D’HERMÈS-MERCURE
À LUG (#1) & LOKI  (#2)

2ème PARTIE :



          « Après (le meurtre de Hœder)n, Loki se cacha dans la cascade de Franangr sous la forme d’un saumon. C’est là que les Ases le prirent. Il fut lié avec les boyaux de son fils Vali, tandis que son fils Narfi était changé en loup. Skadi prit un serpent venimeux et l’attacha au dessus du visage de Loki. Le venin en dégouttait. Sigyn, la femme de Loki, s’assit là et tint une cuvette sous le poison mais, pendant ce temps, le poison dégouttait sur Loki. Alors il tressaillait si violemment que la terre entière en tremblait : c’est ce qu’on appelle maintenant les tremblements de terre. » Dumézil, LOKI, Flammarion 1986.


Petite introduction


     « On peut avancer que Loki fut, à l’origine, l’un de ces géants constitutifs du monde primitif, une de ces puissances organiques que le Nord mythologique a connus par dizaines. Un texte le donne du reste expressément pour le fils d’un couple de géants* : Laufey (ou Nál) et Fárbauti.
     « Snorri Sturluson dans son Edda  présente un certain Utgardhar-Loki, Loki des Enceintes extérieures, qui triomphe de Thórr lui-même, par la magie*. Les géants (équivalents des Daimons grecs ou “forces primordiales”)n devinrent assez rapidement des personnifications de la destruction (puis, par anthropomorphisation)n de la méchanceté et du “Mal” ; Thórr, dont la fonction essentielle est de les combattre et de les abattre, leur dut l’extrême popularité qu’il connut chez les Vikings.
     « D’ailleurs, sous le nom de Lódhurr1 , Loki participe, avec Odhin et Hoenir, autre dieu énigmatique, à la (re)n création de l’homme et de la femme, à partir de troncs d’arbres échoués sur le rivage de la mer (Askr et Embla). À ce couple initial il est censé donner «couleur» et forme humaine.


Étymologie

          Le nom de Loki vient de l’indo-européen *leg /log “idée de cueillir, de ramasser, de compter (fruits, récoltes)” d’où le grec logos “parole, dire” et le latin legere “lire”. 
          Dans le langage proto-indo-européen issu du glozélien, interprété par le suisse H. R. Hitz (langage que nous avons appelé de “l’atlante” dans l’art. Écriture*), nous avons Lé-Ké
la lumière de l’homme” c’est à dire le feu – ce qui est le sens de ce Logi de la mythologie allemande qui était un géant, l’un des trois fils de l’ancêtre Fornjotr (géant lointain ?) – ainsi que de Prométhée/ Lucifer (ce qui rapproche bien sûr ceux-ci de Loki).
          Ce à quoi nous ajouterons
la parole qui, courant comme le vent (cf. l’Indou Vayu), éparpille le feu de la Connaissance (sous son son aspect lumineux de Lug) mais, aussi, celui de la médisance sous son aspect d’Ergi/ Hermaphrodite l’instable, l’imprévisible (cf. infra).

          « Un des qualificatif de Loki est : Lopt, “le vaporeux, l’éthéré”, signifiant qu’il maîtrisait l’élément
air, ainsi que le montrent ses métamorphoses fréquentes en faucon2 et sa faculté d’utiliser constamment la parole, en Vérité* ou Mensonge. On observera que dans ce même sens symbolique, le dieu Hermès était aussi un dieu ailé. » R. J. Thibaud, Dictionnaire de Mythologie et de Symbolique Nord. et Germ., Dervy, 1997. Loki en est peut-être le diminutif (Vertemont).

          « Loki est réputé avoir inventé le filet et son nom pourrait évoquer, cette fois,
l’araignée. » Régis Boyer… Et, nous ajouterons : une araignée lieuse ! Lieuse comme son verbe ! Lieuse comme Lug, lui qui liait ses auditeurs avec une chaîne verbale d’ambre clair.
          « Une des étymologies possibles du mot loki  implique l’idée de
fermeture, de fin et, partant, de destruction ! . » Régis Boyer (mais, cette étymologie n’est pas retenue par G. Dumézil dans son Loki, Flammarion 1986).

          
Màj reçue/ Net le 23-3-03, malheureusement sans référence de l’auteur : « Un chœur de jeunes filles ou de femmes "connaissait le poème nécessaire à l'exécution du sejr et qui s'appelle Varlok(k)ur". En dépit des savantes querelles philologiques auxquelles a donné lieu ce dernier vocable, il ne me semble guère faire de doute qu'il ne se soit agi d'un chant ésotérique destiné à "attirer" (verbe lokka) ou à "enfermer" (verbe loka ) cette catégorie d'esprits ('esprits "gardiens" en vérité) qui s'appelle vörr (au sing., dérivation infléchie var. »

          On a dit aussi que Loki est à rapprocher d’Héphaïstos/ Vulcain. Remarquons à nouveau ici combien les attributs de ces dieux sont bien souvent inégalement partagés selon les diverses ”ethnies” cousines de ce monde indo-européen*.
          Signalons, ce qui ne manque pas d’intérêt dans le cadre de nos préoccupation “boréennes”, que dans la mythologie grecque on trouve un certain Locre, héros éponyme de la ville de Locres et qui était
fils de Phéax, roi des Phéaciens et frère d’Alcinoos auquel il laissa son royaume (cf. notre art. romancé Ulysse* et Nausicaa). Ou, par ailleurs, un fils de Zeus et de Maéra qui construisit Thèbes en compagnie d’Amphion et de Zéthos. » (Vertemont, Dictionnaire des mythologies* indo-européennes*, Faits et Documents 1997).


Un Géant fils de Géants : nous avons en introduction vu que Loki était « fils d’un couple de géants : Laufey (ou Nál) et Fárbauti. Snorri Sturluson dans son Edda  présente un certain Utgardhar-Loki “Loki des Enceintes extérieures” (…) Rares sont les dieux nordiques dont on ne nous livre pas une généalogie (gigantesque, au sens strict) quand ils ne sont pas expressément tenus pour d’anciens géants. Le cas de Loki est particulièrement net, à telle enseigne qu’il n’est pas facile de savoir si, même à l’époque historique, il n’était pas encore envisagé comme un géant (voyez Utgarda-Loki) ce qui renforcerait encore son allure prométhéenne. D’autre part nous avons affaire, clairement, à des héros solaires… » Régis Boyer, La Religion des Anciens Scandinaves, Payot, 1981.
          La mère de Loki se nommait donc Laufey “l’Île aux feuilles”, ce qui motive le qualificatif de Loki Laufeyiarson : « Ce nom ne correspond pas à l’image tardive (post chrétienne)n de Loki transformé en mauvais génie parmi les Ases, mais représente mieux son aspect premier d’Initiateur*, de maître des géants et des nains* à qui il commande la fabrication de la plupart des attributs divins. » R.J. Thibaud.


Un Elfe* : « Personnage considéré à l’origine comme un Elfe et non comme un Ase, il fut représenté peu à peu comme une sorte de Daimon supérieur (gr. “Force primordiale”)(…) Il fut le père des trois créature qui prendront part au Ragnarök dans le camp des anti-dieux : le loup Fenrir, le serpent Jormungrund/ Niddhog et Hel, la déesse de la mort. Il a aussi engendré le cheval Sleipnir à huit pattes qui était utilisé par Wotan*. » Jean Vertemont.


Un côté druidique ? le Nordique Loki a, par un certain côté, une parenté d’évidence avec le Celte Lug “le lumineux”, rôle qui est repris par le Mercure astrologue (i. e. astronome) des Gallo-romains, nous l’avons vu plus haut.
          Mais, le rapport de Lug à l’astronomie n’existait pas chez le Nordique Loki, il était l’apanage de Wotan en Grand Ase l’Alt-Ase (–>Atlas) car dans la mythologie nordique on ne trouve que ce mince détail ci : “la ceinture d'Orion, cette importante constellation dont le point de lever se trouve plein Est, est proche des deux étoiles-feu de l'Hiver, le Porte-Flambeau (Procyon) et, la plus lumineuse de toutes, le Flambeau de Loki” (Sirius47) où nous rejoignons le passage de l’An luni-solaire ce qui suppose la mort du monde ancien et la renaissance du Printemps cyclique.
          Comme les Druides : « Il sait se transformer (cf. art. Initiation*) en faucon, mouche, saumon et phoque (animal dont on verra l’importance dans l’article traitant du Narval*)n
          Mais, alors que les Eddas nous disent de lui qu’il est beau, plein de puissance et d’intelligence, qu’il a tout pour plaire ; sa réputation lui accorde une nature perverse :
pas de droit, pas de loi, pas de science sacrée, de plus il est malfaisant, sarcastique, rusé, détracteur, traître, etc. » Arzh bro Naoned.
          On comprend donc mieux qu’il soit Loki Trickster “le Tricheur” ! La racine de son nom en est restée dans les mots allemands Lug ou Lüge qui signifient… “mensonge”.


Loki, un évident air de Diable*… post-chrétien ? Tel qu’il ressort des Edda des XIIe et XIIIe siècles, Loki nous semble avoir été fortement diabolisé par l’influence de l’Église* car il ne faut pas perdre de vue que Snorri Sturlusson – qui était chrétien – a écrit son Edda trois siècles après que le Christianisme eut été reconnu “religion d’état” en Islande. Si l’on rajoute deux à trois siècles d’influence auparavant dans le Nord du continent, on comprendra mieux ce caractère caricatural, diabolique, du “diviseur” du clan*.
          Cette hypostase “négative”, inversée de Wotan* – on dit aussi qu’il est son “frère juré” – possède en effet quelques traits qui en font l’ancêtre de ce Diable* inventé par l’Église* mais, nous demeurons persuadé que la caricature “sociale” du “tricheur” n’est survenue qu’après l’élaboration de la “loi d’honneur” par nos ancêtres nordiques donc, bien avant la survenue du christianisme au septentrion…
          Par ailleurs, comme “Dieu de la parole” il ne pouvait manquer d’en figurer les aspects positifs et négatifs : Initiateur et… Manipulateur ! Rappelons-nous du Mercure romain : dieu du commerce… et des menteurs (la frontière est vite franchie).


Symbole* : En fait, Loki personnalise globalement la qualité principale de la parole, le logos grec que d’aucuns opposent au muthos (cf. notre art. Mythe*) ; il faut donc se rappeler ce que les Grecs disaient de la langue d’Æsope : “qu’elle était la meilleure et la pire des choses”. Elle matérialise le fonctionnement de la pensée de son auteur mais elle sert aussi à tromper, à manipuler l’auditeur, sans compter les gens qui “parlent pour ne rien dire” (le “jacassin” cher à Daninos).
          Ainsi, Loki symbolise bien souvent les excès du logos : les auto-justifications, les exégèses interminables et de mauvaise foi (les pilpoul sur la Loi révélée – la Torah – par exemple) et la manipulation3 méprisante des électeurs par les “politiciens-histrions-de-la-petite-lucarne”.
          On comprend mieux alors que la racine de son nom puisse aussi se rapporter au feu destructeur (logos), comme l’autre versant – négatif – de cette “compréhension fulgurante” de la Parole des Dieux : le Mythos !
          Globalement, il ressort de la mythologie nordique que le rôle de Loki, tout négatif qu’il soit, est indispensable à la dynamique physique (du monde) comme à la dynamique des sociétés : sans transgressions pas de nouveautés, et sans re-évolutions les sociétés se figent et… meurent ou ne connaissent que des évolutions par “crise” avec leurs défauts inhérents : quelques nouveautés et… beaucoup de destructions causées par les manipulateurs !



Caractère : Ce qui est caractéristique dans la mythologie nordique, c’est que Odhin/ Wotan* – quoique très pragmatique – a cependant le soucis permanent de sa Vertu – ce qui est le moins qu’onj puisse attendre d’un modèle humain : il a toujours ce symbole* qu’est la lance Gungnir gravée des Runes* de fidélité, à la main ! Ceci lui interdit de se servir de la malignité, sauf à faire exécuter le sale travail par son hypostase Loki (Loge, chez Wagner) puisque c’est nécessaire au bien de la communauté et qu’il faut être suffisamment “malin” de naissance pour réussir efficacement dans ce genre d’activité : un “idéaliste” ne saurait y exceller, en général on le voit venir avec ses gros sabots de Béotien naïf…

          Loki pouvait être astucieux et "malin", mais il pouvaient aussi être quelques fois peu honorable, voire détestable, comme seul il savait l'être…
          Notre hermaphrodite est donc un être plaisant… mais inconstant, probablement peu stable socialement – versatile même – à cheval qu'il est entre ses doubles sentiments et ses deux identités masculine et féminine, souvent… contradictoires.
          Mais, nous avons vu par ailleurs que nos ancêtres éduquaient spécialement les "enfants différents", le pied bot d'Œdipe, celui de Claude ou d'Héphaïstos ; Wotan le borgne ; Tyr le manchot ; et aussi les jumeaux* et ceux qui avaient des yeux pers comme Athéna/ Assina ; ils les poussaient par l’éducation/ Initiation* vers la première fonction* dans l’intérêt de leur communauté*. De cette manière, ils pouvaient utiliser leur “sensibilité particulière” pour développer des dons utiles à leur clan* : des dons oraculaires comme Hercule, musicaux comme Apollon, ou médicaux comme Æsculape par exemple…

          « Loki serait le réceptacle, le support de l’idée que, d’âge en âge, le Nord a pu se faire du «mal». En ce sens, la coloration chrétienne, c’est-à-dire luciférienne (au sens chrétien)n, qu’il prend ne cesse de s’accentuer avec le temps. Mais sa constante spécifiquement nordique ou germanique reste toujours bien visible : dans un univers mental féru d’ordre et de légalité, il est le désordre, qui va de la farce incongrue au chaos irréparable. C’est en définitive ce qui explique son caractère4 le plus inattendu : son air baroque. » Régis Boyer. 
          Il est inconcevable en effet qu’on puisse prêter au concept de Dieu* (*Diew “ciel diurne, lumineux”) de sombres desseins, mais c’est peut-être un peu intellectuel comme construction si l’on se rappelle de deux chose : Odhin/ Wotan* est probablement la conjonction d’un concept de “divinité”, de perfection (Tyr/ Tiou), comme Apollon ou Balder, mais aussi d’un personnage réel quoique mythique perpétuant le Grand-Ase, l’Alt Ase Atlas, qui devait bien manipuler son entourage de temps en temps (comment faire autrement quand on est le plus sage en face d’un Roi/ Président plus puissant que vous et, de ce fait, souvent moins sage), ou bien de Thor dans son aspect justicier de deuxième Fonction*, “un être intransigeant et passionné jusqu’au déraisonnable”, et de la foule de la troisième fonction* d’autant plus exigeante en “Dons des Dieux” (rogatio) que cela est “physiquement: cosmiquement” impossible ?

          Cette fraternité entre Odhin/ Wotan et Loki est du type bifrons, crépusculaire, entre Jour et Nuit, solsticiale et elle nous semble induite par le fait que Loki est dit “le frère juré de Wotan”. On comprend que le maître des “runes de la parole donnée” ne peut renier son serment envers Loki mais Loki, qui n’a ni foi, ni loi, n’est tenu par aucun serment5 envers qui que ce soi, par aucun lien* : la “fidélité” n’est pas son fort…

          L’autre aspect de Loki, qui est présenté sous un jour déplaisant dans les Sarcasmes des Eddas, est d’être un “vil calomniateur”. Là aussi l’activité est double : à l’instar du barde dans sa communauté, il est chargé de la satire (cf. § Druide in art. Celtes*), il a le rôle d’un examinateur de conscience au Dag (l’assemblée des Sages, des “Dieux”) tout comme le Fou/ Fol, ou le Bouffon/ Nain de Cour l’aura plus tard près du roi. Mais, sans avoir hérité de la “noblesse de caractère” des Walsungen, Loki tombe vite dans les excès, son propre jeu l’amuse, il devient alors un “semeur de zizanie” (cf. diabolein, § Diable in art. Église*), et c’est encore ici “la langue d’Æsope” qui est reine…
          On le nomme aussi Loki "le loué", ce qui peut signifier “celui qui fait payer ses services”, expression qui ne l’empêche pas d’être “Loki… le roué” !

          Mais, souvenons-nous bien ici que : « La conception que l’on peut se faire du «mal» varie infiniment avec les lieux, les époques, les hommes, donc les cultures… » Par exemple la conception du mal chrétienne doit beaucoup aux “interdits” de toutes sortes venus de la Bible avec ses origines tri-ethniques et climatiques, ses prophètes autoproclamés, le climat culturel politico-économique… Mais aussi à la Religion Naturelle de l’Europe*, la religion du paysan paganus, et son souci constant de l’équilibre social, de l’harmonie des trois fonctions*

          Loki qu’on appelle quelques fois le treizième Ase – ce qui nous indique en passant
l’origine véritable de la superstition des “treize à table” tel la treizième lune, incomplète et mettant le désordre dans le décompte solaire de l’an – serait, selon certains auteurs, la face sombre de Wotan, d’ailleurs, ne l’appelle-t-on pas aussi l’Ase Noir ? 

Le néfaste6 : Dans un autre de leurs textes, la Lokasenna, nous lisons que : « Loki était l’instigateur (le rabani)7 du meurtre de Balder ; Hœder, bien que meurtrier (handbani), n’avait été qu’un exécutant innocent. » R.I. Page, Mythes nordiques, British museum publications, 1990. Gallimard, 1993.
          Lors du Ragnarök, Odhin/ Wotan est avalé par Fenrir le loup sauvage du Déluge* boréen qui est le “fils” de Loki et de la géante Angerboda “corps d’angoisse”. Ils avaient aussi eu de cette union “contre nature”, le serpent de Midgard révolté et devenu la terrible Niddhog (cf. art. Dragon*) et Hel/ Hela, la gardienne du monde des morts “ordinaires” (le Néant) – les morts “tués au combat” jouissant de leurs exploits au Walhalla (l’équivalent des Champs Élysées grecs). 
          Mais, finalement, ce détestable Fenrir est tué par Vidar, le dieu des forêts, qui lui arrache la gueule (cf. aussi § Mufle in art. Blasons*) avec sa grolle*, car si le Gand Ase à été noyé avec la civilisation Atlante boréenne de l’Âge d’Or, son concept d’Esprit-Supérieur ne peut mourir puisqu’il est “divin” : il renaît donc en Vidar (“le recours au Forêts”, desquelles émerge un couple sauvé du cataclysme selon une des versions ethnique de la dernière anthropogonie nordique) !
          En tant que perturbateur de l'Ordre harmonieux et vivant, Loki est appelé "conseiller de mort" ou "la corneille du mal" et, quoique le mot soit peu courant, on dit aussi Loki "le décepteur".


Origine : Dans l’Edda, Loki est donc dit “l’Ase Noir”, quoique qu’il ne fasse pas partie des Ases, mais parce qu’il est toujours présent au Conseil (tout comme le sera plus tard le Fol ou Nain* de Cour) : “il était même là avant les Dieux” dit-on… puisque le raisonnement ratiocineur apparaît chez l’enfant fort longtemps avant l’âge de la Sagesse !
          Revenant sur son titre de treizième Ase, nous pouvons nous poser la question : peut-on le situer sur le zodiaque ? Pourrions-nous suggérer que sa place pouvait être dans ces “douze jours d’angoisse” qui séparent l’année qui meurt de cette nouvelle année que Sol Invictus intronisera le 5 ou le 6 Janvier pour l’Épiphanie, cette “apparition” du Nouveau Soleil ou Dieu-Fils à la Neu-Helle “nouvelle clarté”. Ce sont là les douze jours les plus sombres de l’année et peut-être une réminiscence des jours d’angoisse qui suivirent le Grand cataclysme (cf. art. Déluges*). Ces jours d’angoisse, appelés la Nuit des Mères chez les Germains – et les angeronalia chez les Romains – seraient-ils donc “sa mère” Angerboda8 ? Avouons cependant ne pas être pleinement convaincus par notre propre hypothèse !
          En effet, dans la disposition du Cercle de l’année selon Guillaume, la rune* Lagur/ Loch (“lac et trou” 9 ) se trouve correspondre au début du mois de novembre, c’à dire à la Samhain/ Halloween, date où s’ouvre le trou : la fosse Mundus qui permet de correspondre avec les “tout blancs” (All-gween–> Halloween), les esprits ancestraux/ les Mânes* romains/ les grises Grées des Grecs.

Famille nombreuse : Dumézil, pour sa part, rapproche Loki du caucasien Syrdon – un Ossète, ou Scythe actuel – ce qui pourrait expliquer “qu’il était là avant” les dieux Nordiques… et Ossètes (surtout si l’on se rappelle qu’une des hypothèse du périple des Ases fait re-venir ce peuple de chasseurs-cavaliers-guerriers d’un périple vers ces régions orientales provoquant entre ces cousins, la Guerre de Fondation* des Ases et des Vanes atlantiques). Il le compare aussi au Bricriu nemthengtha “à la langue venimeuse” des Irlandais et, il le retrouve même dans le Mahâbhârata qui est le Ragnarök/ Gigantomachie des Indous
          Mais il demeure un trou (!) dans cette explication par rapport au mythe nordique. Nos ancêtres nous disent que Loki, le malin, le tricheur/ trikster, le décepteur (Lévy-Strauss), le donneur de mauvais conseils, le bavard irresponsable, le manipulateur, l’antithèse du Spartiate avare de paroles, Lui qui “ne fait partie ni des Vanes, ni des Ases, venait de l’Est10 , avant même Odhin, sur le bateau Naglfar*” ! Où avaient-ils bien pu rencontrer ce bavard sans foi ni loi, ce “connaisseur de tout” dans le fouillis de son esprit flamboyant, dans quel port interlope avaient-ils bien pu le côtoyer ?
Cela semble, en tout cas, être confirmé par un conte bouriate dans lequel on peut lire :
« au début les Dieux vivaient à l’Ouest et les Esprits mauvais à l’Est11 . »


Des parents égyptiens ? Nous en trouvons un parallèle édifiant et venant de l'Est dans cette citation de Nicole Belmont (citant elle-même Derchain) dans son Introduction à Atys et Osiris, in Le Rameau d'Or de Frazer :
          « En face d'Osiris12 qui figure la récurrence – l’éternel retour selon Francfort – garant du renouvellement et de l'alternance, l'analyse structurale se doit de poser son antithèse, le dieu Seth13 son frère qui le tua, le dépeça et poursuivit de sa haine le fils d'Osiris, Horus l'Enfant “royal” (le Mose en égyptien)n. "Tout aussi abstrait est Seth, qui se trouve au carrefour de plusieurs mythes (!)n dans lesquels il joue le rôle du désordre. Fratricide et pédéraste, il trouble l'ordre social ; violeur mais stérile, il trouble l'ordre biologique. En tant que soleil, il calcine les moissons et, s'il est eau c'est la trombe qui ravage les villages ; au désert il est la solitude, la soif, la mort. Le seul aspect positif qui lui reste est qu'il arrive qu'on puisse utiliser contre d'autres sa puissance chaotique. Ainsi, il pourfendra, à la proue de la barque du Soleil, les adversaires qui pourraient s'opposer à son avancement". »
          Dans cette fête trentenaire célébrant la résurrection d'Osiris qui venait d'être tué par Typhon*, le grand prêtre* en tant que substitut du Pharaon s'enveloppait en position fœtale14 dans la peau de l'animal sacrifié. Puis, le roi habillé en Osiris sortait du temple paré de la queue (!) de l'animal pour indiquer à tous qu'il venait de renaître avec une nouvelle… vitalité.
          Il y a aussi là, dans cette queue portée avec une ceinture, une parenté avec le rite pratiqué par les bacchants qui se grimaient en silènes/ faunes pour les Dionysies, ainsi qu’avec le mythe de Cécrops, "visage (personnage) avec une queue" qui prend tout à coup un autre relief.
          Une probable parenté rituelle indique soit une acculturation de l'un par l'autre (mais lequel ?), soit plus probablement une similitude venant d'un ancêtre commun. Après tout : "les anciens Ægyptos – qui étaient blonds ou roux (!) – venaient de "l'île aux chèvres" (æga) au Septentrion, là où “Zeus allait dîner périodiquement". De là une évidente parenté entre eux, laquelle fut d’ailleurs toujours affirmée par les Grecs – au moins au niveau des hiérarques !


En Espagne : “parler” se disant loqui en latin, “Loki le beau parleur" a-t-il laissé un souvenir "fou" aux espagnols ? En effet, ce mot “fou” se dit loco chez eux alors qu’il est matto chez les Italiens. Rappelons-nous que le Fol, le "Fou du Roi" était le dernier (héritier des druides) à être toléré à la Cour en tant que donneur d'avis contraires à ceux des conseillers ecclésiastiques du roi ?


À Rome, Loki est nommé Vidiovis (un voyant?), Veiovis (le Véien, l’Étrusque?), Vendius (le “vendu”?) : c’est curieux, n’est-ce pas ?


Parallèle grec :
Peut-on faire un parallèle avec le mythe d’Ixion ? En effet, ils se vantent tout deux d’avoir séduits Héra ou Frigg. Pour cette raison,Ixion est précipité dans le Tartare où il est ligoté sur une roue enflammée15 par des serpents et, dans la rivière où il se cache transformé en saumon tout comme Loki est ligoté par le filet qu’il a lui-même inventé. Mais Ixion peut aussi être en rapport avec le “Chêne royal” et le Gui sacré de l’investiture puisque “le loranthus peut tuer la branche porteuse, voire le chêne Drys (ixophoroous dryas) tout entier” (f. § Gui° in art. Arbres* sacrés). J. P. Persigout le rapproche aussi du Thersite grec (ainsi que de Kali l’Indoue, et de Bricriou l’Irlandais)…


« 
La mort atroce, complaisamment décrite par plusieurs textes différents, que lui réservent les dieux, allongé et ligoté sur des pierres tranchantes, il reçoit le venin d’un serpent mortel et se tord dans de telles convulsions de douleur que la terre en est ébranlée: par là, il reprend ses dimensions gigantesques originelles, par là s’expliquent aussi les tremblements de terre familiers à tout Islandais. » Régis Boyer.


          « Il paraît plus simple de dire que Loki n’est pas, à proprement parler, un dieu* ; il n’a d’ailleurs laissé aucune trace dans la toponymie et l’onomastique, et on ne lui connaît pas de culte. Il serait le réceptacle, le support de l’idée que, d’âge en âge, le Nord a pu se faire du «mal» (il est un Type de caractère que le Paganisme* germano-scandinave se devait de caricaturer pour mieux frapper les esprit et obtenir un consensus sur la critique des ces excès nuisibles à une société harmonieuse, l’Âge d’Or)n (…)
          « Sa constante spécifiquement nordique ou germanique reste toujours bien visible: dans un univers mental féru d’ordre et de légalité (car) il est le désordre, qui va de la farce incongrue au chaos irréparable. » Régis Boyer.



Loki “l’ergi 16 ” : Saxo Grammaticus, qui était chrétien, nous dit dans sa Gesta Danorum qu’Odhin dut s’exiler car il fut accusé “d’ergi”, c’est à dire de pratique homosexuelle passive (argr), “objet de honte”, et que Frigg son épouse dut prendre un amant qui le remplaça sur le Hlidskjalf, le siège de majesté (le “trône” 17 ) mais ces textes “chrétiens” sont sujets à caution : n’est-ce pas là le portrait de Loki.

           Remarque qui introduira le prochain paragraphe, assez particulier :



Loki était-il le mythique
Hermaphrodite18 ?

Avant propos : L’Hermaphrodite « réalise l’énigme de la conjonction du dieu de la science initiatique (Thoth, Hermès, Trismégiste, Mercurius) et de la déesse de l’apparaître et de la beauté (Aphrodite, mais tout autant Ishtar, Astarté). L’hermaphrodite conjoint la connaissance sacrée (gnose) et le mystère de l’amour (éros, caritas, agapè), il croise les dimensions de transcendance et d’immanence. C’est comme tel qu’il était appelé par les alchimistes* médiévaux «fils des philosophes», symbolisé par le « rebis» ou «chose double». Il revient à Carl Gustav Jung d’avoir dégagé dans ce symbolisme une dimension de coïncidence des contraires qui répondrait adéquatement à une exigence naturelle de réalisation de soi du psychisme humain (Universalis).

Certains traits de nos mythologies européennes nous ont fait rapprocher Loki d'Odhin/Wotan*, comme un double, un autre lui-même, son hypostase noire. Et, si le prêtre catholique Saxo Grammaticus affirme comme nous venons de le voir que Wotan, ce double de Loki, était ergi (pédéraste), Hérodote nous dit lui aussi que le Zeus Labrandeus de Carie (“à la hache bipenne”, labrys) avait le torse garni d'une rangée de mamelles ce qui est un signe évident de fécondité (cf. l’Artémis d’Éphèse, et surtout celles qui sont… ithyphalliques), parler de bisexualité serait donc aller un peu vite en besogne – si l’on ose dire.
          D’ailleurs on a pu lire qu'Hercule portait un vêtement féminin et était appelé "donneur de santé", mais aussi “Hercule à la longue robe” ou “Héraklès féminin” dans laquelle on pourrait simplement reconnaître un vêtement d’Ase ou de Druide voire, sur un plan psychologique, le rôle que joue l'anima féminine de Jung chez ces devins car la divination est réputée être femminoïde…
          Comme d'autre part on a pu s'étonner de l'intérêt porté de tout temps à l'Hermaphrodite, tant dans la littérature que dans certaines de nos mythologies, rappelons donc le mythe grec :
          « Hermès et Aphrodite eurent un fils qui fut aimé de Salmacis (saumon19 ), la nymphe de la fontaine dans laquelle il se baignait près d’Halicarnasse. Elle l’embrassa si étroitement qu’elle en vint à prier les dieux qu’ils ne fissent plus qu’un seul corps, ce qu’ils exaucèrent. »
          Et cette histoire : « Tirésias était une fille jusqu’à neuf ans, âge auquel il devint un garçon. Devin, il disait que les femmes éprouvaient plus de plaisir que les hommes en amour. Il fut privé de la vue par Héra. Par contre, il obtint le don de double vue (devin) de Zeus*. »

Il nous faut donc essayer d’élucider la question
en faisant un petit détour… touristique :



Voyage à Glozel 20 :

          S'il vous est arrivé – par bonheur – de vous arrêter à Glozel près de Vichy, vous aurez pu être frappés par une vitrine de l’humble musée privé d’Émile Fradin, l’humble inventeur du site qui contient, entre des centaines d’objets captivants, une dizaine de pots du type testa (“vase de terre cuite”) représentants ce que nous nommerons le symbole* de l'Hermaphrodite21 :

          Les pièces archéologiques trouvées à Glozel – pièces d’une importance capitale qui peuvent éclairer d’un jour nouveau l’histoire des symboles* et, par conséquent, celle de l’Écriture*… occidentale ! appartiennent à sept variétés ou types qui peuvent être de datations différentes :

- 1°/ de très fines représentations animalières sur bois et os de renne datées de Å 17.000 ans AEC (magdalénien), quelques-unes portant des caractères, telles le poignard de la louve gravide et saillie par un loup au dessus de laquelle figurent les "lettres pré-runiques" Å LAOI ; ou bien ce splendide daguet portant un nom de quatre lettres FANL ou FENL (Å “petit Faon” ?) ; ou encore ce renne ILANII (Å “élan” ?).

- 2°/ des gravures sur galets et ardoises, indatables autrement que par repérage des niveaux de découverte et datation du charbon de bois et des pollens qui s'y trouvent. Malheureusement, les fouilles y accueillirent une foule de "personnalités" et de bourgeois curistes de Vichy qui "grabotaient dans le champs des morts en dépit du bon sens” (citation)…
     Les professionnels n'y firent guère mieux que de se partager en deux écoles : les "glozeliens" et les "anti-glozeliens", et les disputes de ces "dreyfusards de l'écriture" (citation) nuisirent – jusqu'à nos jours encore – à la recherche de la vérité* ! Le seul espoir qui nous reste est donc de recommencer de nouvelles fouilles et de trouver de nouveaux gisements qui pourraient être exploités scientifiquement : il y en a des traces sur au moins dix kilomètres carrés ! Mais comme notre Nation est proche de la faillite semble-t-il… il nous faudra donc trouver des Mécènes22 !

- 3°/ des "tubes à ocre "en "os" spiralé, or cette matière est datable : nous aimerions donc suggérer aux professionnels dépendants du Ministère de la Culture (?) de faire des analyses23 de ces os spiralés car s'il s'agissait de rostres de narval*… par "hasard", nous pourrions faire remonter le mythe de la Licorne* à une date pour le moins plus précoce (cf. aussi notre article sur le Narval* et les chefferies du Maglemose)…





- 4°/ Des urnes funéraires avec de grands yeux de chouette d’un style très “Athéna” en terre cuite et contenant des restes humains, datables… certains avec une sorte de "serpent mordeur" en place de la bouche (cf. Cécrops ?)…

- 5°/ des "objets insolites multimamia" ou "hochets" (?) percés, à porter en pendentif (ou à suspendre au dessus du berceau ?). On en connaît d'autres exemples ailleurs, tels ceux du Musée de Reims, de Massiac dans le Cantal, du Puy de Dôme ou même les "jouets" des palafites suisses de Zürich.
     Certains sont gravés de la "lettre” M comme le lat. mammia ou le gr. mastia et on les a rapproché du "pouvoir nourricier de la Grande Mère aux seins multiples" (cf. Diane d'Éphèse), un magnifique symbole* du concept d’Abondance* !
     Robert Liris, le Président des Amis de Glozel, précise que le fil s'enroule autour de chaque mamelle, comme le fil de la vie de Klothé la Parque (Gimbutas) qui nous relie à la Mère… Remarquons ici que ce fil de la vie, pelotonné à la naissance dans l’omphalos*-nombril, se déroulera dans la vie de l'enfant, puis de l’adulte et du vieillard, jusqu'à être coupé par “l’atroce Athropos”, la dernière Parque…
     Après ces explications de troisième fonction* (dumézilienne), nous émettrons une hypothèse, bien "runique" d'ailleurs dans ce monde de symboles* (devenus plus tard des caractères d'écriture* phonétique), mais au niveau de la symbolique de la première fonction*, au niveau asique/ druidique donc, et nous verrons à l’article Runes*, que Hag-all "Tertre Suprême" représente le Kosmos, l'Ordre de l'univers. De ce fait cette rune se doit de figurer en relief (en "3D") et correspond tout à fait à cet hexapode ou cette “hexamastia” : c’est curieux , n’est-ce pas, ces six mamelles de l’univers ?…


– 6°/ des tablettes d'écriture sur terre cuite, en caractères d'un type que nous qualifierons volontiers de "pré runique", de cette famille de caractères que Herman Wirth appelait "nord atlantique" (pour ne pas dire atlante, car il ne pouvait connaître les travaux que feraient plus tard le pasteur Jürgen Spanuth), caractères qu'il retrouve chez les Mégalithiques, les Portugais, les Berbères, les Lybiens, les Archéo-égyptiens et dans les signes archaïques de l'ancienne Palestine des Philistins (caractères ayant pu être les ancêtres de certaines lettres hébraïques24 , ce qui expliquerait sans doute le vif intérêt que ceux-ci portent au petit musée privé de Glozel)…

     La datation de ces tablettes est difficile et contradictoire, même avec le procédé de la thermo-luminescence (TL) car des traces de feu tardifs subsistent dans le terrain décalant ces datations vers des temps beaucoup plus modernes : incendies naturels de forêt dans une zone à risque de foudre, ce qui expliquerait son caractère de site sacré ? Traces certaines de fours construits avec une partie de ces briques qui furent, ainsi, recuites. Artisanat ultérieur du verre sur ce site ? car une des tablette est même vitrifiée sur un bord ! Cependant que d’autres auteurs ont évoqué l’influence volcanique25 de la région des Puys.

{     Cela rend tout à fait inadmissibles ces campagnes de dénigrement qui ont tant fait que ces tablettes ne sont toujours pas prises au sérieux et par conséquent pas encore déchiffrées ! Et pourtant, la recherche de la Vérité*, si elle peut flatter l'amour proverbial des Bourbonnais pour leurs ancêtres, est surtout de l'intérêt de la Culture Mondiale en général et concerne donc les savants du monde entier : qu’attend donc l’UNESCO ? La levée de l’embargo “ex oriente lux” ? Alors, ce n’est pas pour demain !
{     En attendant, regrettons que des commissions d'Anglais, de Français et d'Allemands – qui firent tant pour les antiquités du moyen Orient – n'aient pas encore réussi à s'associer avec des spécialistes scandinaves des runes* et de bons connaisseurs des alphabets étrusque et phénicien, voire sanscrit, et de celui des Hittites, pour faire un peu d'archéologie comparative sérieuse sur notre propre sol européen : nous devons bien avoir des ancêtres “quelque part” nous aussi car, sans doute, n’étaient-ils pas tous des… demeurés !}





– 7°/ Et, pour revenir à notre sujet : ce musée renferme de nombreux symboles de l'Hermaphrodite, eux aussi en terre cuite26 , ce que l’on pourrait peut-être comparer à cette figure du célèbre Chasseur de Glozel dont les pectoraux peuvent sembler quelque peu… féminins ! Était-il, était-elle l’ancêtre de Diane ? “Diano Nèro !”…


L’opinion de la Médecine :


          Elle nous apprend que, concernant la sexualité*, tout se joue à l’âge de 6 semaines : l’embryon qui était hermaphrodite choisit à ce moment sa voie selon ses gènes XX ou XY et les deux photos suivantes montrent l’embryon de fille et l’embryon de garçon, tous deux à 16 semaines :





          Par contre, un “hermaphrodite vrai” naît avec les deux organes, masculin et féminin et, si l'auto-accouplement est théoriquement possible, la fécondation n'est pas réalisable car aucun des deux organes n'est arrivé à maturité du fait des contradiction hormonales pendant la période de gestation : les testicules sont présentes mais immatures et l'érection ne se fait pas ou mal ; de même, les ovaires ne sont pas développés complètement.
          Cette photo d’hermaphrodite adulte qui nous a été transmise par une de nos amis médecins pourrait-elle expliquer la “qualité” d’Ergi de Loki ?




          C’est cette réalité physiologique de l’hermaphrodite qui devait justifier la tolérance, voire l’intérêt de nos ancêtres, et ce n’est certes pas en les baptisant “monstres” dans les milieux médicaux “chrétiens” du XIXe siècle et en les refoulant dans les cirques qu’on pouvait favoriser leur intégration sociale avec un certain profit pour la Communauté* !…

Dans “l’Art” : la statue bien connue du Musée du Louvre, si elle montre des traits du visage, des hanches et des seins féminins, le montre par contre – côté fenêtre – “ithyphallique” càd avec un phallus en érection, ce qui ne se produit pas (dit-on) : il y aurait donc là un fantasme d'artiste ou (et) d'amateur d’homosexualité…



1ère parution le 27 août 01, mise à Jour le 15 juin 03







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