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LA SORCIÈRE


           « Le mythe*1 de la sorcière (au sens moderne de légende) serait né en Suisse romande, Savoie et Dauphiné, selon les chercheurs de l’Université de Lausanne qui ont découvert des textes des années 1430/ 1440. Ces textes de l’Inquisition théorisent et relatent la répression locale. » Lettre celtique Combutis, n° 33, printemps 2000.




Étymologie : Cependant, le mot “sorcier” apparaît pour la première fois en 589 mais, il désigne alors un paysan (cf. notre art. Paganisme*). Ce personnage post évangélique résulte de la démonisation de tous ceux qui pratiquaient la “vieille coutume”: les sages-femmes, herboristes, guérisseurs, rhabilleurs, tireurs de feu, connaissant les “simples”, tous arts médicaux de nos druides° et druidesses, les plus pourchassés déjà depuis l’occupation romaine et, bien sûr, les sourcières, les astrologues* et les devins.
          Ce mot est donc – fonctionnellement – la déformation de “sourcière”, confondu volontairement avec “jeteuse de sorts” depuis le latin sortiarus, sortes “oracles, jeteuses de baguettes divinatoires” (cf. notre art. Runes*).

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Attributs : “Traditionnellement”, ce personnage diabolisé par la “nouvelle foi” issus des évangiles, a pour attribut : le balai (de Thor, qui peut ainsi chasser la grêle dévastatrice) mais il est devenu un moyen de déplacemenr vers ses esbats (amusements, distractions, jeux*… et non leurs “sabats”)…




…le chaudron magique à l’instar de celui des druidesses ou banshees qu’elles étaient à l’évidence avant leur diabolisation, le bouc (julbock/ capricorne), le crapaud, diverses herbes magiques dont elle se sert pour ses décoctions dans son chaudron magique d’herboriste guérisseuse...
          Tout ceci confirme sont identité antique de sourcière, guérisseuse herboriste et toutes ses acctions accompagnées de chants mnémotechniques (latin carmen) sont devenus par la grâce (?) de l’Église* des “charmes” avec lesquels elle se serait servi pour jeter des sorts...

À Rome, les Sibylles (voyantes) existaient encore au débuts du christianisme quoique leur Art fut passablement dégradé (cf. “casta” in art. Magie*) et que les “nouveaux romains” par acquisition récente de la citoyenneté ne compriissent plus grand chose aux anciens rites* de leur conquérant.
     C’est cette activité divinatrice qui a donné la “jettatura” (jeteuse de sort) italienne : celle qui jette les dés, les baguettes, les runes* initiatiques* (pédagogiques)…
          Mais les Italiens actuels sont restés proches de l’antique Strige des Étrusques (cf. §. Vampire° in art. Bestiaire* des Dieux*) et nomment donc actuellement leurs sorcières des Strega, Streghe, Stregoni.

Dans le monde germano-scandinave cependant, les Vola/ Fulla/ Veleda3 (Druidesse, voyante –> germ. völus… > Voluspa), poursuivirent leurs activités populaires jusqu’à l’Inquisition qui fut particulièrement atroce et tardive en Allemagne (cf. notre art. Église*).
          Dans la mythologie nordique, l’ancêtre de tous les sorcier était Vilmeid dont le nom signifiait précisément “connaissance de l’arbre4 ” (R–J. Thibaud, Dictionnaire de Mythologie et de Symbolique celte, Dervy 1995).

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En Germanie, les Nixen habitent le Rhin
(cf. les romantiques Loreleys) !


Étymologie* : En fait, ce nom de Nixes6 vient du mot Hagedise qui contracté donne hagsen, Hexen, traduit par l’Église en sorcières* qui étaient en fait des blotgyhdja ou “druidesses sacrificatrices”. C’est, en haut-allemand, les Hecse, Hagezussa et, en Anglo-Saxon, les Haga.
          Le nom de la Dise du Grand Tertre (cf. Walkyrie7 ), une Haguedise donc, à donné le mot médiéval Eidechse (Eid-hexe), ce qui signifie – pour l’Église “serment de sorcière”.

          Dans le mythème de la Chasse sauvage : la Nachtchar ou “Troupe de Nuit” se compose de deux légions nocturnes, la Rechte Fahrt (le Juste Voyage) qui mène les morts au lieu de leur séjour, et la Hexen-fahrt (le Voyage des sorcières*). Mais les inquisiteurs ramènent le tout au “départ pour le sabbat” des sorcières (le mot sabbat est une déformation de “esbats”, les “sorcières” étant sensées participer à des Orgies). En fait, les blotgyhdja buvaient de la bière d’orge sacrée (Ale), et mangeaient des gâteaux d’orge au miel (Å grec koukos) lors des sacrifices aux dieux* ou “actions de grâce”/ prémices.

Mais, bien peu en connaissent l’étymologie réelle : « Les gardiennes de la Nature et de la Prospérité sont nommées Hagedisen ou Hag-Idisen (voir Hag “tertre, bosquet sacré”, § Hag-all art. Runes*)n. Or, dans l’écriture runique indigène nous trouvons ce mot sous cette forme :

 
= hagedise =

« Les missionnaires chrétiens nommèrent (prirent) le “g” runique pour une “x” et ainsi le mot fut estropié en “Hexe”. Le x n’existait absolument pas en germanique ancien, il ne vint qu’avec les Grecs et les Latins (aujourd’hui encore, dans les langues nordiques scandinaves le son X est noté “ks”). C’est ainsi que quelquefois le “G” est devenu un X”. » H. Radegeis, art. in Die NeueSchöppenstedter Zeitung.

L’illustration de tête de cet article, tirée d’un défilé folklorique, relève d’une tradition fort ancienne qui a d’ailleurs alimenté elle aussi le “mythe de la sorcière” : il s’agit du masque8 d’Hella/ Hel des Nordiques, parente de la gorgone Méduse des Grecs ou de la Vanth des Étrusques (cf. aussi notre art. Vampire*).
          C’est la figure du monde souterrain, de l’au-delà (“l’Eau de là”, dans la “langue des oiseaux” chère à nos troubadours*) où ont été enfouis nos “bons ancêtres” les Mânes*, après la Grande Transgression Marine du monde nordique au XIIIème s. AEC (cf. art. Atlantide* boréenne), après celle de Théra°/ Santorin dans la Mer Égée (cf. art. Déluges*). Mais c’est aussi celui de la Déesse* Mère sous son aspect Perséphone d’où surgit toute nbouvelle vie printanière (le blé lève)…


Màj 17 déc. 03 :
dans la société moyen-âgeuse islandaise, il est usuel de considérer que les ‘femmes-sages’, (qu’on appellera sorcières plus tard), sont des puits de connaissance ! » Yves Kodratoff, le corbeau.

Attribut :
lorsque la Sorcière* part pour son joyeux congrès, le Disthing –  le Thing (diète) des Dises – congrès qu’on appelait au Moyen Âge ses “esbats9 ” (ébats) et qui se pratiquaient le samedi, jour des Saturnales et autres fêtes nocturnes de fécondité, elle chevauche un balai qui est celui du dieu nordique des orages et de la protection des récoltes contre la terrible grêle : Thor*.



          Mais, « Il est un motif qui n’apparaît jamais dans les contes (de Grimm), la sorcière qui n’est
jamais la voyageuse au balai que l’on connaît. peut-être parce que son inspiration dans les contes germaniques provient surtout de la voyante ou völva, sorte de femme savante du paganisme* nordique – une Asine 10  – assez différentes du chaman* sibérien voyageant dans l’espace en chevauchant l’arbre du monde, autre origine de la sorcière. » Jean Vertemont, Entretien in revue Antaïos N°12.


        
Dessin de Joël Bernabel
in Marie des Bois, S comme sorcière,
Cercle Beltane, Place du Monument
, 03190 Vallon-en-Sully.


          Cependant il est des sorcières qui chevauchent des dragons* ! Peut être celui qui gardait le bélier d’Athamas sacrifié : on ne s’étonnera donc pas qu’il y en ait même une qui – avec ses deux passagers – imite assez bien Athamas franchissant l’Hellespont avec Phrixos et Hellé laquelle, malheureusement prise de vertige, chuta dans la mer pontos (Baltique?11 ) d’où le nom de l’Hellespont :



          Voila qui nous poussera à accorder plus d’importance aux illustrations médiévales et à celle de la Renaissance. C’était là, par bonheur, des gens bien plus cultivés que les incultes ecclésiastiques qui, comme toujours : “veulent d’autant plus en interdire qu’ils en savent moins” : au royaume des aveugles, les borgnes sont rois !
          
De plus, comme ce balai est souvent terminé par une tête de cheval°, cela nous fait penser à Sleipnir, le cheval à huit pattes d’Odhin/ Wotan, cheval pychopompe par excellence depuis que les Dieux* furent engloutis dans la Mer du Nord (cf. art. Atlantide* boréenne). On retrouvera cette jument noire pleine ce pourquoi elle a huit pattes – dans l’architecture, sur les chevrons, en Héraldique (cf. art. Blasons*) et dans nos folklores européens sous le nom de Cheval Mallet ou de Cheval Jupon (cf. art. Bestiaire* et Danse*) et nous les considérerons donc avec un esprit neuf propre à permettre de nouveaux décryptages…

          Il convient cependant de remarquer ici qu’un autre de leurs attributs est le chapeau pointu, qui nous remémore la chapeau d’Ase…trologue d’Odhin/ Wotan* ou/et le pileus des hommes libres de Rome.

Statut : « La sorcière a été considérée comme une dégradation voulue, sous l’influence de la prédication chrétienne, des prêtresses, des sibylles, des magiciennes* druidiques – statut que plus jamais les femmes n’ont retrouvé. Elles furent déguisées de façon hideuse et diabolique, à l’encontre des initiées* antiques qui reliaient le Visible et l’Invisible, l’humain et le divin ; mais l’inconscient suscita la fée (cf. art. Destin*)n, dont la sorcière, “servante du diable*”, n’apparut plus que comme une caricature. » Loeffler-Delachaux, Le Symbolisme des Contes de Fée, Paris, 1949.

Màj Halloween 06 : « Même si l'on sait que la nixe est plutôt germanique et la fée celtique, il n'empêche que leur lien avec l'eau est semblable. » Jérémie Benoit.

          Mais il faut constater que
le résultat de cette “chasse aux sorcières” (cf. infra) a été une perte immense pour la science médicale et pharmaceutique naissante et cela rend encore plus incompréhensible le paradoxe par lequel nos concitoyens actuels (et même certains chefs du personnel mal inspirés) s’en remettent aux gourous de la numérologie, de “l’astrologie* horoscopique” et autre Kabbale hébraïque pour recruter leurs collaborateurs : la pataphysique et les marabouts africains ont (malgré la loi qui est curieusement inappliquée !) de beaux jours devant eux pour perpétrer et perpétuer leurs… escroqueries !…



Car la sorcellerie fait recette : “L’argent n’ayant pas d’odeur” dit-on de nos tristes jours et, notre Télévision – prisonnière de son financement par les publicités (si encore elles parlaient aussi de nos coutumes!) – ouvre une voie royale à tous ces pataphysiciens qui mélangent l’Astrologie* païenne européenne – qui était une astronomie avant la lettre et le prélude aux sciences – avec les résidus de l’astrologie orientale dans une “horoscopie” journalistique de souci purement commercial.
          Elle confond ainsi ces “gourous de banlieue” avec nos druides° “Tout–Savants” sachant prédire des événements bien sûr, comme tout scientifique qui connaît les règles de causalité de la nature, donc “de la physique”…
          Mais ce qui n’est pas “De la physique” est… “Métaphysique12 ”, dit-on depuis les commentateurs d’Aristote : alors !…


Dessin de Pierre Joubert


L’action de l’Église : « Tu ne laisseras pas vivre la sourcière ! – dit la Bible, c’est à dire – tu ne consulteras pas en vain la devineresse qui par l’entremise du serpent13, met l’homme en contact avec l’empire des morts… »
          Mais on trouve dans l’Exode, XXII-18 : « Tu ne laisseras pas vivre la magicienne !” ce qui éclaire sa fonction d’un jour différent, surtout si l’on sait qu’en occitan un sorcier est un masc (en Larzac entre autres) certes, mais aussi et surtout un Magou, mot qui dérive directement (ou du même ancêtre commun) du mageiros grec, ce “boucher sacrificateur” qui est à l’origine de nos mots “magie* et magicien” (cf.).

          Cette “
chasse aux sorcières” remonte à loin, on le voit, et l’on comprend mieux que l’utilisation du feu pour les “brûler vivantes” fut attribuée à “saint” Augustin, lui qui a écrit : « Tous les Juifs et les hérétiques iront au feu éternel »…

          « Le sorcier et la sorcière seraient prêtre* et prêtresse de l’église démoniaque (cf. notre art. Paganisme*)n. Ils sont nés en pays chrétiens de la croyance (–> latin superstitio)n en Satan (“l’adversaire” en hébreux) propagée par la doctrine pastorale. » Grillot et Givry, Le Musée des Sorciers, Paris, 1929.

          Dans le cadre de cette démonisation : « À Madonna di Campiglio, lorsque les brouillards blanchâtres drapent les branches des noyers au lever du jour, on dit que les sorcières sont venues y accrocher leurs culottes pour se rendre à l’orgie du Grand Bouc. » Gubernatis.

Màj 1er-11-06 : « La dernière exécution d'une sorcière (Anna Goeldi) dans le secteur germanophone a eu lieu en 1782 dans les Glarus/Suisse. » vu/ <frauenwissen.at>

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Vu sur le site Les Druides du Québec/ 2003 La chasse aux sorcières
par le Druide°
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Folklore : Dans nos régions franco-provençales du Dauphiné et dans un bonne part du Midi, on les appelle des Saoussiés ou Saoussas. Notre bon Frédéric Mistral pensait dans Le trésor du félibrige (1878) que salso, sausso (un village sur la R. N. 75 se nomme Lou Reys de Sauce), désignait “une source d’eau salée° dans les Alpes dauphinoises” ce qui confirme bien ce que nous avons déjà vu supra concernant le rapport du sorcier au sourcier ! On a aussi la prononciation Tsaoussa chez Georges de Manteyer (1937) qui est le propre d’une partie du Dauphiné et du Massif Central…

Un autre nom demeure aussi dans nos Alpes dont la racine de notre patronyme personnel donne l’étymologie et toute son antique valeur, c’est le Moundou qui vient du Franc mando : “hypocoristique de joyeux, jubilateur”, de même racine que le grec manto “devin” : sa jubilation vient ici de sa Connaissance des lois du Cosmos et de la Vie : « Eurêka ! »

          De plus, ces sourciers sont des conseillers météo agricoles (connaissance du calendrier luni-solaire) et des guérisseurs rhabilleurs (lou mège) : en somme, ils ont tout ce qu’il faut pour qu’un curé de campagne – mal inspiré – fasse passer notre ancêtre pour un saucié/ sorcier – dont beaucoup, d’ailleurs, se prêtèrent au jeu, sachant fort bien que la crainte et le respect sont des sentiments parents et qu’ils prédisposent à l’attention, à la “foi” chez nos frustes montagnards ! Et quand on sait que l’auto-suggestion est un chemin de guérison, mêê inconscient…

          Nos sorcières sont donc devenues des
caricatures post évangéliques des Druidesses/ Devineresses de l’ancienne foi païenne que nous nommons souvent en cet ouvrage “l’ancienne coutume”. Et, c’est ainsi qu’on en vint à prétendre que c’étaient les “Vieilles” ou les Diables* qui avaient construits nos monuments mégalithiques, surtout ceux dont la fonction étaient d’observer les astres, le soleil baal/ bélénos en particulier (cf. art. Apollon*) afin de prévoir puis de “crier” le Temps, tel le divin Hropta Tyr des Francs (cf. art. Astrologie* nordique).
          On retrouve ce nom de “Vieille14” au Tombeau du Géant ou Roche de la Vieille à Campénéac en Corrèze : « Dans un savoureux ouvrage intitulé “la Déesse Mère existe - je l’ai rencontrée”, J. Fossard associe aux mégalithes du Cham des Bondous (le champ des Bons Dieux)n près de Florac, une série de reliefs naturels qui pour lui représentent la déesse mère. C’est une géante couchée à l’horizon avec son ventre allongé et deux mamelons figurant les seins. Autour de la déesse et de “ses menhirs” erre la “fachinière” ou sorcière que l’on peut apercevoir parfois furtivement (…) Les “vieilles” sont nombreuses et souvent associées au mot “Mal” dans les toponymes (Malvieille). » Jacques Briard, Les Mégalithes, ésotérisme et réalité, Gisserot, 1997. Donc, si nous trouvons une “Bonnevieille” dans nos pérégrinations touristiques ou livresque, nous saurons que l’Église l’a oubliée dans ses “bonnes” oeuvre !…


La Goetie
était un autre nom, de nos jours moins connu, pour “la sorcellerie”.
Mais la présence de Gott (“dieu bon” pour les Germains) ou de Goths qui sont un peuple descendant des Dieux* n’est évidemment pas innocent : l’Église cherchait à salir ainsi ceux de leurs ancêtres auxquels les peuples européens accordaient encore énormément de crédit, chez les Wisigoths15 de Toulouse tout particulièrement !


«
Le Pape veut effacer l’opprobre du passé, nettoyage pour l’année sainte 2.000 » C’est là, le titre du “Nouveau Journal Würtembourgeois” du 22-1-98, qui nous informe de l’ouverture (enfin) des archives secrètes du Vatican concernant les sorcières et les hérétiques… nous verrons bien ! Remarquons – en passant – combien des archives du Vatican peuvent être, dans l’esprit de l’époque, partisanes. C’est àdire pour nous, fortement truquées ou, pour le moins, expurgées ! Cependant les textes justificatifs de ces pseudo procès pourraient être, comme toujours, des plus savoureux… du point de vue psychanalytique !

Màj 23 oct. 03 : vu sur lexcellent site basque < abarka.free.fr >

          « Le procés des sorcières de ZUGARRAMURDI. Les grottes des sorcières constituent un important ensemble rocheux, situé à moins de 500 m du centre de Zugarramurdi, dirigées vers l'ouest sur l'ancien chemin Zugarramurdi-Sara, qui le traverse partiellement.
          La principale cavité de ces grottes a été creusée par un ruisseau d'un débit abondant, qui existe toujours, le " Infernuko Erreka " : Ruisseau de l'Enfer, qui la traverse et lui a donné l'aspect d'un vaste tunnel dont l'axe orienté du Nord-Est au Sud-Ouest, sur une longueur de 120 m, et une largeur de 22 à 26 m. Deux galeries plus hautes et ayant approximativement la même orientation que la galerie principale, y débouchent et se développent dans cet ensemble rocheux. Quant à l'intérêt archéologique de ces grottes, nous pouvons dire qu'en 1935, José Miguel de Barandiaran les prospecta, découvrant des témoignages de l'époque préhistorique : céramiques et pierres à feu qu'il attribua à la période Magdalénienne. Mais, comme leur nom l'indique, ces grottes sont surtout réputées pour leurs sorcières.
          L'histoire de ces sorcières date de l'année 1610 qui connut une de ces vagues de sorcellerie qui périodiquement embrasaient le Pays Basque. Elle s'étendit sur la zone de l'extrême Nord-Est de la Navarre, voisine de la province du Labourd.
          C'est ainsi que l'inquisiteur Don Juan Del Valle Alvarado, du tribunal de Logroño fut mandaté pour inspecter cette zone. Il passa plusieurs mois à Zugarramurdi et recueillit de nombreuses dénonciations selon lesquelles près de 300 personnes (sans compter les enfants) furent inculpées pour délits de sorcellerie. Quarante personnes choisies parmi celles qui semblaient les plus coupables, furent emprisonnées et emmenées à Logroño.
          L'inquisition accusait ces gens d'avoir le diable pour dieu et de célébrer des messes noires ; on les accusait aussi de métamorphoses, de provoquer des tempêtes en mer (Zugarramurdi n'est pas très éloigné de la côte Cantabrique et les sorcières étaient accusées de provoquer des tempêtes pour que les bateaux qui entraient ou sortaient de Saint Jean de Luz se perdent en mer). On les accusait de maléfices contre les champs, les bêtes et contre les gens. Et enfin, entre autres choses, ils furent accusés d'être vampires et nécrophages.
          C'est ainsi que les 7 et 8 Novembre 1610, les sorcièrs reçurent leur sentence :
18 d'entre eux furent absous; 12 furent brûlés sur le bûcher, dont 5 en effigie car ils étaient déjà morts en prison. On infligea aux autres, des peines telles que la perte de leurs biens, la réclusion à perpétuité, ou l'emprisonnement limité.
          Les personnages importants accusés de célébrer des messes noires à Zugarramurdi, étaient : Graciana de Barrenetxea et son époux Miguel de Goiburu, respectivement Reine et Roi ; Joanes de Etxalar accusé d'être le bourreau exécutant les peines et obéissant aux ordres du diable ; Maria Chipia, fameuse maîtresse dans l'art de la sorcellerie ; Joanes de Goiburu qui était le txistulari (flute) dans les réunions de sorcières ; Juan de Sansin qui jouait du tambour.
          Tout cela n'est que ce que nous apprennent les documents de l'époque, mais à Zugarramurdi, il ne nous reste plus que la scène de ces réunions : " la cathédrale du diable ", comme on l'appela plus tard, et les légendes qui relatent les péripéties que vécurent les habitants de Zugarramurdi avec leurs sorcières. Ces légendes nous donnent aussi les méthodes que l'on employait pour effrayer les sorcières : placer à la porte de la maison une croix faite de deux petites branches de frêne et du laurier béni à côté. Ainsi, aucune sorcière ne pouvait entrer. Ou bien, si la sorcière avait réussi à pénétrer dans la maison, il fallait jeter une poignée de sel dans l'âtre. Si malgré toutes ces précautions, quelqu'un se trouvait face à face avec une sorcière, il suffisait de se signer et de dire " Puyes " ; ou bien de tracer une croix avec les deux index et de dire " Jésus " et la sorcière disparaissait aussitôt. Une autre précaution à prendre pour sauver sa peau, était de ne pas sortir de chez soi entre l'Angélus du soir et celui du lever du jour. Parmi les légendes, on nous raconte aussi comment les habitants de Zugarramurdi, tentant de faire disparaître les sorcières, allèrent en procession aux grottes un 15 août. Le curé répandit une poignée de moutarde pour que les sorcières disparaissent et ne reviennent pas durant autant d'années qu'il y avait de graines de moutarde. Et nous devons avouer que depuis longtemps, nous n'en avons vu aucune traîner par ici.
          Voilà, en résumé, l'histoire de ces grottes et de ce village. Histoire grâce à laquelle Zugarramurdi est connu partout, en tant que " Zugarramurdi, le village des sorcières ".
          Voir les sentences "pour délit de foi " (1610). [ Tiré de la plaquette distribuée à l'entrée des grottes des sorcières de Zugarramurdi. ] »

          Tous les ans, le 18 août, dans les grottes des sorcières (akelarre) à Zugaramurdi, on prépare le zikiro pour un nombreux public.






Saura-t-il réhabiliter notre Arbre de Mai sans craindre une “submersion” culturelle païenne car, si nous voyons ici notre Arbre du Monde “diabolisé” lors des esbats de Mai, un peu d’attention nous fera découvrir qu’il est entouré des acteurs de l’ancienne coutume Elfes, Faunes, Sylvains et des acteurs des Valentinages et de la Hiérogamie qui précédent les festivités de mai !




Sa réhabilitation dans la fête* celtique d’Halloween est un phénomène des plus sympathique et il ne restera plus à leur parents qu’à expliquer à ces charmantes “fadettes” que ces banshees (supra) ou druidesses celtes étaient les ancêtres de ces infirmières et doctoresses que chacun admire, mais aussi de l’institutrice et de la… sourcière !



Heureux enfants qui, intégrant leurs véritables racines,
marchent vers un meilleurs équilibre psychologique !


Tourisme et sorcellerie :


À Frickthal – le Val de Frigg (l’épouse d’Odhin/ Wotan*) – dans l’Aargau Suisse, l’Hexeneiche, un chêne sacré* (cf. art. Arbres* des Dieux*) fut chrétiennement rebaptisé “le Chêne des sorcières”, puis il fut vendu en 1744 et, il fallut une semaine pour l’abattre ! Car, on dit encore en Alsace « Eichen Berchta16 vit dans un chêne toute l’année et vient à “Neu Helle” apporter des pommes (apfeln) et des noix aux bons enfants. »
      
    
Parlant de chêne, nous avons pu voir dans l'article Aurore*, note 29 Bruissement : « on pense bien sûr à celui du Chêne-Arbre du Monde de Zeus à Dodone qui semble, tel Zeus lui-même, s’ébrouer sous l’éclat de l’Aurore car les esprits des bons ancêtres s’agitant en ses feuilles, le conseillant pour une nouvelle journée d’action !
          « Ce phénomène existe réellement et nous le vérifiâmes à St Galmier, en compagnie d’Èpona (ma “sorcière* bien-aimée”). Mais, est-ce de la Magie* ? Tout au plus un phénomène admosphérique bien simple : Aurore, le soleil se lève, les premiers rayons passant au dessus de l’horizon ont déjà chauffé l’atmosphère et l’air tiédi s’élève, entrainant son remplacement par des couches encore froides à ras du sol et ce léger vent fait bruisser les frondaisons qui dominent la “fontaine magique” !
          « Arrête, Tristan, tu désenchantes le Monde !
– Mais non, “ma sorcière bien-aiméé”, je montre au contraire qu’il est, dans ses réalités, enchanté ; je l’euphémise tout simplement !… » (Merci, Gilbert Durand, cf. ßiblio)


Orquevaux
(à 30 km de de Chaumont, 52) : “Sorciers” est le nom que l’on donne à ses habitants en souvenirs des forgerons qui rendirent célèbre cette cité où se trouve aussii la Source de la Manoise qui surgit du fond de la curiosité naturelle appelée le Cul de Cerf.

En Alsace, la colline du Batsberg dans le pays de Hanau est aussi connue sous le nom de Hexenberg ou “Mont des Sorciers” : c’est ce lieu traditionnel de leurs sabbats ou plus exactement de cette réunion des femmes savantes de l’ancienne coutume pour leurs “esbats” qui inspira à Gœthe la scène de la nuit de Walpurgis* décrite dans son Faust !

Sur le Bollenberg, au Németon de Bélénos il s’en déroulait d’autres, ce qui est confirmé par “l’occupation”du lieu par la chapelle Sainte-Croix dédiée à sainte… Appoline, et localement dénommé la chapelle aux sorcières !

À Rouffach (école des sous-officiers), à quelques km du Bollenberg, les habitants organisent une Fête* de la Sorcière en souvenir de la cinquantaine de femmes qui furent brûlées vives au XIIème siècle !

À Orschwihr, dans le voisinage, un bûcher de l’Inquisition a laissé ses traces dans la Fête du 14 août : retraite aux flambeaux, petit bûcher, puis vient le Haxafir, un immense bûcher des sorcières qui illumine la colline jusqu’au petit matin.

À Thann, il existe une Tour des sorcières17 et aussi l’Œil des sorcières qui – compte tenu de son nom – devait bien y servir à “viser” Apollon pour un solstice ? (cf. art. Astrologie* nordique, § Muhlespiele)…

À Hagenthal et à Imbsheim, il existe d’autres fêtes ayant pout thèmes la sorcellerie.

À Bergheim, se trouve un Musée de la sorcellerie où le “délire de la sorcellerie” ou Hexewahne fit ici quarante victimes ; la dernière condamnation y eut lieu en 1683 : Catherine Bassler y bénéficia de “l’indulgence” des juges : quelle chance ! Car ceci la conduisit à être décapitée… avant d’être brûlée ! (Claude Arz, À la Découverte de la France Mystérieuse, Selection 2001).

Un autre musée
, mais très conventionnel c’est à dire “post-chrétien”, leur est consacré à Concressault (18) à 10 km à l’est d’Aubigné-sur-Nère.  

Revenant de vacance en Espagne, vous avez pu apprendre que le sorcier s’y nomme el brujo…


Les Contes de Sorcières et l’enfance

          Les Sorcière, Femmes-Sages diabolisées par l’Églie* se sont confondues naturellement avec les Nornes/ Parques: Moires qui, figurant le Passé, le Présent et l’Avenir, c’est à dire la durée de la vie, symbolisent* bien le… Destin*.
          La fascination pour les contes, et le masque* de la sorcière médiévale, qui “personnalisent” le Méchant qu’il faut brûler – souvenir de l’Inquisition et de son idéologie “infernale”, et donc leur “mort nécessaire” – provoque chez les enfants, au lieu de la peur de la mort, un effet de catharsis18 qui, loin de les effrayer, les rassure !

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Sorcières et sorcellerie, vu sur Synergies européennes (Vouloir 98)
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Vu sur le site Les Druides du Québec la 12 mars 04
CROYANCES TRADITIONNELLES DU CANADA FRANÇAIS
par Boutios
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Biblio & Site Plus :

witchvoice.com

J Delumeau, La Grande répression de la Sorcellerie, la peur en Occident du XIV-XVI).

Mircea Eliade : Occultisme, sorcellerie et mœurs culturelles, Gallimard, Paris 1978.

Marie des Bois & Bernabel Joel : S comme sorcière… : Mille et une réponse à tout ce qui vous intrigue, plus tout ce à quoi vous n’aviez jamais pensé… pour les voir autrement, sous leur vrai jour, avec la puissante magie de leurs Nuits sous les cornes de la Lune et les sorilèges des siècles et de la Brume… Histoire, mythologie, authenticité, un gros livre audacieux, subtil et bien documenté, enrichi d’une “mémoire de sorcière”. c/o Les Amis de la Culture Europeenne - ACE.

Pr. Yves Rocard, La Science et les Sourciers, Dunod 1989


P., Julliard, La sorcière au village (XVème - XVIIIème siècle), 1979, in-12,


Louis COSTEL, Car ils croyaient brûler le Diable en Normandie, Ed. Sodirel, 1978,
Belle évocation des procès de sorcellerie basée sur des pièces de procès tirées des
Archives de la Manche.
c/o Lib. Gd Chêne

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Ingrid Mourreau, la Petite Sorcière et le Lutin, ed. Ogham 01-06 :
Charmant petit livre pour nos enfants (Merci Ingrid…)

Réginald Scot, La Sorcellerie démasquée, angl. 1584.


Claude Seignolle, La Malvenue – Le Rond de Sorciers – Les Évangiles du Diable : l’auteur devint à partir des années 1950 un explorateur des croyances populaires et de la mémoire paysanne du XXème siècle, à la manière d’un Arnold van Gennep, arpentant les vieux chemins gaulois, le ruines médiévales et les landes oubliées de Sologne sur les traces des sorciers. Cette familiarité avec les démons de la terre le poussera à écrire ces chefs-d’œuvre, somptueux monument ethnographique de la sorcellerie des campagnes. » Claude Arz (in À la découverte de la France mystérieuse, Selection, 2001).


Scarbotte Patrick, Filiations Sorceleuses. Terjat, L'Anneau de Walpurgis.
Ouvrage dont le fil conducteur est Morgane, héritière du souffle du dragon brittonique. Blasons, cartes et gravures anciennes ainsi que pharmacopée sorceleuse complètent ce livre. c/o Grand Chêne.

Revue écrite par des femmes. Sorcières, les femmes vivent P., Ed. Albatros, s.d., in-8, revue bimestrielle n°9 (1976?) : Le sang. Les textes présentent les rapports privilégiés de la femme et du sang. Le Roi rouge dans tous ses états


Jorgen Andersen, The Witch on the Wall, THE book on Sheela na Gigs ISBN: 87 423 01823
This is the standard work on Sheelas which is now unfortunately out of print and almost impossible to get hold of. (C'est le travail standard sur “Sheelas”, lequel est maintenant malheureusement épuisé et presque impossible à trouver. (Sheela na Gig a été cité dans notre art. Déesses* Mères)

1ère parution le 29 avril 01, mise à jour Halloween 01-11-06




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