LES DÉLUGES
Structure de l’article

# a, délugesa.htm :
Avertissement/ Introduction - Yucatan - De mémoire d'homme
Dans le Vif du sujet : étymologie - Un paysage pré-diluvien - Niveau des mers fin Tertiaire - Déglaciation-Glaciation - Dans nos mythes* européens plusieurs déluges :
1/ 8.500 AEC : la Grande Catastrophe Atlantique - et les précédentes…
Changement de place des pôles? - Des éruptions mondiales Déplacement du Gulf Stream - Modification du climat - Un refroidissement sibérien Fuir ! Mais dans quelle direction ? La Grande Errance suivant les Grue sacrées Paléoclimatologie -
Une nouvelle Patrie…
2/ L’invasion de la Mer Noire
3/ Le Déluge "biblique" de Noé et son original - L’apocalypse † (“révélation”)


# b, délugesb.htm : 4/ Au XIIIème siècle AEC
survient la “Grande Transgression Marine” et la fin de l’Atlantide boréenne :
A - Les points de vue mythologiques : Nordiques - Grecs : Était-ce l’œuvre de
Python / Typhon ? Souvenirs celtes + scythes + assyriens + amérindiens


# c, delugesc.htm : 4'/ (suite), B - Quelle fut la cause de ce cataclysme ?
Était-ce une météorite ? Grèce
- Chine - Égypte
Hypothèse hydrate de métane
Était-ce dû à une simple éruption
? Hittites + Grèce + Chine
Était-ce un raz de marée ? Ses causes…
Chez les Celtes : Les trois à la fois ? + Chez les Nordiques + en Inde + en Chine
Précision : date de la Grande Transgression Marine boréenne
D’autres citations - Les “Révélations”, Survivance dans l’architecture "†".
Divers Compléments : Théra-Santorin - Tartare - Thétys


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Suite # B “delugesb.htm”

4/ Au XIIIème siècle AEC
survient la “Grande Transgression Marine” et la fin de l’Atlantide boréenne :
A - Les points de vue mythologiques : Nordiques - Grecs : Était-ce l’œuvre de
Python / Typhon ? Souvenirs celtes + scythes + assyriens + amérindiens


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Au XIIIème siècle AEC survient la Grande Transgression Marine et la fin de l’Atlantide* boréenne

–––   Les points de vue mythologiques –––


Le mythe*
 1 nordique du “Crépuscule des Puissances ou Destin* des Dieux– le Ragnarök 2 (“l’obscurcissement du Divin 3 ”) – décrit la nouvelle destruction mais, elle réactive le souvenir du premier déluge G.C. – la Grande Catastrophe vue en 1ère partie – et qui eut lieu “dans une mer de sang”. Ce fut là, le “meurtre d’Ymir”, le plus ancien des Êtres – le vieux monde glaciaire ? “par tous les jeunes dieux* d’une époque nouvelle” : les fils de Bur.
          Mais, “Seul Bergelmir qui avait construit une nef échappa au déluge”.
          Revenons à notre Ragnarök que les Doro-Héraklides appelèrent Gigantomachie « Le Soleil commence à s’obscurcir, la Terre s’enfonce dans l’Océan, les brillantes étoiles disparaissent, la fumée s’élève en tourbillons, et les flammes jouent avec le ciel lui même. » Le dit de Wola la savante, Edda poétique, § 59.
          La mythologie nordique précise d’ailleurs : “par sa blessure géante le sang glacé devint l’océan immense qui noya tout” ! C’est une image dans laquelle nous retrouverons – après la lecture de notre première partie – la montée des eaux dans le Grand Marais Maglemose, de la Mer du Nord à la Baltique.
         Tout le monde étant noyé, “le nouveau monde qui ne sera plus sous la glace mais reverdi” est construit à partir des morceaux d’Ymir par le couple conceptuel survivant – Lif “Vie” et Lifthrasir “Ardent à Vivre” – qui ont échappé au cataclysme en flottant sur un coffre4 de vivres.

         «
La mer se lève en tempête et engloutit la terre (…)
         « Alors Ganglari dit : “Qu’y a-t-il à dire du Ragnarök ? Je n’en ai jamais entendu parler jusqu’ici”.
         « Har le Très Haut dit : “ Il y a beaucoup de choses, et grandes à en dire. D’abord, qu’il arrivera un hiver qui s’appelle Fimbulvetr. Alors, des tourbillons de neige tomberont de toutes les aires du vent. Il y aura froid rude et vents mordants, et le soleil ne luira point. Il y aura trois hivers à la file, et pas d’été entre temps. Mais d’abord viendront les trois autres hivers où il y aura grandes batailles dans le monde entier. Alors, les frères s’entre tueront par appât du lucre, et nul n’épargnera son père ou son fils en fait de meurtre ou d’inceste (…)
         « Puis arrivera quelque chose d’extrêmement remarquable : le loup avalera la soleil, et les hommes découvriront que cela leur est d’un grand préjudice. L’autre loup avalera le lune, et cela aussi sera d’un grand détriment. Les étoiles disparaîtront du ciel. Il faut aussi mentionner que le sol et toutes les montagnes trembleront tant, que les arbres seront déracinés, que les monts s’effondreront, et que toutes les chaînes, tous les liens, se briseront et seront arrachés.
Le loup Fenrir se détachera.
        «
La mer déferlera sur la terre car le serpent de Midgaard, Jormungand, se retournera dans sa fureur de géant et montera à terre. Là-dessus, se détache le navire qui s’appelle Naglfar*, il est fait des ongles des morts et il vaut la peine de faire savoir que si un homme meurt sans qu’on lui ait coupé les ongles, il donne beaucoup de matière au bateau Naglfar dont les dieux et les hommes voudraient bien qu’il n’eût pas été construit. Mais dans cette houle, Naglfar sera mis à flot. Le géant qui le dirige s’appelle Hrym.
         « Le loup Fenrir va, gueule béante, la mâchoire inférieure contre la terre, la supérieure contre le ciel. Il béerait plus encore s’il en avait la place. Le feu jaillit de ses yeux et de ses naseaux. Le serpent de Midgaard crache du venin, fomentant des tourbillons par les airs et dans les eaux, hideux à voir et voyageant aux côtés du loup. Dans ce fracas,
le ciel s’entrouvre et les fils de Muspell arrivent chevauchant. Surt vient en tête, précédé et suivi de feu ardent. Son épée est excellente et elle brille, plus claire que le soleil.
         « Quand ils traversent Bifrost, le pont se brise (...) Les fils de Muspell se rendent à la bataille dans une plaine qui s’appelle Vigrid. Y arrivent également le loup Fenrir et le serpent de Midgaard. Loki [l’araignée Loke et son filet Loksnött] s’y trouve aussi, ainsi que Hrym et avec lui tous les Thurses [les Géants] du givre ; accompagnent Loki, tous les guerriers de Hel [l’enfer], mais
les fils de Muspell ont leur propre ligne de bataille, violemment lumineuse. Heimdall se lève et souffle de toutes ses forces dans son cor, Gjallarhorn. Il appelle tous les dieux*, et ils tiennent conseil.
         « Alors, Odinn chevauche jusqu’à la source de Mimir et lui demande conseil, pour lui et pour son armée.
Le frêne Yggdrasill [Irminsul*] tremble, et nulle créature n’est sans crainte dans le ciel et sur la terre. Les Ases et tous les Einherjar5 revêtent leur armure et s’avancent à la bataille sur la plaine.
« En tête, chevauche Odinn/ Wotan*, en heaume d’or et belle cotte de mailles, avec sa lance qui s’appelle Gungnir. Il marche à la rencontre du loup Fenrir. Il a Thor à ses côtés, mais Thor ne peut pas l’aider, car il a suffisamment à faire à se battre contre le serpent de Midgaard. Freyr va se battre contre Surt et il y a rude mêlée avant que Freyr ne tombe ; la cause de sa mort, c’est qu’il lui manque la bonne épée qu’il a donnée à Skirnir.

          S’est également détaché le chien Garm, enchaîné au dehors du monde infernal, Gnipahellir ; c’est un monstre malfaisant qui n’a pas son pareil. Il lutte contre Tyr et ils s’entretuent. Thor* occis le serpent de Midgaard et fait neuf pas, puis il tombe à terre mort, tué par le venin que le serpent a vomi sur lui.



         « Le loup engloutit Odinn. C’est sa mort. Mais dans l’instant qui suit Vidar se précipite et écrase d’un pied la mâchoire inférieure du loup. A ce pied, il porte la chaussure que, depuis toujours, les temps ont fabriquée : ce sont les lamelles que l’on coupe aux chaussures, aux talons et aux orteils : il faut jeter ces languettes si l’on veut venir à l’aide des Ases. D’une main, il saisit la mâchoire supérieure du loup et lui arrache la gueule : ce sera la mort du loup. Loki se bat contre Heimdall et ils s’entretuent. Puis Surt projette du feu sur la terre et consume tous les mondes. » Gylfaginning, § 50, Edda.

          « Alors, la terre surgira de la mer et elle sera
verte et belle, et les champs porteront des fruits sans avoir été ensemencés, Vidar et Vali vivront. La mer ni Surt ne leur auront fait de mal et ils habiteront à Idavoll6 “plaine toujours verte, toujours renaissante”, là où était Asgaard autrefois. Y viendront ensuite les fils de Thor, Modi et Magni, et ils auront Mjöllnir. Ensuite viendront de Hel, Balder et Höder ; ils s’assiéront tous ensemble et converseront, se rappelant les Runes* et se racontant les événements d’autrefois, sur le serpent de Midgaard et sur le loup Fenrir.

         « Alors, ils trouveront dans l’herbe les tables d’or qui avaient appartenu aux Ases. (…) Mais en un lieu qui s’appelle Abri de Hoddimir, deux êtres humains ont échappé au feu de Surt en se cachant – ils s’appellent Lif et Lifthrasir et ils se sont nourris de la rosée du matin – ils auront une telle descendance que tous les mondes seront repeuplés. » Edda, Gylfaginning, § 52.

Màj 2 juin 04 : « Vers le milieu du 1er millénaire AEC, Héraclite (540-480), comme beaucoup de philosophes de la Grèce ancienne, était encore obnubilé par la puissance du feu, souvenir déjà lointain à son époque (sept siècles s'étaient écoulés) de celui qui avait embrasé et dévasté des régions entières vers –1200 et qui avait entraîné un terrible recul de plusieurs siècles (les fameux quatre "siècles obscurs" de la chronologie grecque compris entre –1200 et –800) pour les civilisations de la Méditerranée orientale. Héraclite considérait le feu comme l'élément essentiel d'un monde éternel dans lequel Dieu n'avait pas sa place. » M.A. Combes/ Net.


« Le monde n'a été fait ni par un dieu ni par un homme ;
il a toujours été, il est et il sera toujours,
le feu toujours vivant,
qui s'allume régulièrement et s'éteint régulièrement. »



La célèbre gravure runique de Sigurd à Ramsundsberget, Södermanland (S).
(x2!)
La forme du serpent évoque la figure de la farandole, une danse* labyrinthique! 
Sigurd mène le bransle/ ouroboros* pour délivrer “la” soleil prisonnière.
On y reconnaît aussi Yggdrasil/ Irminsul* auquel Wotan* est pendu, ainsi que
Sleipnir/ Pégase son cheval à 8 pattes, ses deux corbeaux “messagers”
Huginn et Muninn, Thor décapité et Wieland le forgeron de Sigurd !

          « Le Ragnarök, tel que le raconte la Völuspa par exemple, est bien entendu un message mystique 7 et cosmique mais, comme toujours lorsqu’il s’agit d’eschatologie, c’est à dire d’un discours sur la fin des temps8 , le texte a également de fortes résonances historiques. » Bardet et Heingartner, L’Europe Païenne, Seghers.

          Le mythe de Balder (cf. § Bal, Bélénos in art. Apollon*) atteint par son frère aveugle du fait de la traîtrise de Loki, peut être compris comme le Soleil qui fut atteint indirectement par la nuée de cendres volcanique émise par l’éruption du feu terrestre (Loki) à travers l’image de Höder son frère, “aveugle” c’est à dire innocent. On voit bien qu’il est plus que probable que ce mythe recouvre, et la Grande Catastrophe de 8500 AEC dont le souvenir angoissant s’estompait, et la Grande Submersion du XIIIème siècle AEC
provoquée par la chute du météore Surt qui l’a réactivée dans les chants des Skaldes !
         Cependant, comme nous l’avons vu à l’article Arbre*, au § Gui, il s’y est entremêlé des rites* de renaissance de la végétation, puis de renouvellement du “roi annuel”, le Nouveau Soleil ou “
Dieu* Fils”…

          Ainsi, nous le voyons bien, ces textes qui sont du XIIème siècle EC sont certainement un amalgame du vieux mythe* relatant à leur façon la Grande Transgression Marine contre l’Atlantide* boréenne (Héligoland), des souvenirs datant tout de même de 25 siècles que seuls ces poèmes chantés pouvaient conserver sans trop de déperdition…
          Remarquons ici que
les études de dendrochronologie9 les plus récentes (La 5 T.V., Juin 02) indiquent qu’une catastrophe climatique s’est produite en 1159 AEC et qu’elle à duré 18 ans : on pourra évidemment rapprocher cette date de la tentative d’invasion de l’Égypte par les “Peuples de la Mer et du Nord” : ils furent donc bel et bien chassés de chez eux par le froid et l’absence cruelle de récoltes qu’il provoqua !

Chez les Grecs, ce déluge est celui d’Ogygie/ Ogygès : « Une déesse (Calypso la “cachée”)n demeure sur cette île entourée de forêts, c’est la fille d’Atlas°, le scrutateur universel (cf. art. Astrologie* nordique)n qui a sondé les obscures profondeurs de la mer et qui seul maintient dressées les colonnes10 qui séparent la terre du ciel. » Homère, Odyssée, 1 (cf. notre tome III : Ulysse* et Nausicaa), cependant qu’une traduction plus précise donne pour la dernière ligne de cette citation : « qui a lui même les grandes colonnes qui maintiennent la séparation du ciel et de la terre. » Colonnes dans lesquelles nous retrouverons évidemment :
- soit deux menhirs géants disposés de part et d’autre du Pas de Calais, tels deux amers, sur les falaises de Douvres et du Cap Gris Nez qui se font face, amers tout à fait visibles de la mer par… beau temps !
- soit, ce qui est encore plus probable (mais non exclusif), deux colonnes situées à l’entrée du célèbre port d’Atlantis/ Poséidonia/ Noatun, colonnes qui auraient pu servir à la détermination du solstice d’hiver pour le calage du calendrier luni-solaire de ce peuple astrologue* déjà si cultivé.

Màj 2 juin 04 : « Plutarque nous donne la clef pour entrer dans le monde réel des deux poèmes, lorsque dans un de ses travaux, De fade quae in orbe lunae apparet, il affirme une chose étonnante : Ogygie, l'île de la Déesse Calypso, se trouverait dans l'Atlantique Nord, "à cinq journées de navigation de cette île  que nous appelons aujourd'hui Grande-Bretagne"… » M.A. Combes/ Net.



         Pour les Grecs, ce déluge d’Ogygie est l’attaque des Titans (cf. infra) célébrée par les Gigantomachies et le mythe* de Python, et cette figure diluvienne semble être née de la conjonction du souvenir dorien du raz de marée atlante*/ boréen, et du souvenir déjà estompé du grand tremblement de terre des Cyclades : en effet, les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’explosion “terrifique” du volcan Théra de Santorin11 en Méditerranée vers 1675 AEC ou 1538? – dont nous reparlerons en 3ème partie – avait provoqué un raz de marée qui “lava” le Péloponnèse jusqu’à 80 mètres de haut (!), ne laissant ultérieurement à ces Doriens12 fuyant leur cataclysme boréen et humbles demandeurs d’asile après un “combat des chefs”, qu’un désert de pierres13
         Et, Platon précise : « Plus tard se produisirent de puissants tremblements de terre et des inondations et, au cours d’un jour et une nuit terribles, l’Île d’Atlantis 14 sombra dans la mer. »


Màj 2 juin 04 : « Parmi les cataclysmes terrestres, dont on peut mesurer l'énergie et que l'on peut donc comparer aux impacts d'EGA, il faut citer les tsunamis ou raz de marée. Leur énergie varie de 1013 à 1018 joules et est de l'ordre de 1/10 à 1/100 de celle du cataclysme responsable (séisme sous-marin, glissement ou effondrement du fond océanique, explosion volcanique, impact). Cela veut dire que, bien que la force de destruction d'un tsunami soit importante et qu'un séisme de magnitude 8,5 puisse contribuer à la formation d'une vague de plus de 30 mètres et à des destructions sévères jusqu'à 500 km à l'intérieur des côtes, son énergie reste largement inférieure à celle du cataclysme responsable. Un petit EGA de quelques centaines de mètres au moment de l'impact est donc en mesure de créer un fantastique tsunami, d'une magnitude très supérieure à celle engendrée par les séismes terrestres (…)
          Pour montrer la force de ces raz-de-marée, il suffit de se rappeler qu'à l'occasion du grand séisme dans la région d'Arica (dans le sud du Pérou) en 1868, qui a atteint la magnitude 9,0, un navire de guerre ancré dans le port d'Arica se retrouva à 4 km à l'intérieur des terres, littéralement soulevé et emporté par une vague de 13 mètres, tandis que le port et la ville étaient réduits en ruines (…)
          Il apparaît que l’impact océanique d’un EGA de type S de 50 mètres seulement peut engendrer un tsunami de 30 mètres à 1000 km de distance et une sidérite de même diamètre un tsunami de près de 80 mètres qui serait tout à fait catastrophique pour les régions côtières inondées. Mais il y a vite inflation. Un petit EGA de 300 mètres, avec une vitesse d’impact de 20 km/s peut générer un tsunami de près de 1 km de hauteur, ce qui paraît presque incroyable et surtout terriblement dévastateur. Gare au prochain, car il s’agit d’un événement qui reste possible à l’échelle du millénaire. Si l’on monte dans la gamme des impacts océaniques kilométriques, les tsunamis générés atteignent plusieurs kilomètres et peuvent dans certains cas faire quasiment le tour de la Terre. Et il ne faut jamais oublier qu’à l’échelle astronomique ce phénomène est courant. » M-A Combes/ site personnel : <
astrosurf.com/macombes>.


Et, toujours dans la Mythologie : “Deucalion et Pyrrha trouvent un temple ruiné, couvert d’algues. Ils se prosternent cependant, car si ce lieu se doit d’être restauré, tel quel, il est toujours sacré* !…






Était-ce l’œuvre de Python ?


          Ce raz de marée fut donc considéré comme la montée sur terre du serpent/ océan qui entoure le monde et c’est cela qui explique la place de Python dans la mythologie grecque. Les Doriens, ayant fui le cataclysme de la Mer du Nord, arrivèrent d’Hyperborée avec Apollon* dans leurs bagages et, parvenus dans un riant vallon d’Étolie, ils rebaptisèrent un ancien village Delphes15, un nom bien proche d’une de leurs cités frisonnes qui perdure ainsi.
          Remarquant les émanations soufrées sortant de la fente de la source Cassotis, ils en conclurent que ce ne pouvait être que le fait du fétide Python, maître des tremblements de terre16 tel la terrible Niddhog de leurs origines nordiques (cf. art. Dragon*). Aussi, dès son arrivée, “Apollon* tua le serpent Python responsable du déluge de Deucalion17 et installa l’oracle que l’on nomme la Pythie, à Delphes”.
          Cette “sibylle du Python”, après sa danse et ses gesticulations rituelles, s’accroupit sur le haut chaudron posé sur un trépied sacré* à pieds de dauphin qu’elle avait recouvert de la peau pourrissante du Python abhorré puis elle jeta des feuilles de laurier dans les braises du chaudron, en aspira la fumée, et commença à “vaticiner”.
         Ses vaticinations étant des sons inarticulés, incompréhensibles : des *bha/ bla en indo-européen*, ou barbarophonoï en grec (d’où le mot ultérieur “barbare” appliqué à tous ceux qui ne parlent pas grec), un prêtre d’Apollon* dit prophètes, c’est à dire “interprète”, devait donc les traduire aux fidèles venus de toute la Grèce avec leurs riches présents pour le Temple*.
         Lorsqu'on dit que l'haleine de Python (qui se prononce puthon) est méphitique, c'est presque un pléonasme car ce dieu des enfers qu'est P(l)uton (le riche) est aussi Méfisto or, chez les Étrusques, Méfitis est une déesse des enfers qui personnifie les gaz sulfureux qui s'échappent du sol dans les régions volcaniques comme le sont l'Étrurie et la Lydie (le Pays des Jeux*), leurs anciennes patries.


Le Python diluvien sur une stèle étrusque


         Ailleurs, on lit qu’elle était Menvra Athéna, ce qui ferait d’elle, vraisemblablement, une devineresse, une sibylle18 ou pythonisse. Le sexe* des dieux* n'a jamais été clairement défini – non plus que celui des anges d'ailleurs, ce qui est bien normal pour un symbole* – et c’est pourquoi l'on dit aussi que Méfitis était l'époux de Leucothée, "la déesse blanche" (qui, de notre point de vue, personnifie l’Atlantide* boréenne), laquelle fut remplacée par une sainte Félicie d’occasion par les soins attentifs de l’Église*, nom dans lequel nous retrouvons néanmoins les Phélès d’Hélixioïa –> "la merveilleuse” (félix).

         Toujours selon la mythologie grecque : “Océan s’unit à Thétys (Cétus, cf. infra) et ils engendrent toutes les sources et les rivières dont : Inachos, le fleuve symbole d’Argos ; Achéloos “eau courante”, Astérion “du soleil” ; Képhisos ; Mélia “nymphe du frêne”, Phoronos “le porteur de bienfaits” (cf. la grenouille), ou Argia ou Archéa.
          “Alors Poséidon inonde le pays, puis l’océan se retire et
Argos est desséché, Argos l’assoiffé selon Homère : donc les sources ont disparu ! Les Argiens (archaïques)n qui ne sont pas noyés et se sont réfugié dans la montagne sont nommés les Ouranos [i. e. les “vieux ancêtres” : ur Ahn en germanique]n”.

         Remarquons ici que Poséidon* énosichton, “l’ébranleur du sol” est toujours évincé après la Guerre de Fondation* – comme les autres dieux Vanes – par ces nouveaux dieux “solaires” que sont les divinités “Ases”.

         Ailleurs, on lira que “Neptune19, qui avait épousé Salacia (la Salée, cf. art. Salasses*)n dont il avait eu Triton, s’était allié à Apollon* pour renverser Jupiter, mais ils échouèrent. Ils construisirent alors les murs de Troie (l’archaïque Troja Mère) pour Laomédon or celui-ci refusa de payer le salaire convenu et pour punir ce manquement à la parole donnée, Neptune envoya un monstre marin ravager les côtes, ce qui est bien la description d’un raz de marée (on retrouve ce même “scénario” (muthème) dans l’Anneau du Niebelung que Wagner transposa dans son opéra Der Ring des Niebelungen).

màj 2 juin 04 : « Des impacts importants peuvent entraîner la transformation de zones côtières par suite de l'enfoncement de la croûte terrestre comme c’est le cas pour plusieurs astroblèmes hypothétiques. D'autre part, il peut se produire des bouleversements géographiques consécutifs à des réactions isostatiques et des mouvements tectoniques, eux-mêmes dus à des impacts de bonne taille. » M-A Combes/ Net.

         Les habitants d’Argos “l’inculte”, descendants des Pélasges de Thessalie (cf. notre article Salasses*) vivaient toujours dans la peur du monstre à neuf têtes (on pensera aux 9 vagues) qui vivait dans la source du marais de Lerne, version locale de leur ancestral Maglemose, source qui cracha une eau noire d’où surgit le daimon marin, l’Hydre 20 fameux. On se rappelle que Hercl/ Héraklès lui arracha ses neuf têtes (vagues) d’un coup et canalisa les eaux déchaînées de la source de Lerne21.

         “…Après le déluge il ne restait que deux survivants : Deucalion (de Calydon/ Calédonia/ Écosse?) et Pyrrha la rousse auburn. Leur fille Thyia (Thuya –› If, et Thulé) “celle qui attache22 ensemble” (Graves) est une adoratrice de Dionysos. Son fils est Amphictyon ; son autre fils Hellen épouse Othryis et ils engendrent Dôros le Dorien, et Xouthos l’Ionien, Achaios l’Achéen et Aoïdos l’Éolien…”
         Alors « la fête* des Chytroi [où l’on offrait des chaudrons pleins de légumes cuits à Dionysos et à Hermès*]n, terminait les Anthestéries [ou “Fête des fleurs”]n qu'Athènes vouait à Dionysos et commémorait la fin du Déluge de Deucalion, dont les eaux avaient disparu par les fissures de la terre visibles à l'Olympéion ; elles rappelaient également le Sacrifice fait par les rescapés à l'intention de ceux qui y avaient trouvé la mort. » Amable Audin , Les Fêtes solaires, P.U.F.

         « À propos du drame qui provoqua la fin de l'Âge d'Or, les mythologies sont prolixes pour raconter la lutte des Dieux* de l'organisation créatrice contre ceux du désordre chaotique [cf. Daimon]n; elles demeurent cependant soumises à des thèmes permanents. » Amable Audin.

         C’est ce que nous pouvons tenter de définir :

-1/ La re-création fut le fait de l'épanchement sur la Terre des eaux célestes porteuses de la semence divine et du
feu du ciel qui donna le feu aux hommes. Ouranos couvre alors Gaïa

- 2/ Et c'est à la mer avec ses raz de marée, que les puissances chaotiques, les Titans (cf. infra), firent appel pour "gaster" la terre avec son sel qui ronge tout. Et c'est au feu de la terre avec ses cendres brûlantes et ses gaz délétères qu'ils firent appel pour brûler les forêts, stériliser les plaines et empoisonner les eaux…

- 3/ Un jeune Dieu Soleil fils revient et combat les forces "nocturnes" (les Noirauds) mais, quoique victorieux, il ne peut reconstruire l'Âge d'Or. Sa victoire est désormais précaire car les “Dieux*” (les “grand ancêtres” de l’Âge d’Or, les Ur Ahnen) et la nature sont devenus mortels : le monde connaît maintenant un rythme saisonnier bien marqué : ce sera le règne de Cronos “coupure” et par conséquent de Chronos le Temps calendaire.

         S’il y eut – cela n’est qu’une hypothèse… probable – concordance entre la Grande Transgression Marine, l’explosion finale de Théra provoquant la destruction de Knossos par le Minotaure, celle d’Illion/ Troie, celle d’Alasiya/ Chypre et celle de Ras Shamra/ Ugarit, la date pourrait se préciser à 1365 AEC mais, malheureusement, les dates retenues pour les événements du Moyen Orient sont affaires d’auteurs et d’écoles et donc soumises à trop de contestations et de révisions périodiques pour qu’on puisse leur faire crédit. Il vaut mieux dans ces conditions parler du Déluge du XIIIème siècle AEC ! Ce flou lui ira très bien…



Màj 10 juil. 05 : Dans cette Gigantomachie, le lion est une figuration flamboyante (flammée) du bolide intersidéral connu des Égyptiens sous le nom de Seth et des Nordiques sous celui de Surt ! Ceux-ci le mettent en scène dans le Ragnarök de leur mythologie* sous le nom de Frenrir ou Fenris : quand à leur cousins, Grecs/ Doro-Héraklides, ils nous en parlent comme étant Phaéton !
          Pour nous, à R&T, il est facile de lire entre les lignes et d'y voir le même catastrophique météore !

Concernant la témérité des Celtes : Eudèmes de Rhodes – élève d’Aristote – décrit encore vers 300 AEC – 1.500 ans après – la témérité écervelée des guerriers celtes qui affrontent armés… les raz de marée !

Les légendes du Pays de Galles font état de Llud23 fils du roi de Bretagne Beli (cf. Bélénos in art. Apollon*) qui “doit débarrasser l’Île de trois fléaux qui la ravagent : – un peuple : les Corannieit (…), – un grand cri poussé chaque nuit du 1er Mai qui fait perdre la force et la couleur aux hommes, qui fait mourir les enfants dans le sein de leur mère et fait perdre la raison aux jeunes gens (et) – la récolte d’une année qui ne dure qu’une journée (c.à.d. en une seule journée)… » J. P. Persigout.
          D’où nous pourrions conclure que la catastrophe boréenne se produisit la Nuit de Walpurgis ou qu’il s’agit là de la grande Chasse Sauvage d’Herlequin/ Wotan qui répète en cette Nuit Magique ses désordres météorologiques. Les Gaëls disait que le Nord était le symbole* de la bataille…



          Cette sculpture de Mazzuoli (supra) représente Adonis – figure de la Terre re-naissante (ou du Printemps récurrent) – attaqué par le Sanglier : il faut se rappeler que chez les Celtes et les Grecs, tout au moins les transfuges doriens, ce suidé est la figure ravageuse et nuisible (diluvienne ? celle du Sanglier d'Erymanthe que combat Héraklès en Arcadie archaïque) ou, plus tard, celle du guerrier qui combat vaillamment sous son enseigne éburonne ou… romaine24



Dans “l’Art Sacré” : ci-dessus, la Maison Dieu, médaillon du portail saint Firmin de la cathédrale d'Amiens > vers Atalante, VII, figure manifestement le déluge nordique et la destruction de la Cité de l’Âge d’Or. On y remarquera la chute d'une tour crénelée à 8 pans et 8 fenêtres de visées solaires (-1) conformémént au modèle de l'Escarboucle/ Muhlespiele ou Étoile de Wotan octoradiée (cf. notre article Astrologie* nordique !
          Nous voyons aussi que le souvenir de la Tholos sacrée s'était conservé, elle qui fut la base des églises en rond, ancêtres du demi chœurs des églises romanes ou gothiques anciennes…
      Remarquons le personnage de gauche qui a une tête de sanglier : cela a-t-il un rapport avec le Blanc Porc des Druides ? C’est bien probable…




Chez les Scythes : on retrouve très certainement sur ce quadruple torque en or le déluge dans ce combat (supra) entre les Griffons et l’étalon solaire Pégase.



On le retrouve aussi dans ce combat entre leurs Amazones* et les Griffons !


En Chine :
« Les piliers du ciel furent brisés (…) la terre trembla dans ses fondements. Au Septentrion, les cieux descendirent de plus en plus bas. Le Soleil, la Lune et les étoiles changèrent leurs course (…) L’homme s’était révolté contre le ciel et l’univers tomba dans le désordre. Le Soleil s’assombrit (…) et la grande harmonie du ciel fut détruite. » Granet, La Pensée chinoise.


En Assyrie : Un texte sur une tablette d'argile datant d'environ 1200 AEC nous dit qu'Anat, qui était sans doute une comète ou une météorite géante, anéantit la ville d'Ougarit lorsqu'elle tomba du ciel :
          « Elle fit disparaître la population de la côte syrienne25 et inverser l'aurore et le crépuscule et changea la position des étoiles. » C. Virolleaud, la Déesse Anat, in Mission de Ras Shamra, part. IV, 1938.
          Vers 1230 AEC, le “tyran 26 ” assyrien Tukulti-Ninurta fit construire un autel de pierre qui représente le roi agenouillé devant le trône vide de la divinité : était-ce là, pour ce phénicien de Tyr (Sour), le souvenir du cataclysme récent qui chassa ses ancêtres de l’antique Frise et de la Baltique ?
 

         Mais il n’est pas possible d’affirmer que ces citations se réfèrent à la seule Grande Transgression Marine du XIIIème siècle AEC plutôt qu’à la Grande Catastrophe Atlantique du IXe millénaire AEC que nous avons vu en première partie. Ce sont simplement des citations écrites, donc de la période “historique” : à quand remonte le “météore” en question ? Et, ces deux phénomènes ne se sont ils pas amalgamées dans le discours mythique ?


Le serpent dévorateur face au Dieu XipeTotec aztèque


Chez les Amérindiens :
Les Black foot disent que « ce cataclysme eut lieu peu avant l'aurore car des pélicans tuèrent le Soleil, la Lune et les étoiles, sauf Apisuats, l'étoile du matin. » (revue Atlantis n° 220), c’est à dire que les nuages de cendre les cachèrent à la vue, mais que l’étoile du matin se levant près de l’horizon restait visible sous leur sinistre couche.
         “Les Mandans, autres indiens d’Amérique du Nord, fêtent aussi dans le printemps, le “premier homme”, ce héros du renouveau qui commémore le retrait des eaux : il est entièrement nu et son corps est peint en blanc ; il a sur les épaules une cape formée de quatre peaux de loup blancs et sa tête est coiffée des dépouilles de deux corbeaux” : ne vous semble-t-il pas quelque peu wotanien ainsi et suis-je vraiment si “partisan” ?



         On peut voir dans ces légendes et rites* la résurgence des vieux souvenirs diluviens amérindiens et, manifestement, le souvenir récent des contacts avec les Vikings d’Eric le Rouge à la recherche du Vinland/ Vineta – ce qui pourrait indiquer l’adoption du svastika* sacré* par les Sioux, sur cette image de l’Oiseau Soleil des Amérindiens du Mississippi…


1ère parution 4 avr. 01, 5ème mise à jour le 10 août 05


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