent le char du soleil, lui sont consacrés. Ce char solaire est celui de la déesse germano-scandinave Sol, et celui de l’Apollon grec… » J.-P. Ronecker, Bestiaire Fantastique, Albin Michel 1971.


À l’instar du Soleil, les Dieux* grecs passent sur leur char :


Apollon*/ Hélios/ Sol
passe sur son char solaire tiré par un quadrige de chevaux xanthos…

Jupiter-Zeus*-Tyr, préside aux destinées du monde sur son "haut-siège" (que les Nordiques appellent Hlidskjalf, cf. art. Wotan*). Ce char est tiré par les Grues Sacrées*.



Mars-Arès-Thor*, muni de "l’épée de la Justice*", passe sur son char de guerre… (on ne s’étonnera plus que le char de Thor soit tiré par Tanngnjöst, “dents grinçantes” et Tanngrisnir, “celle qui montre les dents” ou “dents étincelante”, les deux phases successives de l’orage : tonnerre et éclairs).

Vénus-Aphrodite passe sur son char tiré par des cygnes, que mène le petit Cupidon/ Éros… cependant qu’on dit de sa collègue nordique « Freyja, protégée par Thor, allait venir avec son char tiré par les chats. »

Le char de Freyr dieu nordique de la fécondité et des richesses, armé de trois cornes, est conduit par le sanglier Gullinbursti4 “soies d’or” selon des statuettes exhumées…

Mercure/ Hermès*/ Wotan*, son Caducée*/ Irminsul* à la main, arrive sur son char tiré par des aigles/ corbeaux. (Concernant “Sleipnir le Glissant”, on peut aussi supposer que cette kenning (métaphore poétique nordique à récurrence culturelle) du “cheval à huit pattes de Wotan” (concept octo/ otto/ oett), figure aussi Apollon* : au lieu de parcourir les quatre orients avec son quadrige grec, Odhin/ Wotan* (précédant Balder) faisant le tour couplet des huit stations solaires festives* des Germains* et de leurs frères Celtes* pour y porter sa fertilité/ fécondité (cf. § Muhlespiele/ Escarboucle in art. Astrologie* nordique et Blasons*). Mais, ce que ces huit pattes symbolisent aussi, c’est que Sleipnir serait une jument “pleine” – symbole de fécondité – d’où les huit sabots ! (Selon l’esprit nordique de la logique du tiers inclus, il n’y aura donc pas de contradiction ici…)

Chez les Grecs : le char de Neptune/ Poséidon était mené par neuf chevaux sauvages. Ces “juments de la mer” ou “chevaux en furie”,qui nous semblent-être les Erinnyes ou Furies (dont la Kelpie), sont probablement les Neufs Vagues de la Grande Submersion Boréenne…

          
« Apollon-Delphyné “arriva dans l’ancienne cité de la Pythie sous forme de Dauphin5 et lui donna son nom Delphes… » Voilà sans doute pourquoi le dauphin était consacré à Apollon, donc à Delphes où il ornait le trépied de la Pythie cette “sibylle du Python” et, c’est lui qui tirait le char d’Apollon (Hélios) pendant la partie hyperboréenne* (ou nocturne) de son trajet journalier.

          Lors des grandes processions votives grecques, comme à Patras, c’est dans un char tiré par des cerfs qu’apparaît la prêtresse d’Artémis. Assez curieusement Karénos, qui est le nom grec du carême, notre carnaval – fête* où l’on célébrait à l’origine l’arrivée de la Déesse ou du Dieu de la re-naissance de la terre descendant d’un Char… Naval – nous entraîne sur une piste : notre carême est très certainement une “forme christianisée 6 ” d’un vieux rite* dédié à Cernunos* dieu récurrent de la fécondité de la nature, ce que les folklores européens, danois en particulier, confirment d’évidence !

          « Dionysos est représenté sur un char attelé de panthères, de tigres ou de cerfs (daims, “pauvres hères”)n. Dans d’autres cas il est tiré par deux satyres. Ce char a un éperon en forme de tête de porc (sanglier)n, l’arrière en col de cygne. À l’intérieur deux satyres nus jouent de la flûte. Dionysos tient un rameau de vigne (ou de houblon)n. Devant le char, un joueur de trompette, des joueurs de flûte, des personnages portant l’autel à parfums, des porteurs de guirlandes précèdent le taureau sacrificiel orné de bandelettes blanches. » H. Jeanmaire, Dionysos, Histoire du Culte de Bacchos, Paris 1951.


Màj 21 nov. 03 : « De nos jours en Grèce, les prêtres* de la “nouvelle foi” (orthodoxe) canalisent la population qui, fidèlement, se rend au bord de l’eau qui est bénie : souvenir du vieux Char Naval qui vit arriver l’Asine Assina/ Athéna avec sa Voile d’Or ! Puis c’est, en famille, le traditionnel gâteau de saint Basile ou Vassalopitta qui contient une pièce porte-bonheur, analogue à notre fève de la Chandeleur » remarque qui “boucle la boucle” de notre annuel Ouroboros…

Chez les Étrusques : Le char de l’infernale Vanth est tiré par des dragons* femelles et, ainsi, elle évoque bien le “meurtre de Persée” (–> Pérséphoné = l’hiver, la période pendant lequel Persée le récurrent Printemps est “meurtri”) ! Derrière elle un Cerbère à trois têtes de loup et à queue de serpent dévore des entrailles (image de la fosse rituelle) et, dans un char tiré par des dragons – griffus griffons – semble trôner Déméter – la Déesse Mère*/ Terre – en personne !

À Rome : « Lors du dernier jour du culte de Cybèle, après l'Hilaria ou Fête de la Joie avec son carnaval et ses inversions, le 27 mars une procession se rendait au ruisseau Almo. Une charrette tirée par des bœufs transportait l'effigie d'argent de la déesse au visage formé d'une pierre noire déchiquetée (bombe volcanique ou aérolithe)n. Elle avançait lentement, précédée par des nobles, marchant nu-pieds, accompagnée de la bruyante musique des pipeaux et des tambourins ; elle sortait par la porte Capène et descendait ainsi jusqu'aux rives de l'Almo qui se jette dans le Tibre, juste sous les murs de Rome. Là, le grand prêtre*, vêtu d'une robe de pourpre, lavait la charrette 7, la statue et les autre objets sacrés dans l'eau de la rivière. Après ces "ablutions" on ornait la charrette et les bœufs de fraîches fleurs printanières. On ne respirait que joie et gaieté. » Ovide, Fastes. (Si ce n’est pas là un rite* de submersion, suivi d’un rite de re-naissance ?… )



          Ce dessin d’un bas relief gallo-romain nous montre Apollon portant des ailes comme une sirène*… depuis sa mort dans le raz de marée atlante* boréen sans doute ? (cf. notre art. Déluges*). On comprendrait mieux alors que son char soit devenu un “Char Naval” !…
          Citons aussi le Char de Diane/ Artémis qui était tiré par des cerfs.

          « Le Cerf était associé depuis l’âge du bronze, à des divinités masculines et surtout féminines (solaires et lunaires?). On le voit ainsi conduit en sacrifice sur le chariot de Strettweg, consacré à une divinité féminine qui pourrait être l’équivalent de l’Artémis grecque. » Kruta Venceslas, in revue L’Archéologue N°4, Fev. 1994.


Chez les Celtes* : Voici maintenant une citation qui vous fera retrouver le déluge* du Nord : « Hu-Gadarn, “Hu-le-Puissant” autre nom du Mac Oc, dieu solaire dont le char est entouré de rayons lumineux ; il fait traîner hors de l’Océan le Monstre responsable du déluge universel ; des deux bœufs qui le tirent, droit au ciel l’un meurt sous l’effort, l’autre de chagrin, mais les eaux se retirent et Hu-Gadarn peut fonder l’humanité. » J.–J. Persigout, Dictionnaire de Mythologie Celtique, Rocher, Monaco, 1985.



Le Char Naval chez les Germains* :


Tacite (Germ. 9) mentionne que les Suèves germaniques offraient des sacrifices à la déesse Isis dont le symbole était un bateau (cf. Carnaval in art. Fêtes*)n, mythe* bien ancré aussi à Rome sous le nom du Navigium Isidis ou “fête du voyage marin d’Isis” le 5 mars, date où l’on fêtait la reprise de la navigation en Méditerranée après la pause hivernale.
          Dans la truste/ teuta/ tribu germanique des Naharvales 8, il y a un culte particulier – peut-être à mystères ce qui nous semble peu conforme avec le caractère pragmatique des nordiques, quoique ce fut sans doute une caractéristique de la 1ère Fonction*; disons donc initiatique* puisque myste signifie “initié” (Thüler en norois) – culte probablement mal compris par notre témoin romain (le mystère étant total pour lui, inculte qu’il était en mythes* germaniques) : il s’agit là du déplacement du char de Nerthus9, la Terra Mater des Romains :

         « Il est dans une île de l’Océan une forêt sainte, et là un char consacré couvert d’un voile ; le prêtre* seul à le droit d’y toucher. Il connaît que la déesse est présente dans son sanctuaire et il l’accompagne très respectueusement, traînée par des génisses.
Ce sont alors jours de liesse, c’est fête* en tout lieu qu’elle daigne honorer de sa visite et de son séjour. Ils n’engagent point de guerre, ils ne prennent pas les armes ; tout fer est enfermé ; paix et tranquillité alors seulement sont connues, alors seulement sont chéries10 , jusqu’à ce que, la déesse étant rassasiée du commerce des mortels, le même prêtre la rende à son temple*. Puis le char, les voiles et, si l’on veut bien le croire, la divinité elle-même sont baignées dans un lac retiré : des esclaves11 font ce service et aussitôt le lac les engloutit. De là, une religion de terreur et une sainte ignorance (?) à l’entour de ce mystère qu’on ne peut voir sans périr. » Tacite, La Germanie, Belles Lettres, 1983. (les parties en italique ont été souligné par nous)

         Comment Tacite a-t-il fait pour voir ce que personne ne vit jamais selon lui et en risquant la mort? Ces journalistes romains sont étonnants ! Et il nous donne en prime, ces éternelles âneries sur les sacrifices humains avec des vestales noyées : ces “reportages” d’un autre temps ne sont pas innocents ! La “propagande de guerre” visait - déjà - à donner le beau rôle, civilisateur et vertueux, à l’impérialisme de l‘ancienne Rome et à justifier leur tribut (on dit maintenant des “réparations”, même (et surtout) quand on est l’agresseur et, l’habitude étant prise par les nouvelles générations, cela devient… des impôts) : les Gaulois travaillent dur… et les Romains sont nourris gratuitement et vont au cirque pour distraire leur ennui avec des tableaux mythiques de plus en plus dégradés par les histrions. Nous ne sommes pas les premiers à l’écrire : « Tacite n’a pas toujours été impartial ; sa personnalité d’homme et d’artiste a déformé l’histoire. » C. & P. Augé, Le petit Larousse illustré, 1952…
         C’est bien le moins qu’on puisse dire : qu’il ait mal compris les mythes germaniques est en rapport avec le fait qu’il ne connaissait plus le fondement de ses propres mythes, sinon il aurait vu qu’il s’agissait là de célébrer un événement tragique, dont on parle avec terreur : des millions de morts engloutis, puis rejetés sur les plages, gris de limon tels les Grées Grecques, par les neuf vagues successives du Grand Raz-de-marée Porcus des Parques, et il aurait pensé au rite romain du Char Naval si sa superficielle culture de “correspondant de guerre12 ” le lui avait permis : Ah ! ces journaleux : ce n’est pas d’hier qu’ils font dans l’émotionnel et… l’infidélité !

         Pour notre part, nous y verrons un culte rendu à Frigg la Justicière, à Freyja la Féconde et à une Vierge, sans doute Nanna, figurée en “tableau vivant” par la vestale – une Hagedise : il s’agit donc là d’un culte rendu aux trois aspects de la Terra Mater, la Bona Dea…



Nerthus
(dont le nom signifie Terre-Mère selon Thibaud), dans son char naval que décrit Tacite, n'est autre que Freyja* la femme et sœur de Freyr. En germano-romain Nehalenia, en frison Nerthus la déesse au bateau (Å Isis) ou Njördh le dieu de la navigation et du vent qui sait apaiser la tempête et calmer le feu, ou le romain Neptune et le Grec Poséidon*. Avec les Narthes, grec Nerteroi, ils sont “ceux du Nord” : littéralement les énerthes ! Remarquons ce détail important : le gaulois nertos signifie… “force” (–> énergie) !

« Au solstice d’hiver le char de la Terre-Mère était tiré par les chimères infernales, Mais, au printemps, il était ramené par les chevaux du Soleil ! »

Char de Strettweg. VII°s. Musée de Graz (A)

          Atlas, en son char est tiré vers le solstice d’été (anabase) par Ésus, et vers le solstice d’hiver (catabase) par Cernunos* !

Les “tombes à char”, un rite fidèle ? On a trouvé un couvre chef conique en écorce de bouleau (chapeau d’Ase) dans la tombe à char du Hohenasperg (Ase-Berg)n.

Màj 8 juin 04 : « Il est connu que les chariots possédaient, chez les Wisigoths, une image fortement symbolique et sans doute sacrée. Ils étaient, dans les rares périodes de paix, leur cadre de vie ambulant et la demeure où ils naissaient, aimaient et quelquefois rendaient l'âme! En temps de guerre, rassemblés en cercles concentriques à la façon des steppes, ils constituaient le carago, la forteresse, refuge des femmes et des enfants, et planche de salut des guerriers en cas de revers sur le champ de bataille. Enfin, c'était sur les roues du char d'Odinn qu'étaient gravées les mystérieuses runes, alphabet magique et sacré de leurs anciens ! » www.jasipra.

Le Lac d'Hertha [1]
Un mythe germanique de l'ïle de Rügen (Mer Baltique)
Adaptation R&T, d'après Tacite
(Traité sur la situation, mœurs, et habitants de la Germanie, 98 EC, # 40).


          «« Rien de remarquable ne se produit dans aucune des tribus de la Germanie nordique, à part le fait qu'elles sont unies dans le culte rendu à Ertha, la Terre Mère*. Ils croient qu'elle se préoccupe des affaires des hommes et qu'elle visite les différents peuples dans son char* [2].
          [On dit que] sur une île de l'océan se tient un bosquet sacré et inviolé, dans lequel est un char consacré, couvert d'un voile [3], que seul le prêtre est autorisé à toucher. Lorsqu'il prend conscience de l'a présence de la Déesse* dans cette alcôve secrète, c'est avec une vénération profonde qu'il s'occupe du Char Sacré* qui est tiré par des vaches attelées.
          En cette saison tout est joie et chaque endroit que la déesse daigne visiter est un lieu de festivité ; aucune guerre n'est entreprise et les armes sont enfermées. En cette période, on ne connait alors que la paix avec l'étranger, de même que dans les foyers.
          Ensuite, lasse de ses rapports avec les mortels, la Déesse est reconduite lentement vers son Temple* et, selon la Croyance, le char avec son rideau et la Déesse elle-même subissent à nouveau la submersion dans un lac secret. Ce rite* est effectué par des esclaves [4], que le lac engloutit aussitôt. De ce fait vient une "terreur sacrée", mystérieuse [5], et un pieux oubli de ces événements qui n'ont été réellement vus que par ceux qui étaient sur le point de périr [6]. »»

Notes R&T  sur cette màj du 17 janv. 06 :

[1] Nerthus/ Ertha : la déesse* germanique de la Terre-Mère* (Erda).
[2]
Cf. notre article Car* Naval…
[3] Couvert d'un voile comme une brume Nifl/ Nebel, celle de Niflheim !
[4] En fait des desservantes (ou hiérodules : "esclaves sacrées" esclaves de leur Foi, càd volontaires pour le service des rites* de la Déesse, telles les Vestales, cf. art. Feu* nouveau)…
[5] Un Mystos est un "initié", donc mystérieuse = consécutive au "Mystère", donc initiante* (cf.)
[6] C'est ce qu'On a dit à Tacite… pour propager la "terreur sacrée" !

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Le lac de Hertha II
Par J.D.H. Temme

         «« Dans la partie de l’île de Rügen nommée Jasmund, non loin de Stubbenkammer, on peut encore voir les vestiges – en particulier le mur extérieur – du château de Hertha, qui est resté là pendant de nombreux siècles, depuis les temps du paganisme. Dans ce château les païens de Rügen adoraient une idole qu’ils appelaient Hertha, et qu’ils percevaient comme la Terre-Mère.
          Non loin du château de Hertha il y a un lac profond et noir, entouré par des bois et des collines. La déesse se baignait là plusieurs fois chaque année. Elle venait là dans un chariot recouvert d’un voile mystérieux et tiré par deux vaches. Seul son prêtre consacré était autorisé à l’accompagner. Des esclaves étaient également amenés pour conduire les animaux de trait, mais ils étaient noyés dans le lac immédiatement après avoir accompli leur tâche, parce toute personne non consacrée qui apercevait la déesse devait mourir. Pour cette raison, on ne connaît rien de plus au sujet du culte de cette déesse.
          Il existe toutes sortes d’histoires concernant les mystérieux événements près de ce lac. Certains pensent que ceux-ci sont provoqués par le diable qui, sous la forme de la déesse Hertha, était adoré par les païens et qui prétend donc toujours à la possession du lac. D’autres pensent que ces événements sont causés par une ancienne reine ou princesse qui avait été bannie de ce lieu.
          Particulièrement quand la lune brille fortement, une belle femme est souvent vue émergeant des bois proches du château de Hertha. Elle se dirige jusqu’au lac, où elle se baigne. Elle est entourée de nombreuses servantes, qui l’accompagnent dans l’eau. Alors elles disparaissent toutes, mais on peut encore les entendre s’ébattre tout autour. Après un moment elles réapparaissent toutes, et on peut les voir retourner vers les bois, revêtues de longs voiles blancs.
          Il est très dangereux pour un promeneur d’observer ceci, car il sera tiré de force dans le lac où se baigne la blanche femme, et dès qu'il touchera l’eau, il sera impuissant ; l’eau l’engloutira. On dit que la femme doit attirer un humain dans l’eau chaque année.
          Personne n’est autorisé à employer des bateaux ou des filets sur ce lac. Il y a quelque temps, des gens osèrent amener un bateau jusqu’au lac. Ils le laissèrent à flot pendant la nuit, et lorsqu’ils revinrent le matin suivant, il avait disparu. Après une longue recherche, ils le trouvèrent sur un arbre de la berge. C’étaient les esprits du lac qui l’avaient placé là pendant la nuit, car lorsque les gens allèrent le récupérer, ils entendirent une voix méchante les appelant de dessous le lac, leur disant : "C’est mon frère Nickel et moi qui l’avons fait !"
Note : Rügen est une île allemande de la Mer Baltique. Hertha pourrait être la déesse de la Terre décrite en l’an 98 par Tacite dans son traité sur les Germains*.
Source : J. D. H. Temme, Die Volkssagen von Pommern und Rügen [Les légendes populaires de Poméranie et de Rügen] Berlin, dans le Nicolaischen Buchhandlung, 1840), N° 38, pp. 65-66.

Voir également Jacob et Wilhelm Grimm, Deutsche Sagen (1816 / 1818), N° 365.»»


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Fêté* en février : Les Dieux et les Hommes célèbrent le Carnaval ou Char Naval : le navire Nehalenias sort du port13 nordique afin de prodiguer sa bénédiction, ce qui permettra d’obtenir de beaux fruits.

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Nous avons trouvé sur le site < contrepoints > un texte de 2 pages, de J. V.,
qui se réfère au sens du binôme runique* Thul - Rad - Thorn
en rapport avec les Chariots Sacrés.
Si vous voulez le lire maintenant, cliquez ici sur
[thul-rad.pdf]/rt
Vous reviendrez ensuite automatiquement dans notre article pour le terminer


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Chez les Parisis : La Nef figure sur les Armes de Paris avec la devise “Fluctuat nec mergitur”. Certaines étymologies dites “fantaisistes”, ou “alchymiques”, basées sur la “langue de oiseaux” de la “Tradition” (cf. art. Gioïa*) font des Parisis les descendants des Bar(k)-Isis, recouvrant ainsi la vieille tradition du Nord et, suivant les modes de la Renaissance venue d’Italie. Comment ne pas penser alors aux antiques rites* du Char de Nerthus chez les Germains et au Char Naval du Carnaval romain ?

Rite* folklorique :
le fait que ce char processionnel qu’on tirait dans les cultures, aux Fêtes du printemps – l’ancêtre de nos rogations (lat. rogatio “demandes”) – soit devenu sur la fin de la cérémonie un char “naval”, nous induit donc très naturellement à trouver une parenté entre Narval et Naharval. On peut évidemment voir dans ce culte un souvenir précis de la Grande Transgression Marine qui submergea l’Atlantide frisonne au XIIIème siècle AEC, ce qui n’enlève rien au rapprochement précédent, mais le confirmerait plutôt car emmener la déesse dans l’eau et l’en faire ressortir est du domaine de la re-naissance, de la résurrection de cette civilisation, renaissance entretenue par un rite* festif de commémoration (appelé par nos modernes mythologue, de la “magie* sympathique”) et, bien après nos Rois “fainéants”, nous le célébrons toujours… sous le nom de… Carnaval (cf. art. Fêtes*) :


Un rite* que l’Église dut conserver ?


          
« Un mausolée d’Ostie conservé au Musée du Vatican qui représente un char en forme de barque gréée, monté sur roues et traîné en procession par des enfants en tunique blanche est à rapprocher de la même barque emplie d’enfants de Fréjus (fête et bravade de Saint Vincent de Paule) : (transmis, mais foncièrement déformé par l’Église*)n le rite* a du être dissocié et les “chivau-frus” provençaux, image des démons, devaient se livrer à l’assaut de la barque emplie d’enfants, signes de la croissance. » M. Mourgues, ß.
          Comment ne pas penser ici aux “Juments de la Mer” (aux Érinnyes) qui, courant sur la Mer du Nord ont, au XIIIe siècle AEC, submergé Héligoland “le Pays Sacré” et son Âge d’Or, et comment oublier le Char Naval de Nerthus ou d’Athéna ?

Carême entrant” est, dit-on dans nos campagnes, le régime sans viandes (cf. infra) au début du Carnaval qui a remplacé pour les chrétiens le rite du Char Naval en rapport avec l’émigration des populations indo-européennes septentrionales chassées par le raz-de-marée atlante*/ boréen. En fait, il s’agit là d’une “légende pieuse”, d’une substitution tactique, car c’est le mot latin carmenréponse d’un oraclepaïen (d’où “chant”) qui a, bien plus tard, donné ce mot carême devenu le propre des rites chrétiens outre le “quarantième” dont nous avons parlé.
          L’étymologie filandreuse proposée par l’Église* : “Carnaval” de carna levare, afin d’éradiquer les origines de ce rite* païen pourrait faire sourire si ce n’était fort triste pour une “religion* (cf. art.) qui s’est voulu supérieure à celle de nos paysans gaulois (lat. paganus –> païens*)…

Màj 8 juin 04 : « Des trésors d’intelligence et de beauté : Le souvenir de ce jaillissement ne s’est jamais tout à fait perdu. Aujourd’hui, en Sicile, on peint toujours sur des charrettes les fastes de cette geste étonnante. Et les théâtres de marionnettes chantent l’aventure des Normands. » /@


Architecture “sacrée” : Frau Holle, Déesse nordique du néant (hivernal), est l’accompagnatrice de Freyja – son double – dont le char en forme de navire était traîné par des chats (cf. Feyja et Athéna) : il reste d’ailleurs de cette époque une Vierge aux Chats dans la cathédrale de Saint-Omer, souvenir de l’Ancienne Coutume (cf. art. Paganisme*).

Au Moyen-Âge : « Le culte de Nerthus-Njördr se retrouve pour l’essentiel dans la coutume des “rois-fainéants” : le roi, installé sur un char qui représente celui de la Déesse évoquée par Tacite, parcours les terres de ses sujets afin de leur apporter la prospérité qui est censée dépendre de son intercession entre la masse de son peuple et les divinités de la troisième fonction*. » J.-P Allard, La royauté wotanique des Germains, Études indo-européennes* n°2.

Le folklore suédois l’a conservé dans les fêtes* de Mai (!) : ils promènent une statue de Freyr/ Fricco accompagnée d’une belle jeune fille (cf. Erda pucelle, Hiérogamie*) figurant une ancienne prêtresse qui officiait à Upsalla, dans un char. Il y a peu, les Suédois leur offraient encore des sacrifices propitiatoires (“pour obtenir des récoltes abondantes”)…


Clavette au masque, M.A.N.

Màj 8 juin 04. Réponse au courriel d’un visiteur de notre site : « Les clavettes, un sujet qui divise : La cheville qui sert à… cheviller la roue sur l'essieu, a une facheuse tendance à se faire la malle à cause des soubrsauts ! D'où l’invention d’une cheville pour tenir la cheville, etc.
          C'est sans doute pourquoi nos ancêtres utilisaient deux chevilles en “croissant” pour tenir la cheville cylindrique (verticale) qui maintenait la roue de char serrée contre la flasque interne du moyeu ! Cette "anille" à donc la forme du “lézard” :  » r.t.


1ère parution 10 sept. 03, màj 21 juin 04.




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